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Messieurs les élus, choisissez vos applis !

| 8 décembre 2017

Catégorie: Données, Entreprises, Grand public, Logiciels, Marché, Reportages, Secteur public

1056 mots, environ 4 mn de lecture

« L’applification » n’épargne pas les collectivités. Au Salon des Maires et des Collectivités Locales (SMCL), qui fêtait en novembre dernier ses cent ans, des dizaines leur étaient présentées. Petite sélection de quelques nouveaux venus incluant une brique spatiale.

Afin de faire évoluer la relation avec leurs concitoyens, les maires peuvent désormais faire appel à une palette d’outils, dont la partie émergée est bien souvent une « app » que chacun va pouvoir utiliser. Face au risque de trop multiplier les canaux d’interaction, les éditeurs mettent en avant des positionnements différents.

Concertation en ligne

e-Civis

e-Civis

Les applications et sites Internet dédiés à la concertation en ligne sont désormais légion. Ils sont mêmes rassemblés dans une famille qui a pignon sur rue : les civic-tech. Citons par exemple Fluicity, déjà présent depuis plusieurs années, mais également e-civis, qui a démarré ses activités en 2017 avec deux clients : les mairies de Fonsorbes et de Saint-Hilaire, toutes deux situées au sud-ouest de Toulouse. Les créateurs (natifs de Fonsorbes) se positionnent comme accompagnateurs à la concertation et ont développé un environnement de type réseau social où mairie et citoyens peuvent présenter des projets ou des idées et recueillir des commentaires. Basée sur Google Maps, la partie cartographique est très simple et ne sert qu’à géolocaliser une idée. La plus value de la jeune entreprise ? Elle aide les collectivités à modérer et analyser les échanges.

Gestion de la relation citoyen

Après la gestion de la relation client (alias GRC), l’heure est maintenant à la gestion de la relation citoyen (alias GRC). Ça s’abrège pareil, c’est un peu la même chose, la dimension commerciale en moins. Car il s’agit ici de fournir un environnement complet afin de faciliter les interactions entre les concitoyens et leur mairie tout en tirant au mieux parti des nouveaux outils numériques. Dans ce nouveau secteur, Localeo, racheté en février 2017 par Docapost (filiale du groupe La Poste), occupait le terrain au SMCL. L’éditeur a annoncé le développement d’une nouvelle application mobile en faisant appel à des groupes d’étudiants de l’École de design Strate et des développeurs de l’École 42, en partenariat avec plusieurs collectivités. Parmi l’ensemble des téléservices proposés par l’éditeur (demandes de copies d’actes, paiement en ligne, rendez-vous pour les papiers d’identité, inscription des enfants aux activités…), le signalement figure en bonne place, choisi par environ 70 % de quelque 300 clients de la plateforme.

Focus sur la sécurité

EyesHelp

EyesHelp

Nouveau venu sur le salon, eyesHelp mise pour sa part sur la sécurité, façon communautaire. Au départ de l’entreprise crée en 2015 à Carcassonne, les cinq fondateurs misaient avant tout sur la création de communautés d’entraide locales. Vous vous foulez la cheville lors de votre footing ? D’un bouton, l’un de vos voisins inscrit sur l’application viendra vous retrouver et vous accompagner aux urgences. Vous vous êtes fait cambrioler ? Vous prévenez vos voisins « helpers » de votre mésaventure. Afin d’assurer l’efficacité et l’anonymat des requêtes, chaque utilisateur est géolocalisé en permanence, mais n’apparaît pas précisément sur la carte pour les autres, sauf à la demande de l’appelant. À chacun également de définir l’étendue de son périmètre d’appel en fonction du type d’alerte. Aujourd’hui, les créateurs ont décidé de se rapprocher des mairies, positionnant leur plateforme comme un outil de communication avec les citoyens (alerte inondation par exemple), permettant l’envoi de messages personnalisés sur un territoire donné (géofencing). De même, les helpers peuvent envoyer des signalements à la mairie. « Nous rassemblons dans une seule application l’équivalent d’un numéro vert mairie, d’une solution d’appel de masse, un bouton présence verte et une interface de type voisins vigilants » se félicite Olivier Mazières, l’un des fondateurs de l’entreprise.

La console d'envoi de messages d'Illiwap

La console d’envoi de messages d’Illiwap

Illiwap, créée par Diagram, une société d’informatique stéphanoise, préfère se concentrer sur une fonction unique et propose un service de transmission sécurisée et anonymisée de messages géolocalisés (par triangulation des téléphones portables). Tous ceux qui ont téléchargé l’application peuvent ainsi recevoir des messages de la mairie (alertes intempéries, travaux, pollution, trafic, manifestations, etc.) ou des sous-communautés de la ville (écoles, crèches, centre de secours, police municipale…). Dans la console web de gestion, l’utilisateur bénéficie d’une interface Google Maps pour visualiser les téléphones dans le secteur et définir l’étendue de l’appel. L’éditeur mise sur le fait que tous les inscrits (même ceux de passage) peuvent recevoir l’alerte. Bien sûr, le succès d’Illiwap est directement lié à la qualité de la communication des mairies clientes, qui doivent inciter leurs concitoyens à télécharger l’application. Avec plus de 70 villes clientes, Illiwap permet à chaque fois de toucher 15 à 30 % de la population.

Des activités de pleine nature comme outil de marketing territorial

Geolok-outdoor

Geolok-outdoor

Autre approche spécialisée avec Geolok Outdoor, qui se concentre sur les activités de pleine nature : balade familiale, randonnée, ski de fond, VTT, trail… « Nous concevons nos solutions comme des outils de promotion des territoires » insiste Thierry Fraisse, spécialiste de la communication, qui vient de créer l’entreprise avec sa sœur, guide de haute montagne. La console de gestion permet aux territoires d’intégrer leurs circuits (depuis leur SIG ou leur logiciel de gestion de randonnées par exemple) et de les compléter avec toutes sortes d’informations : description détaillée, photos, informations pratiques, services associés comme les lieux d’hébergement ou de location de matériel. L’utilisateur final bénéficie alors d’une interface de recherche par type, niveau, localisation et visualise les circuits sélectionnés sur fond de cartes IGN, Google ou Open Street Map, accompagnées d’un profil altimétrique, d’informations météo à six jours. Il peut également utiliser l’application mobile qui lui permettra de se géolocaliser pendant le parcours ou de lancer un SOS en cas de souci. Pour parfaire l’expérience pendant la randonnée, Geolok Outdoor travaille avec Face Au Sud dont nous avons déjà parlé lors de notre tour des applications touristiques (voir article ici), qui va intégrer une navigation en réalité augmentée. Mais l’entreprise va plus loin en permettant aux collectivités d’intégrer leur logos et des QR code dans les panneaux de signalisation. Installée dans la pépinière du Grand Narbonne, Geolok Outdoor peut également assurer l’intégration des données. Premier exemple : les Pyrénées catalanes, qui devraient lancer leur site au printemps, et vont présenter cent-vingt activités en quatre langues.

L’API Google Maps s’impose comme la pièce maîtresse de toute fonction de géolocalisation pour toutes ces applications. Facile à intégrer, elle permet de proposer une interface dans laquelle les utilisateurs, même les moins experts, savent se retrouver. Une hégémonie qui semble bien installée.

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