No Banner to display

Etalab booste la géo

| 16 octobre 2016 | 0 commentaire

Catégorie: Cartographie, Données, IDG/IDS, Institutions, Logiciels, Open Data, Reportages

web-180-reportage-etalab-jeromeAu moment de lancer la version 2 de la passerelle INSPIRE, Jérôme Desboeufs, son initiateur, revient sur les évolutions en matière d’information géographique à Etalab, le laboratoire de l’État en matière d’open data, au cœur de la direction interministérielle du numérique.

Quels sont les axes de travail d’Etalab côté géo ?

De façon générale, nous travaillons sur deux axes. D’une part, aider les producteurs à mettre leurs données à disposition et, d’autre part, aider les collectivités et les administrations à entrer dans une stratégie de plateforme, en fournissant des services numériques exploitant ces données. Ces deux axes se déclinent dans la thématique géographique.

Comment aider les producteurs publics de données ?

C’est tout l’esprit de ce que nous appelons la passerelle INSPIRE (https://inspire.data.gouv.fr). Avant d’arriver à Etalab, j’avais travaillé trois ans à ISOGEO, j’étais donc déjà sensibilisé sur le sujet. J’ai développé un prototype de moissonneur INSPIRE que j’ai présenté aux Rencontres des dynamiques régionales de Corse de 2014. En mars 2015, une première version est sortie avec laquelle nous avons moissonné les données de quelques précurseurs. Pour qu’une donnée puisse être publiée sur data.gouv.fr, elle doit répondre à deux conditions : être ouverte ET téléchargeable. J’ai donc écrit deux outils. L’un afin de repérer dans les catalogues INSPIRE le mot-clé « données ouvertes ». L’autre qui détecte si un flux WFS correspondant au jeu de données est bien actif.

Depuis, nous avons élargi notre périmètre, notamment grâce à la mission que nous a confiée le ministère de l’Environnement (MEEM). Nous avons publié sur data.gouv.fr les données produites par les DDT*et les DREAL* qui étaient sur Géo-IDE* ou Prodige* principalement. Nous avons également ajouté la possibilité de publier des fichiers raster. Grâce au Grand Lyon qui avait déjà fait le choix d’utiliser un catalogue Geosource pour ses données non géographiques, nous avons également ajouté cette possibilité. Nous continuons d’ajouter des mécanismes de détection de licence, ODBL notamment. Aujourd’hui, la passerelle aide les producteurs à publier leurs données INSPIRE, mais en même temps elle collecte plein d’informations qui pourraient leur être très utiles : combien de fichiers présentent des anomalies, où sont-elles, les différences d’orthographe, les types de fichiers mal renseignés, etc. Il y a une forte demande dans ce sens… et les ateliers mensuels que nous organisons depuis ce début octobre sont l’occasion de présenter ces nouveautés. Nous aimerions également proposer un véritable moteur de recherche, dédié aux données géographiques ouvertes.

Un concurrent du Géocatalogue en somme ?

Ou peut-être le Géocatalogue de demain ?

Comment favoriser le développement de services ?

GéoAPI que nous avons lancé en juin, en même temps qu’api.gouv.fr, est un bon exemple. Nous sélectionnons des données suffisamment complètes pour en faire des services facilement intégrables. L’API Carto, développée dans le cadre de « Dites-le-nous une fois » a été en quelque sorte le précurseur de cette démarche, aujourd’hui portée par l’IGN. Elle permet un accès simple aux principales couches du Géoportail. Vitiplantation, l’application d’aide à la déclaration des plantations et arrachages de vignes mise en place par FranceAgrimer, en est un parfait exemple. Sur les 44 000 demandes qui ont été traitées depuis l’ouverture du service, 70 % ont été instruites automatiquement. Pour les autres, le temps de traitement est désormais d’une semaine, bien moins qu’avant. Mais comme l’API Carto embarque des données comme la BD Parcellaire qui ne sont pas en open data, seules les administrations et les collectivités agissant dans le cadre de la modernisation de l’État peuvent l’utiliser. GéoAPI va plus loin et se concentre sur les données exploitables sans restriction. Nous avons commencé par une première version assez simple, qui sait interroger les découpages administratifs de la commune à la région ou via des coordonnées géographiques. Nous y avons déjà ajouté les populations municipales.

Y a-t-il déjà des utilisateurs ?

Pour l’instant, nous en sommes les principaux utilisateurs. Par exemple, dans le simulateur du coût d’embauche ou dans mes-aides.gouv.fr, l’utilisateur saisit son code postal, mieux connu que le code INSEE, GeoAPI assurant la correspondance entre les deux identifiants. Mais il y a déjà une dizaine d’appels par seconde sur l’API, il doit donc y avoir des utilisateurs que nous ne connaissons pas.

Avec Simulaire, chacun peut calculer rapidement le coût d’une embauche. Plutôt que d’entrer le code INSEE de la commune, GéoAPI permet de saisir uniquement le code postal puis de choisir la commune correspondante en cas de besoin.

Avec Simulaire, chacun peut calculer rapidement le coût d’une embauche. Plutôt que d’entrer le code INSEE de la commune, GéoAPI permet de saisir uniquement le code postal puis de choisir la commune correspondante en cas de besoin.

L’API va-t-elle évoluer ?

Oui, nous allons intégrer d’autres zonages et découpages administratifs : les EPCI*, les zonages en matière de risques, d’urbanisme… Le calendrier n’est pas figé, mais nous aurons de nouvelles données en début d’année prochaine. L’idée est qu’il soit très facile d’identifier l’ensemble des zonages en n’importe quel point du territoire. Nous espérons aussi poursuivre les développements autour d’Urbaclic, qui a désormais le statut de start-up d’État, après avoir été financé dans le cadre du plan d’investissement d’avenir.

Tous les renseignements d’urbanisme en 3 clics, tel est le projet d’Urbaclic qui exploite la GéoAPI. Reste à trouver les moyens de dépasser le stade du prototype.

Tous les renseignements d’urbanisme en 3 clics, tel est le projet d’Urbaclic qui exploite la GéoAPI. Reste à trouver les moyens de dépasser le stade du prototype.

De quoi s’agit-il ?

Le prototype a été développé avec l’aide de Depth France à l’initiative de la préfecture de Midi-Pyrénées. Il s’agit d’interroger toutes les données qui concernent l’urbanisme : PLU, servitudes et autres qui existent sous Géo-IDE, dans MIPYGéo ou encore sur le Géoportail de l’urbanisme à travers une interface très simple. Vous entrez votre adresse, le géocodeur de la base adresses nationale (BAN) est interrogé, vous précisez alors les parcelles qui vous intéressent et vous visualisez immédiatement l’ensemble des zonages qui les concernent. Vous êtes ensuite guidé par des liens hypertextes pour en savoir plus sur ceux qui vous concernent.

N’est-ce pas faire concurrence au Géoportail de l’urbanisme ?

Non, c’est au contraire faciliter sa valorisation par le grand public. Nous ne proposons que de la visualisation très simple. Mais pour l’instant, nous n’avons qu’un prototype et il faut trouver les moyens de développer la suite.

  • DDT : Direction départementale des Territoires
  • DREAL : Direction régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement
  • Géo-IDE : Infrastructure interministérielle des données géographiques mise en place pour les services des ministères en charge de l’agriculture, de l’environnement et du logement, ainsi que dans leurs services déconcentrés et en préfecture.
  • PRODIGE : Plateforme technique d’infrastructure de données géographiques, utilisée par différentes collectivités et initiatives régionales associant services de l’État et collectivités.
  • EPCI : Établissement public de coopération intercommunale

 

Mais si, la BAN avance !
Ça ne se voit pas forcément, mais la base adresse nationale, alias BAN, autre projet porté par Etalab, suit son bonhomme de chemin.
« Nous sommes en cours d’initialisation de l’API* de gestion collaborative que nous avons développée », se félicite Christian Quest, coordinateur du projet. En clair, et à la demande des utilisateurs rencontrés lors du BAN Tour organisé depuis un an dans toute la France, il devient possible d’accéder aux données, de les mettre à jour, d’ajouter des adresses, d’en valider, d’en modifier… depuis une autre application (JSON/REST). Attention, il ne s’agit pas d’une API de consommation des données, mais bien de fonctions pour générer une interface d’administration. « Les premiers clients que nous allons “raccorder“, détaille le coordinateur, sont les guichets uniques de l’IGN et de La Poste. » Les collectivités auront ainsi la possibilité d’agir sur la BAN à travers leurs applications métiers, voire par le biais de leurs logiciels SIG. « Le but, c’est que tout le monde écrive dans la même base, même si chacun fait ses copies pour répondre à ses propres besoins » précise Christian Quest. Pas question d’empêcher La Poste d’utiliser ses propres bases qui alimentent plus d’une dizaine d’applications et de processus métiers différents. Mais l’API permettra à l’organisation de bénéficier de toutes les mises à jour, de vérifier les nouveaux éléments qu’elle souhaite intégrer et ceux sur lesquels elle préfère avoir une validation de terrain, en prenant par exemple en compte l’auteur de la modification. L’API inclut une fonction d’historisation, qui garde en mémoire l’origine d’un identifiant, issu de la fusion des communes de 2015 par exemple. Inversement, si un identifiant n’est plus valide car l’adresse concernée a changé, il sera à la fois possible de le retrouver et de pointer vers son équivalent actuel. La sortie de cette API est également l’occasion de proposer une nouvelle version de la base adresses, intégrant des sources de données supplémentaires, notamment des points issus d’OpenStreetMap, certains jeux de données publiés en open data par des collectivités non encore intégrés dans la base de la BD Adresses de l’IGN. À tester.
  • API : Application Programming Interface : ensemble de fonctions de traitements et d’accès à des données exploitables par des développeurs d’applications.

 

 

Print Friendly, PDF & Email
Signaler un contenu

Laisser un commentaire

No Banner to display

No Banner to display