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Geomatrix : les leçons de l’Est

| 4 janvier 2018

Catégorie: Données, Entreprises, Géomarketing, Logiciels, Marché, Reportages

750 mots, environ 3 mn de lecture

Arnaud Trousset à la remise des prix du Digital Summit de Skolkovo en décembre 2017

Arnaud Trousset à la remise des prix du Digital Summit de Skolkovo en décembre 2017

Historien et géographe de formation, Arnaud Trousset vit en Russie depuis quinze ans. Après avoir travaillé au développement d’Auchan, il a créé en 2010 sa propre société d’études. Rapidement, s’est posée la question des outils, permettant aux chargés d’études d’automatiser certaines tâches, tels que calcul de zones de chalandises, études d’accessibilité. Aujourd’hui, à la tête de Geomatrix, il propose une solution SaaS complète pour aborder les problématiques liées au commerce de détail : choix d’implantation, évaluation du potentiel, organisation de campagnes marketing.

Chasseurs de données

« Dans tous les pays, les besoins sont les mêmes, mais les données divergent » explique Arnaud Trousset. Après avoir réalisé des études en Azerbaïdjan, en Russie, au Vietnam, le jeune français sait de quoi il parle. Partout, les responsables de développement doivent produire des rapports pour analyser la pertinence des réseaux, ouvrir des succursales ou des magasins aux bons endroits. « La population, les niveaux de salaire, la densité… c’est le minimum vital, » complète le fondateur de Geomatrix. Mais dans les pays dits « émergents », les bases de données manquent, alors la petite équipe a appris à se débrouiller. À Hô-Chi-Minh-Ville par exemple, les statistiques de population ne sont disponibles qu’à l’échelle du quartier et la capitale en compte 17 pour 8,5 millions d’habitants environ.

Geomatrix propose trois échelles d'analyse.

Geomatrix propose trois échelles d’analyse.

« Nous travaillons à partir des photographies aériennes, afin de constituer un fond résidentiel en digitalisant les bâtiments. Nous leur allouons ensuite un gradient en fonction du type et du nombre d’étages, puis nous projetons les chiffres de population, » détaille Arnaud Trousset. L’équipe fait également la chasse aux points d’intérêt (POI) pour affiner l’estimation de la population présentielle et comprendre la structure commerciale. Les données vendues par les opérateurs de télécommunications s’avèrent peu exploitables et trop chères. Quant à celles récupérées via les applications géolocalisées, elles proviennent généralement des lieux de résidence, là où les applications sont le plus utilisées. « Pour avoir un bon niveau de détail des passages dans une rue, rien ne vaut le comptage direct pendant quelques jours en installant une caméra vidéo ». C’est donc le système D pour construire des données cohérentes à l’échelle de microzones. Annonces immobilières, POI de diverses bases de données, open data locaux… tout est scruté pour aboutir à un ensemble de données de cadrage et à une bonne vision des commerces. L’équipe de six personnes s’appuie sur des cartographes indépendants pour produire les fonds de carte adaptés. « Nous avons commencé par les principales villes de Russie, maintenant nous couvrons 265 villes dans le monde entier à un niveau détaillé. L’an dernier, nous avons produit 67 capitales internationales. » Les données sont disponibles à trois niveaux d’échelle : les pays, l’équivalent des IRIS (environ 5 000 personnes) et un maillage de carreaux de 400 mètres de côté, ce qui correspond en gros à 5 minutes de marche.

Géomarketing très opérationnel

L’autre souci, ce sont les budgets et les compétences chez les clients. Peu d’entreprises peuvent se payer des experts en géomarketing, capables d’exploiter des logiciels sophistiqués pour construire des raisonnements complexes. Les budgets sont serrés, les collaborateurs volatiles… c’est pourquoi Geomatrix a fait le choix de la simplicité.

un exemple de première page d'un rapport édité en quelques clics sous Geomatrix

Un exemple de première page d’un rapport édité en quelques clics sous Geomatrix

La solution n’est disponible que par abonnement dans le Cloud, avec un tarif qui varie en fonction du niveau de détail des analyses. Elle intègre l’API Carto et se décline en scénarios opérationnels. Ainsi, l’utilisateur pourra choisir une implantation en découvrant quelles sont les microzones les plus cohérentes avec ses indicateurs clés de performance. Il prendra en compte la population touchée, les revenus, les concurrents de son secteur, les points d’intérêt… Le scoring permet d’aborder la question via une pondération des microzones en fonction des indicateurs de performance pour trouver celles à fort potentiel. Geomatrix permet également de calculer des zones de chalandises en s’appuyant sur les données HERE, d’évaluer la taille du marché pour chaque point de vente analysé ou retenu. Pour chaque question, plusieurs scénarios peuvent être analysés et comparés. Les rapports sont ensuite édités en PDF.

Fleuron de la FrenchTech Moscou, maintes fois récompensée, Geomatrix aborde le géomarketing avec un discours orienté « business » et une méthode qui sait tirer profit de toutes les données disponibles. Castorama et Ikea en Russie, Auchan en Hongrie, en Ukraine, en Russie et au Vietnam… l’entreprise travaille pour les grandes enseignes comme pour de petites écoles de langue. Aujourd’hui, elle cherche à s’implanter sur le marché français et recrute partenaires et distributeurs. Avis aux amateurs.

Site web : https://geomatrix-retail.com

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