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De l’analyse d’image à l’analyse spatiale

Catégorie: Données, Imagerie, Reportages, Satellite/Spatial, Utilisateurs, WebMapping

625 mots

Les sources d’imagerie satellitaire sont de plus en plus nombreuses. Les nouveaux services de diffusion facilitent leur utilisation par des non-experts. Les géomaticiens en feraient-ils partie ?

Pixels venus de l’espace et vecteurs de terrain vont-ils enfin se réconcilier ? L’offre est en train d’évoluer, c’est indéniable. Premier constat : il existe désormais de nombreuses images satellitaires gratuites comme celles acquises par Sentinel-2 ou les archives Landsat, pour ne citer que les plus populaires. Si cette gratuité est certainement une étape nécessaire à une appropriation élargie du satellitaire, elle n’est en rien suffisante. La faible utilisation de l’archive Pléiades par les acteurs publics français en est sans doute la meilleure preuve.

De belles mosaïques bien fraîches

La mise à disposition de produits images mosaïqués et homogénéisés sur des infrastructures Cloud performantes, exploitables sous forme de flux dans un SIG permet aux utilisateurs néophytes de profiter d’un fond de qualité. Et ils adorent ! Pour preuve, le succès de ce type de source dans ArcGIS Online « Il y a des milliards de requêtes chaque mois sur l’imagerie, » constate ainsi David Larquet, en charge des contenus chez Esri France. Il faut dire que l’éditeur met le paquet pour devenir un véritable fournisseur d’images. Après ses accords avec Airbus Defence & Space, il renforcé récemment son accord avec DigitalGlobe qui permet aux utilisateurs d’ArcGIS d’accéder directement à l’ensemble de l’imagerie très haute-résolution du fournisseur américain.

Pourtant la France est un pays riche qui bénéficie d’une couverture orthophotographique de qualité à 50 cm de résolution avec la BD Ortho, mais bien souvent plus détaillée grâce aux nombreux projets portés par les IDG régionales et départementales. Alors, pourquoi un tel succès pour les mosaïques Landsat ou Sentinel, qui ont des résolutions inférieures ? « Fraîches, nettes, de résolution constante et couvrant le monde entier : elles représentent un bon compromis » insiste David Larquet. Et la couche de base DigitalGlobe sur la France à 50 cm de résolution reste l’un des hits du top 50 pour les utilisateurs Esri.

Bien mise en forme et servie via des sites Web performants, l’imagerie satellitaire redevient à la mode. Un petit tour sur le site de Descartes Labs devrait convaincre les plus réticents de nos lecteurs. La performance de navigation dans la couverture mondiale Landsat (3,1 milliards de pixels à 15 mètres de résolution), Sentinel 2-A (20 mètres en infrarouge) et Sentinel 1(radar) y est impressionnante.

Des services de plus en plus intégrés

Ce type de service en ligne n’est cependant qu’une vitrine, qui doit amener à des usages plus avancés (et payants) de détection d’objets, de changement, de suivi d’indicateurs, etc.

Chez Esri, un accord signé début mars avec Harris Corporation (l’éditeur d’ENVI et d’IDL) mise par exemple sur cette intégration étroite de prestations de traitements dédiées aux applications de GEOINT (« intelligence » au sens militaire du terme) associant différentes sources (Lidar, imagerie satellitaire…). Fournisseur d’images mais également fournisseurs de services d’analyse spatiale en ligne, exploitant toutes sortes de sources, telle est donc la stratégie d’un éditeur comme Esri. Après Airbus Defence & Space, Digital Globe (GBDX), l’éditeur vient d’annoncer un partenariat avec Vricon (dont on vous a parlé ici) afin de permettre à ses clients non seulement de visualiser les MNT disponibles et de commander directement ceux dont ils ont besoin. Ainsi, sans quitter le monde Esri, il est désormais possible de programmer une acquisition d’image satellitaire, de récupérer un indice foliaire, de surveiller l’évolution d’un site, etc.

Pour l’instant, ce type de demande est bien moins répandu que le simple affichage d’un fond d’image ou l’analyse visuelle diachronique à l’aide d’un slider. Mais la tendance est bien là. À terme, l’analyse d’image devra se fondre dans l’analyse spatiale pour convaincre les géomaticiens.

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