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Dynamique et tenace, elle trace son sillon

Catégorie: Cartographie, Données, IDG/IDS, INSPIRE, Institutions, Marché, Open Data, Portraits, Recherche, Secteur public, Utilisateurs

WEB-176 montage-vandenberghe retoucheeVoilà déjà quatorze ans qu’Ingrid Vanden Berghe a pris la direction de l’institut géographique national belge. Fine négociatrice mais bien décidée à aller de l’avant, elle a conduit les grandes transformations de l’institut dans un contexte budgétaire plus que contraint. Les graines semées hier ont germé. Mais il lui faut maintenant préparer le terrain pour demain.

Elle le reconnaît elle-même. Quand elle a été nommée administratrice générale de l’IGN en 2002, Ingrid Vanden Berghe pensait y restait cinq à six ans. « Cela fait maintenant quatorze ans que j’y suis, et je ne m’ennuie toujours pas », s’amuse-t-elle.

Défricheuse de SIG

Agronome de formation, Ingrid Vanden Berghe commence par modéliser l’érosion et la sédimentation des sols. C’est là qu’elle découvre les bases de données, dans le milieu des années 1980. Elle fait ses premières armes dans les SIG au ministère de l’Aménagement du gouvernement de Flandre. Sa carrière prend ensuite un tour plus politique avec des postes dans les cabinets ministériels du gouvernement régional, jusqu’à prendre la direction du Centre d’études politiques, économiques et sociales (CEPESS) du parti démocrate humaniste. Après avoir utilisé des données géographiques, mis en place des SIG, transposé la controversée directive Nitrates, baigné dans la complexité du système administratif et politique de son pays, sa charge à l’IGN lui allait comme un gant !

Une première réforme

Le poste est certes moins politique que celui de son homologue français, il n’en est pas moins exigeant. « Mon plus grand défi a été de faire comprendre aux équipes qu’il y avait un futur pour l’IGN, au-delà de la production technique de données. Nous devions arrêter de nous voir comme une organisation isolée, apprendre à devenir un catalyseur, à vivre dans une certaine incertitude. » En pleine révolution de la géolocalisation, le changement est important, il génère des tensions. Toutes les agences nationales ont dû s’y confronter. Il est d’autant plus difficile que les contraintes budgétaires sont constamment fortes. L’effectif passe de 260 à 176 personnes, les modes de production sont revus, la stratégie totalement remise à plat.

Mais l’effort porte ses fruits. En 2012, l’IGN est officiellement en charge de la transposition de la directive INSPIRE, ce qui n’avait rien d’évident pour une structure publique toujours placée sous l’autorité du ministre de la Défense. Une mission qui lui permet de bénéficier d’une rallonge budgétaire. Désormais, près de 80% des revenus proviennent de la subvention d’État. Les ventes de cartes papier, de droits de reproduction, de licences, les travaux pour les tiers, notamment le ministère de la Défense, permettent de boucler un budget annuel de 18 millions d’euros.

De nouveaux champs à cultiver

Mais le champ de la réforme est étendu ! Avec l’aide de son comité de gestion, Ingrid Vanden Berghe définit désormais sa stratégie pour 2030, qu’elle a présentée et discutée publiquement lors de BeGeo. Construire une véritable infrastructure nationale de données géographiques ouvertes ne sera pas facile ! Il faudra mener le chantier avec des régions qui ont chacune développé leurs portails et ont leur propre agenda politique. Il faudra intégrer une stratégie open data inévitable. Si elle milite pour l’ouverture des données (dont une bonne partie sont déjà librement accessibles), Ingrid Vanden Berghe souhaite garder une certaine indépendance dans sa relation avec le gouvernement fédéral, un esprit de relation commerciale avec ses utilisateurs. C’est pourquoi elle n’hésite pas à prôner un modèle économique où l’institut pourra facturer des services à valeur ajoutée et se positionner en tant que « geobroker ».

« À l’avenir, nous devons être un facilitateur, aussi humble qu’ambitieux. » Encore une position complexe à faire comprendre à ses partenaires, aux autres ministères, aux collectivités, etc. Mais c’est une mission qui n’effraie pas l’administratrice générale, qui sait que les efforts communs payent, comme elle le constate en tant que présidente d’EuroGeographics depuis 2011.

Pour aller plus loin :

  • Le comité de gestion, qui définit la politique de l’institut, est composé d’une vingtaine de membres représentant les ministères fédéraux, la Fédération des entreprises de Belgique, la Fédération nationale des classes moyennes, les représentants syndicaux. Les trois régions (Flandres, Wallonie et région de Bruxelles) ainsi que la communauté germanophone y sont également représentées avec voix consultatives.
  • EuroGeographics rassemble les agences nationales cartographiques de 44 pays européens. L’organisme travaille à la mise en place d’une infrastructure de données transnationale et à la constitution de jeux de données « sans couture » entre les pays.
  • Pour télécharger le rapport annuel 2014 de l’IGN belge, suivez ce lien

 

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