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SIG open source : la dynamique QGIS

| 29 janvier 2019

Catégorie: Logiciels, Marché, Open Data, Reportages, Utilisateurs, WebMapping

611 mots, environ 3 minutes de lecture

En une quinzaine d’années, QGIS, autrefois appelé Quantum GIS, s’est imposé pour une solution SIG professionnelle open source. La dynamique enclenchée par les premiers développeurs ne semble pas s’essouffler…

Les étudiants AgroTIC, qui participent à l'organisation de la rencontre, ont présenté et testé le format Geopackage de QGIS

Les étudiants AgroTIC, qui participent à l’organisation de la rencontre, ont présenté et testé le format Geopackage de QGIS

« Lors de la sortie de la version 3.4, 700 Téraoctets ont été téléchargés » annonce fièrement Régis Haubourg, président d’OSGeo.fr, lors de la conférence française annuelle des utilisateurs QGIS, organisée mi-décembre à Montpellier. Et le chiffre annoncé a été constaté en quelques jours, avant que Madeira (le nom de code de cette version) ne devienne la version officielle (dite LTR pour « Long time release »).

Une solide base d’utilisateurs

Sans grands moyens, quelque cent vingt personnes se sont rassemblées pour cette sixième conférence, et soixante d’entre elles ont participé aux différents ateliers pratiques de la veille. Il est difficile de connaître le nombre d’utilisateurs, car tous ne téléchargent pas le logiciel depuis le site officiel. Mais Stéphane Malta, représentant le groupe des utilisateurs suisses, ne peut éviter de sourire : « sur Google Trends, en France, les requêtes sur QGIS ont dépassé celles sur ArcGIS. »

L’Europe reste une des régions les plus actives dans le financement de QGIS (carte issue du rapport publié en 2016)

Le Financial Time, les villes de Neufchâtel et de Copenhague, Antea, Monsanto, Allianz… il n’y a pas que les étudiants et les fauchés qui utilisent QGIS, tant s’en faut. « Pour nous, l’enjeu est de transformer nos consommateurs d’information géographique en consom’acteurs responsables » explique Robin Prest d’ANTEA Group, qui aide ses collègues à migrer vers QGIS. L’intérêt de QGIS alors que des applications ont été développées sur MapInfo, ArcGIS qui donnent globalement satisfaction ? « QGIS est multi-usage, accessible sans limitation et interopérable grâce au respect des standards du marché. C’est un bon outil pour fluidifier les échanges entre les différentes entités du groupe, mais il faut accompagner le changement. »

Un projet qui a ses fragilités

QGIS a démarré comme un projet de SIG bureautique open source, alternative à ArcView, permettant de visualiser rapidement des données stockées sous PostGIS. Aujourd’hui, il recouvre toute une gamme allant des applications mobiles, au Webmapping avec des solutions comme Lizmap en passant par un serveur, le tout en cinquante langues. Pourtant, le projet reste fragile malgré 1.5 millions de lignes de codes et une valeur estimée à 44 millions d’euros. Sur les 297 contributeurs enregistrés sur Github, ils sont une cinquantaine à contribuer régulièrement et vingt dont c’est l’activité principale, comme chez 3Liz, Camptocamp ou Oslandia en France.

Même s’ils communiquent principalement en ligne, les développeurs QGIS se réunissent au moins une fois par an.

Même s’ils communiquent principalement en ligne, les développeurs QGIS se réunissent au moins une fois par an.

Même si la communauté est désormais organisée au niveau international via la fondation QGIS.org, celle-ci a peu de ressources. Sans employés, son budget annuel est d’environ 125 000 €, essentiellement ciblé vers la correction de bug, l’architecture technique et l’organisation des rencontres entre développeurs. Chaque projet doit trouver ses financements, grâce au sponsoring, aux dons ou au crowdfunding, le plus souvent organisé au niveau des 25 groupes locaux. Ainsi, entre 2 à 5 millions d’euros sont mobilisés directement chaque année par les entreprises qui développent autour de QGIS. Si ce fonctionnement assure la dynamique fonctionnelle du projet, il reste complexe de mobiliser les foules et des fonds pour assurer les tâches plus ingrates du contrôle qualité ou de la documentation, ainsi que pour financer la consolidation des développements. Le projet est néanmoins doté d’outils dédiés à la collaboration plus sophistiqués, et de procédures plus formalisées, notamment les QEP (demandes d’amélioration de QGIS) qu’a présentés Yves Jacolin de Camptocamp.

Créer un véritable module QGIS dédié aux réseaux d’eau et d’assainissement demandera des développements, même si des solutions partielles existent déjà. « Il faudra également faire vivre une communauté », insiste Régis Haubourg d’Oslandia

Créer un véritable module QGIS dédié aux réseaux d’eau et d’assainissement demandera des développements, même si des solutions partielles existent déjà. « Il faudra également faire vivre une communauté », insiste Régis Haubourg d’Oslandia

Bien sûr, les réalisations et les projets ne manquent pas. Parmi les sujets abordés cette année, la création d’un outil complet de gestion de réseau d’eau et d’assainissement, la hiérarchisation automatique des réseaux hydrographiques, la création d’un plan local d’urbanisme intercommunal, l’évolution d’un plug-in dédié au cadastre… de quoi satisfaire de nombreux utilisateurs.

– Présentations et enregistrements vidéo de la journée du 14 décembre en ligne sous ce lien

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