Articque célèbre trente ans de cartographie statistique
Catégorie: Cartographie, Données, Entreprises, Reportages, WebMapping
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Le 31 janvier 2019, Articque a fêté ses trente ans d’existence, entouré d’une centaine de clients et partenaires, dans ses locaux de la banlieue de Tours. À cette occasion, Georges Antoine Strauch, PDG et fondateur de l’entreprise, revient le parcours de son « bébé ».

Georges-Antoine Strauch, alias GAS, revient sur l’histoire d’Articque lors de la journée anniversaire des 30 ans de l’entreprise.
Pourquoi avez-vous créé Articque et dans quelles conditions ?
Que les choses soient claires, je n’ai pas créé une entreprise pour gagner de l’argent. En 1984, je faisais ma thèse en économie à Rennes et j’ai découvert les Macintosh. Ce fut un choc ! J’ai créé une boîte pour me payer trois Macintosh et finir ma thèse. Mais j’ai rencontré Jérôme Barthélemy en 1988 et nous nous sommes lancés dans la cartographie.
Quel était votre objectif ?
Avec Jérôme Barthélemy, puis Riccardo Cohen et toutes celles et ceux qui nous ont rapidement rejoints, on pensait que la cartographie serait le visuel du XXIe siècle. Nous étions très inspirés par Steve Jobs, par Apple puis par Next. Le 23 avril 1992, j’ai même eu l’occasion de le rencontrer et de lui montrer l’organigramme, qui est la base de Cartes & Données et permet de composer sa carte, étape par étape. On voulait être l’éditeur de référence de solutions simples et hors du commun dédiées à l’analyse exploratoire des données localisées, à leur collecte, à leur communication et à leur utilisation. Rapidement, nous nous sommes également appuyés sur les chercheurs dans ce domaine, comme Jacques Bertin ou Colette Cauvin.
Pourquoi Articque ?
C’est Olivier Thillay qui a trouvé le nom, qui associe Art, TIC, un acronyme à la mode à l’époque et éthique. Pourquoi l’art ? Parce que nous pensions, et nous le pensons encore aujourd’hui, qu’une bonne carte se fait en s’appuyant sur nos deux cerveaux, qu’elle doit avoir une dimension artistique. En plus, la référence à l’arctique nous allait bien, pour le côté environnemental.
Aujourd’hui, Articque se porte bien. L’équipe comprend 33 personnes et vous annoncez un chiffre d’affaires de 3,4 millions d’euros pour 2018, en progression de 25 %. Mais il y a aussi eu des épreuves…
Oui, et plusieurs. En 95, j’ai failli déposer le bilan car je devais rembourser un débiteur ! La situation était originale et nous a beaucoup coûté pendant plusieurs années. Le rachat de Blay Foldex a également été complexe, l’entreprise était plus grosse que nous, sur un marché en pleine récession, la vente de plans et de cartes. Même si l’équipe Blay Foldex est aujourd’hui très réduite, je reste persuadé que rien ne vaut une bonne carte.

C’est au moulin, où s’est installé l’entreprise en 2004 dans la banlieue de Tours, qu’Articque a réuni une centaine de clients pour fêter son anniversaire.
Et demain, quels sont les défis ?
Le volume des données ne cesse de croître mais elles sont souvent de piètre qualité. Le temps pour les traiter, les comprendre est de plus en plus réduit et les outils statistiques sont peu maîtrisés. Il faut donc renouveler les outils d’exploration, pour éviter de prendre des décisions au pifomètre. Nous y travaillons depuis trente ans, et nous continuons en apportant par exemple des fonctions de recommandation dans l’exploration des données. Il faut mettre de l’intelligence artificielle dans l’organigramme, tout en laissant l’utilisateur maître de ce qu’il fait. Ensuite, nous voulons également avancer sur de nouvelles interfaces… Dans l’avenir, j’aimerais que l’on puisse se balader dans les données en toute simplicité !