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SIG Santé Sénégal, naissance d’une communauté

| 15 janvier 2016 | 0 commentaire

Catégorie: Données, Dossier : Bonne géo-santé !, Entreprises, Environnement, Institutions, Marché, Matériel/GPS, Open Data, Recherche, Réseaux/Transports, Utilisateurs, WebMapping

WEB-173-dossier-sante-LabalyLabaly Touré, géographe et géomaticien à l’université Gaston Berger de Saint-Louis est à l’initiative de SIG Santé Sénégal, une démarche collaborative pour accélérer la saisie et la diffusion d’informations géographiques sur les systèmes de santé au Sénégal.

Pourquoi avoir lancé SIG Santé Sénégal ?

La géomatique est utilisée dans plusieurs domaines au Sénégal comme l’environnement, les mines, la gestion des collectivités locales, etc. Mais dans le domaine de la santé, l’information manque et celle qui existe reste peu accessible. Nous avons voulu pallier ce manque en nous appuyant sur une communauté de volontaires et en exploitant des technologies numériques ouvertes.

Comment est née l’initiative ?

Elle est née d’une collaboration entre IntraHealth et Jokkolabs en janvier 2014. IntraHealth est une ONG, soutenue financièrement par l’US AID, qui appuie le Sénégal dans l’amélioration de la santé des populations en renforçant les prestations, via la constitution de « paquets » de services de qualité. Jokkolabs est un espace de co-working et un incubateur d’entreprises dans les technologies de l’information, il nous offre son appui technique.

Concrètement, comment ça se passe ?

Dès le lancement du projet et la création de la page Facebook, des personnes intéressées se sont manifestés. Nous avons également contacté directement certaines personnes dont le profil nous intéressait. Chaque évènement nous amène de nouveaux volontaires. Aujourd’hui, SIG Santé rassemble une communauté de mille trois cents géomaticiens, informaticiens, géographes, spécialistes de santé, membres d’ONG qui travaillent à la production de couches d’informations géographiques sanitaires à grande échelle. Certains géolocalisent les structures de santé et les décrivent finement : services offerts, horaires d’ouverture, tarifs, etc. Nous avons également réalisé des cartes de synthèse sur certains indicateurs.

Mais l’action ne s’arrête pas là. Depuis janvier 2014, nous organisons des formations, notamment à QGIS, et des événements de partage d’expériences. Le but est d’étendre la communauté et de favoriser la montée en compétences des professionnels de santé. Le site Internet (http://sig.jokkolabs.net/) permet par exemple d’en savoir plus sur les outils SIG.

Sur quels outils vous appuyez-vous pour assurer la saisie d’informations ?

La création des couches est faite principalement sur QGIS. Durant les « QGIS parties », nous fixons des objectifs, par exemple cartographier les cliniques d’une région. Chaque groupe prend en charge une partie de la numérisation. Les données sont ensuite stockées dans le SIG puis chargées sur la plateforme. Il arrive aussi que des membres désirent partager des couches, ils les envoient à la community manager qui se charge de les publier après validation par l’administrateur. Nous nous appuyons sur toutes sortes de données : OSM, Google Map, Google Earth, images Landsat, prise de points GPS sur le terrain, données fournies par des ONG, les ministères, résultat d’enquêtes, etc.

Comment ces données sont-elles diffusées au grand public et aux professionnels de santé ?

Pour l’instant, nous disposons du site Internet, développé avec l’assistance gracieuse de membres de Jokkolabs qui en assurent l’évolution et la maintenance. Il permet de présenter la cartothèque et de localiser une trentaine de structures de santé dans le pays. À terme, il va s’enrichir avec plus de structures de soins, les pharmacies, la possibilité d’effectuer des calculs d’itinéraires et des recherches plus avancées… et couvrira tout le territoire.

Une application mobile SIG Santé est également en cours de développement avec le soutien technique de TIGO, l’un des opérateurs de téléphonie du Sénégal. Bientôt chacun pourra localiser les structures de santé dès lors qu’il aura un téléphone portable ou une connexion Internet.

Comment voyez-vous l’avenir ?

SIG santé est une activité communautaire basée sur le volontariat et notre ambition est de pouvoir survivre même s’il arrive que nous n’ayons pas de financement. Notre principale force réside dans la détermination et l’engagement des membres. Mais nous espérons bien continuer à bénéficier du soutien de nos partenaires et que de nouveaux répondront à notre appel !

Photo de famille d’une QGIS party en juillet 2014 au Jokkolabs de Dakar.

Photo de famille d’une QGIS party en juillet 2014 au Jokkolabs de Dakar.

 

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