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La vie privée : bien précieux ou bien de luxe ?

Catégorie: A l'actu, Données, Grand public, Marché

Dans un article publié récemment dans le New York Times, Amanda Hess revient sur la notion de vie privée et de son évolution à travers les époques. Petit résumé en Français.

La protection de la vie privée réservée aux riches ? (© Peterhowell pour iStock)

Connaissez-vous l’étymologie du mot idiot ? Il a la même racine que celui qui signifiait domaine privé et particulier en grec ancien, par opposition au domaine public. Il était alors mal vu de ne pas participer à la vie publique. C’est dire que le privé n’a pas toujours eu bonne presse, tant s’en faut. Au XVIIe siècle, le mot privé a même été utilisé pour remplacer le mot commun, jugé trop condescendant comme le rappelle Amanda Hess. Pourtant la notion d’intimité s’est progressivement imposée dans notre culture occidentale comme un droit, une nécessité pour cultiver la vie de l’esprit. En 1967, Alan Westin décrit la vie privée comme ayant quatre fonctions : l’autonomie personnelle, la libération émotionnelle, l’autoévaluation et la communication intime.

Bien précieux s’il en est, elle est désormais mise à mal par certains acteurs du numérique, qui ne se gênent pas pour monétiser les données qu’ils récoltent sur nos actes, nos pensées, nos échanges… privés. Amanda Hess commence son article en relatant ses mésaventures avec Unroll.me, une application qui promet de nettoyer gratuitement votre boîte mail et de la débarrasser définitivement de tous les pourriels qui pourraient s’y trouver. Sauf que le service appartient à Slice Intelligence, qui analyse les courriers éliminés et revend par exemple à Uber les contacts de son concurrent Lyft. Grâce à l’intelligence artificielle et aux algorithmes, nos simples « like » sur Facebook construisent notre personnalité numérique qui vaut aujourd’hui de l’or. Alors, pour la préserver… il faut désormais payer pour effacer ses traces, pour se recréer une bulle. Au moment où Facebook mettait fin à la navigation anonyme sur son réseau en 2013, Mark Zukerberg s’achetait quatre maisons autour de son domicile afin de préserver sa vie privée. « Nous assistons à une inversion cynique de l’ancienne association entre vie privée et classe inférieure : aujourd’hui, seuls les puissants peuvent exiger l’intimité » conclut la journaliste. À méditer…

 

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