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Littoral : encore des trous dans l’épuisette

| 20 février 2017 | 0 commentaire

Catégorie: 3D, A l'actu, Cartographie, Données, Environnement, IDG/IDS, Institutions

Le constat est partagé par tous. Le littoral est un espace complexe qui doit faire face à de nombreux défis : pression démographique, développement économique, risque de submersion, adaptation au changement climatique… la liste est longue. Celle des dispositifs réglementaires qui pèsent sur le littoral l’est encore plus. Un sujet de choix pour l’information géographique.

Le littoral, un milieu fragile et encore mal connu

Le littoral, voilà un domaine où scientifiques, acteurs publics et citoyens sont bien obligés de se rencontrer. Ce n’est sans doute pas un hasard si le Cerema* avait choisi le thème « Mer et Littoral » pour ses premières Journées Sciences & Territoires, organisées début février. Car la pression monte aussi vite que le niveau de la mer. Les élus doivent faire face à de nombreuses responsabilités en ayant souvent le sentiment de ne pas avoir les cartes en main, au propre comme au figuré. Ainsi, Jean-Louis Léonard, maire de Châtelaillon-Plage et président de l’association nationale des élus du littoral se rappelle : « J’ai demandé à trois bureaux d’études un calcul de dimensionnement de digue. J’ai reçu trois résultats différents. » Défaillance des données ? Des modèles ? Des experts ? Malheureusement, on nage ici en eaux troubles. « L’élévation du niveau de la mer reste une des plus grandes incertitudes dans l’évolution du climat, » tient à prévenir Jean Jouzel, l’un des vice-présidents du GIEC.

De nombreuses données éparses

Il faut pourtant agir, protéger, aménager, valoriser, restaurer et même, parfois, relocaliser. Ce sont ainsi des centaines de bases de données qui doivent être mobilisées pour faire avancer la connaissance et alimenter la décision publique, et ce, à différentes échelles. Il existe déjà beaucoup de choses dans le domaine des référentiels géographiques mais toutes les zones et tous les thèmes ne sont pas couverts avec la même précision. Si Litto3D permet de disposer d’une topographie détaillée de l’ensemble des côtes, il est encore très partiel en bathymétrie. Quant à la cartographie du trait de côte et son évolution, elle fait l’objet d’un important travail de synthèse des travaux scientifiques porté par Amélie Roche au Cerema, mais qui a du mal à être pérennisé faute de moyens. Des tests sont par ailleurs en cours pour faire appel aux promeneurs et à leurs smartphones avec l’application Rivages, également développée au Cerema. Charge au groupe de travail GIMeL* porté par le CNIG* de définir un référentiel de données géographiques, sur lequel s’appuiera le système d’information sur les milieux marins qu’est en train de définir la DGALN* et dont la réalisation sera confiée à l’Agence française de la biodiversité.

En attendant, les acteurs s’organisent et ces deux jours ont montré la richesse des initiatives locales ou régionales, pour assurer par exemple le suivi des algues vertes, pour mesurer le retrait du récif corallien, pour évaluer la teneur en nitrates, phosphates et calcites des exutoires de fleuves en Bretagne, etc. Capitaliser sur ces retours d’expérience, fédérer les parties prenantes, partager les données et les résultats, permettre à chacun de s’approprier les connaissances… autant de chantiers encore largement en cours.

 

  • * Cerema : Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement.
  • * GIMeL : Géoinformation pour la mer et le littoral
  • * CNIG : Conseil national de l’information géographique
  • * DGALN : Direction générale de l’aménagement, du logement et de la nature (ministère de l’Environnement)
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