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Signalement sans application

| 16 octobre 2016 | 0 commentaire

Catégorie: Cartographie, Dossier : Géo-signalement, Grand public, Logiciels, Marché, Matériel/GPS, Mobilité, Recherche, Secteur public

La multiplication des canaux de communication entre les villes et leurs usagers n’est pas simple à gérer. Faut-il tout regrouper dans un seul back-office ? D’autres solutions pourraient bien émerger demain.

« Les habitants veulent que les problèmes soient réglés rapidement, rappelle Xavier Elbaz. Ils nous transmettent des signalements lors de réunions publiques, par mail, par téléphone, par le biais de l’application, ils nous interpellent sur les réseaux sociaux… C’est à nous de gérer la multiplication des canaux entrants. C’est notre problème, pas le leur. »

Et si on utilisait les réseaux sociaux ?

Effectivement, les collectivités scrutent désormais les réseaux sociaux en temps réel. Elles savent de mieux en mieux communiquer par ce biais et ont embauché des community manager pour gérer leur e-réputation. Mais ne pourraient-elles pas se servir des réseaux sociaux comme canal de remontée d’informations sur les dysfonctionnements quotidiens de leur territoire ? C’est l’approche que défend Franck Ernewein. « Les gens en ont assez de télécharger des applications pour tout. Signaler un nid-de-poule via une photo et un hashtag #voirie par exemple, serait beaucoup plus simple. » D’autant plus simple que le jeune entrepreneur propose aujourd’hui à ses clients de géolocaliser automatiquement les messages et photos reçus sur Instagram, Facebook ou Twitter qui les concernent, en utilisant leur géolocalisation ou en exploitant les références géographiques textuelles des messages, grâce à GeoNames. À la collectivité de faire la promotion de certains mots-clés et de les suivre régulièrement. Les messages pourraient alors être envoyés sous forme de tickets d’alertes aux services concernés et un bot* activé afin de renvoyer de l’information sur le suivi du traitement. Après avoir principalement travaillé avec de grandes marques, le jeune entrepreneur, qui était à l’origine de Tweetping.net, l’une des premières cartographies en temps réel de l’activité de la twittosphère (sous Mapbox), fait actuellement des tests avec la mairie de Montpellier qui suit un certain nombre de mots-clés.

Tweetping.net pourrait bientôt s’adapter à des contextes beaucoup plus locaux et opérationnels.

Tweetping.net pourrait bientôt s’adapter à des contextes beaucoup plus locaux et opérationnels.

Laissons faire les smartphones et autres objets connectés

Alors que la première génération d’applications commence à entrer dans les mœurs, il est peut-être déjà temps de penser au futur. Porté par le maire de Boston et le réseau New Urban Mechanics, Street Bump a été créé en 2011 par un groupe de développeurs engagés. L’idée est simple. Vous prenez votre voiture ? Lancez l’application sur votre smartphone et posez ce dernier sur votre porte-gobelet ou autre élément prévu à cet effet. Grâce à ses nombreux capteurs, votre smartphone détectera automatiquement les nids-de-poule et transmettra directement l’information aux services concernés de la ville. L’idée est tentante mais a demandé quelques ajustements avant d’arriver à une version à peu près stabilisée, qui ne confond pas les coups de freins et les trous dans la chaussée. L’irlandais Seesense décline l’approche en deux roues. Ses lampes vélos connectées s’adaptent bien sûr aux conditions météo, mais elles sont également capables de prévenir la mairie en cas de nid-de-poule et de lancer l’alerte en cas d’accident.

Avec Street Bump, l’usager transmet directement à la mairie les nids-de-poule repérés lors de son trajet en voiture.

Avec Street Bump, l’usager transmet directement à la mairie les nids-de-poule repérés lors de son trajet en voiture.

Mais rassurons-nous, les objets connectés de la ville intelligente seront capables de signaler eux-mêmes leurs dysfonctionnements. Demain, les poubelles biperont pour qu’on les vide, les lampadaires couineront quand leur ampoule sera cassée et les murs seront autonettoyants, effaçant tout graffiti en moins d’une heure… Finalement, le marché des applications de signalement n’est peut-être qu’un eldorado temporaire !

 

  • bot : Les bots sont des programmes informatiques qui peuvent par exemple renvoyer des messages qui ont l’air d’avoir été écrit par des humains.

 

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