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Rencontre avec des libraires remarquables

| 15 février 2016 | 0 commentaire

Catégorie: Cartographie, Dossier : Carte papier… disparition ou évolution ?, Entreprises, Livres, Arts, Expos, Marché

Alain et Christine Londner ont fondé leur librairie Les cinq continents il y a plus de vingt ans. Installés dans une petite rue piétonne de Montpellier, ils sont les seuls libraires indépendants spécialisés dans le voyage du Languedoc-Roussillon et même au-delà. Pour eux, la carte papier est loin d’être morte !

Alain et Christine Londner au milieu de leurs cartes !

Alain et Christine Londner au milieu de leurs cartes !

« Les cartes ont représenté 14 % de notre chiffre d’affaires en 2015, annonce fièrement Alain Londner, une augmentation de 11% par rapport à 2014. » Ici, la carte ne semble pas moribonde, loin de là. « Il y a quelques années, on a senti une baisse. Les gens se sont acheté des GPS, des cédéroms. Mais ils se sont rendu compte qu’ils passaient trop de temps devant leur ordinateur. En plus, avec le système d’achat de dalles, ils ont vu que ça coûtait finalement assez cher. » Randonneurs, vététistes, jeunes et moins jeunes sont toujours amateurs de cartes. « Mais nous devons parfois faire un peu de formation, expliquer aux jeunes comment se lit une carte » s’amuse le libraire.

Un public varié

« Les gens ont besoin de cartes papier pour avoir une vue d’ensemble » complète Christine Londner. Elles servent à préparer les voyages et sont indispensables pour les gens qui se lancent dans de grands itinéraires. Mais les destinations exotiques ne sont pas réservées aux seuls touristes : parents qui veulent comprendre où leurs enfants font leurs études, professionnels qui partent en mission à l’étranger, soldats qui doivent rejoindre leur unité à l’étranger… « Certains en achètent pour suivre les périples des héros des livres qu’ils lisent, notamment dans les récits de voyage » ajoute la libraire.

Les cartes de randonnée, IGN en tête, représentent la moitié des ventes de la librairie. Mais les éditions Glénat ont également du succès avec Rando Éditions, qui publie des cartes au 1/50 000 du massif pyrénéen et maintenant, alpin. Les libraires se félicitent de l’évolution des produits, qui ont su prendre un coup de jeune et s’adapter aux demandes : cartes plastifiées, recto-verso, millésimes renouvelés tous les ans… sont autant de nouveaux atouts pour les cartes.

Un monde de cartes

À l’échelle mondiale, les grands éditeurs traditionnels restent les Allemands et les Autrichiens. Mais de nouveaux acteurs proposent des produits de qualité, comme le Polonais ExpressMap, ou GiziMap, une maison hongroise qui s’est spécialisée sur l’Asie centrale et la Chine.

Comment disposer d’une offre couvrant le monde entier ? « Nous passons par des importateurs : Cartothèque, Cap Diffusion, Craenen principalement. Si nous n’avons pas la carte en stock, nous la commandons. Nous la recevons en une semaine » se félicite Alain Londner. Mais les importateurs ne proposent pas toutes les cartes. « Nous profitons de nos propres voyages pour rapporter des cartes que nous ne pourrions pas acheter directement en France. »

« Autour d’une carte, on discute, conclut Alain Londner. Les produits technologiques sont tous individualistes et ne permettent pas le partage. Tout le contraire du papier qui favorise l’échange. La carte n’est pas plus morte que le livre ! »

 

Cartes en ligne
La Compagnie des cartes
WEB-NON-174-dossier-carte-compagnie-des-cartes« L’idée de La compagnie des cartes nous est venue au retour d’un grand voyage de quatorze mois en 2011 avec nos trois enfants en Amérique du Sud en camping-car, explique Christian Baudchon. Le GPS que nous avions acheté sur place est tombé en rade et nous avons eu toutes les peines du monde à trouver des cartes. Nous nous sommes rendu compte à quel point elles étaient essentielles en voyage. Il y avait certainement un business à monter sur Internet. » Son analyse était manifestement bonne : En 2015, il a vendu plus de vingt-cinq mille cartes, son chiffre d’affaires augmente rapidement et l’activité devient suffisamment rentable pour faire vivre le couple. Ses clients sont majoritairement français, mais il commence à percer aux États-Unis et au Canada, où il s’est installé. Comme un libraire, il passe par des grossistes et des importateurs pour proposer un catalogue de trois mille titres sur le monde entier. Afin de limiter les frais fixes, il utilise les services logistiques d’Amazon, qui assure le stockage et l’expédition des produits depuis des entrepôts situés à Lille et Paris. Qui sont ses clients ? « La moitié commande une carte. Un tiers en commande deux ou trois pour un voyage plus important. 10 % sont de gros voyageurs qui nous commandent 150 euros de cartes d’un coup. Nous commençons également à avoir des agences de voyages qui glissent une carte dans le pack de bienvenu de leurs clients, un marché que nous allons creuser. » Ses meilleures ventes permettent de suivre les destinations les plus prisées du moment : la Namibie, l’Islande, le Costa Rica, le Laos, le Vietnam….

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