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La fonte des glaciers alpins s’accélère, nouvelles mesures

| 26 février 2017 | 0 commentaire

Catégorie: 3D, Données, Environnement, Imagerie, Matériel/GPS, Recherche, Reportages, Satellite/Spatial

(500 mots)

Une nouvelle étude parue dans les Geophysical Research Letters sur les variations de masse des glaciers alpins à partir de mesures in-situ donne des résultats un peu différents des études menées à l’aide d’images satellites. Pourquoi ?

Mesures GPS sur le Glacier d’Argentière (massif du Mont-Blanc). © Christian Vincent, IGE

Les glaciers fondent, c’est un fait. Mais faire la part dans cette fonte entre les évolutions climatiques et la variabilité des conditions météorologiques, entre le temps long et le temps court, n’a rien de trivial. En mesurer le rythme non plus. Une équipe de chercheurs français, allemands, autrichiens et suisses (Université Grenoble Alpes, IRSTEA et CNRS pour la France) a repris l’ensemble des mesures ponctuelles in-situ menées depuis une cinquantaine d’années sur six glaciers des Alpes européennes. A l’aide d’outils statistiques, ils ont calculé les pertes de masse de ces glaciers et les ont comparées, année après année. Il en ressort deux éléments clés : tout d’abord, la stabilité de comportement dans le temps entre les six glaciers (rythme d’évolution des bilans de masse), alors que certains sont distants de plusieurs centaines de kilomètres, indique qu’il s’agit bien d’un phénomène régional, peu soumis aux variations locales. Ils montrent également que la fonte s’accélère depuis dix ans, bien plus que ce qui ressort des calculs effectués à l’aide d’images satellitaires. Alors, mauvais les satellites ?

L’avis de l’expert

Nous avons posé la question à Antoine Rabatel, auteur d’une étude sur la fonte des glaciers à l’aide d’images Spot que nous avons présentée dans notre dossier sur le changement climatique : « En fait, il s’agit d’une question d’échelle. Ce qui est dit dans l’article n’est pas une critique des mesures satellites, mais un constat que la méthode géodésique utilisée pour calculer le bilan de masse de l’ensemble du glacier conduit à des bilans plus modérés que les mesures ponctuelles. En effet, la méthode géodésique prend en compte l’évolution géométrique du glacier au cours du temps liée à la dynamique de son écoulement, ce qui n’est pas le cas des mesures ponctuelles. La méthode géodésique se base en effet sur la différence de volume de l’ensemble du glacier quantifiée à partir de modèles numériques de terrain (MNT), réalisés à partir de photos aériennes ou d’images satellites, établis tous les 5 à 10 ans (afin que la variation de volume quantifiée soit supérieure aux incertitudes des MNT). Ce qu’il faut retenir, c’est que le bilan de masse de surface mesuré ponctuellement (ce qui est utilisé dans l’article) est directement et uniquement relié aux conditions atmosphériques, alors que le bilan de masse de l’ensemble du glacier et son évolution dans le temps sont eux, non seulement, relié aux conditions atmosphériques, mais également à l’évolution de la géométrie du glacier. Ceci fait que le bilan de masse de l’ensemble du glacier est un indicateur du climat « un peu moins direct » que les mesures ponctuelles de bilans de masse faites en surface des glaciers. »

Les deux types d’approche sont donc bien complémentaires !

 

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