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BIM World : quand le futur a des airs de déjà vu

Catégorie: 3D, Données, Entreprises, Logiciels, Marché, Matériel/GPS, Reportages

Sans bâtiments intelligents, pas de ville durable. Mais cette dernière devra se construire brique par brique, comme l’a montré la grande variété des exposants au salon BIM World, rappelant par moments certaines anciennes manifestations des débuts de la CAO.

Certains de nos lecteurs ont peut-être connu la grande époque du salon MICAD, dédié au monde de la conception assistée par ordinateur (alias CAO). Dès le début des années quatre-vingt et pendant plus de vingt ans, une bonne centaine d’industriels y présentaient des solutions informatiques pour modéliser des pièces mécaniques, des voitures, des bâtiments, des quartiers entiers… On y parlait 3D, interopérabilité, et même parfois SIG. On y découvrait des traceurs grand format, les premiers films en animation 3D nous faisait rêver, déjà Autodesk et Bentley rivalisaient pour attirer le visiteur.

Tout le monde fait du BIM*

Le BIM aurait-il pris le relais ? À déambuler dans les allées de la deuxième édition de BIM World qui s’est tenu à la Défense début avril, on pourrait le croire. On y retrouvait en partie les mêmes enseignes et les présentations ont fait la part belle à la modélisation des bâtiments, voire des quartiers entiers. Désormais, tout cela est intelligent ! Les ingénieristes comme Egis, Bouygues Construction ou Vinci montraient leurs premières réalisations, intégrant les concepts du BIM. Nombreux étaient également les éditeurs et sociétés de services qui proposent logiciels et prestations de conception/gestion de bâtiment, avec un fort accent mis sur les nuages de points et la 3D, bien entendu. Quelques éditeurs plus orientés SIG avaient également fait le déplacement afin de prouver qu’un bâtiment ne peut se concevoir sans connaissance de son environnement, et inversement.

Mais ce salon était également l’occasion de découvrir d’autres entreprises, parfois même de jeunes pousses, proposant chacune leur propre brique dans le monde virtuel et intelligent du bâtiment de demain.

Des données par tous les moyens possibles

La première de ces briques concerne sans conteste l’acquisition de données via des capteurs. Ici, l’heure est à la miniaturisation et à la simplification des équipements. Le lidar se décline désormais sous de nombreuses formes, notamment manuelles, qui permettent de reconstituer des structures complexes (bâties ou naturelles) sous forme de nuages de points en déambulant à pied dans toutes sortes d’environnements. Ainsi, MyCaptR propose d’équiper un simple iPad d’un petit capteur pour scanner une pièce et en reconstruire un modèle 3D. Afin d’être efficaces même en intérieur, certains, comme les ZEB1 et ZEB-REVO de Geoslam présenté par BIM Stratégies, n’utilisent plus de GPS mais s’appuient uniquement sur une minicentrale inertielle comme celle qui équipe nos smartphones. Une technique qui réduit considérablement le prix de l’instrument mais nécessite de limiter la durée du scan à une vingtaine de minutes. À l’autre bout de l’échelle, Harris (nouveau nom de Exelis, l’éditeur d’ENVI) présentait un capteur Lidar capable de voler à très haute altitude et donc à grande vitesse tout en assurant une haute densité d’acquisition. Exploitant un mode d’acquisition circulaire et non linéaire (Geiger mode Lidar), il pourrait s’adapter aux besoins de couverture de grands territoires.

Des représentations audacieuses

Nuages de points, maquettes numériques… Comment les exploiter ? Là encore, les entrepreneurs ne manquent pas d’idées. Citons par exemple Allucyne, qui propose des interfaces de réalité augmentée sur site, exploitables sur tablette, permettant par exemple de visualiser les réseaux enterrés dans une rue ou les équipements installés dans les murs et les plafonds de bâtiments. Bloc in Bloc, start-up nantaise, associe le bon vieux plan papier à une visualisation du modèle 3D. Là encore, une solution pour voir à la fois le visible et l’invisible, qu’il s’agisse de géologie ou d’infrastructures. Pour simuler l’usage des espaces (places publiques, pôles d’échanges multimodaux, centres commerciaux…), les jeunes chercheurs de Spirops ont développé des algorithmes de simulation de foule, qui s’appuient sur des modélisations 3D de l’environnement. Enfin, pour des expériences d’immersion plus complètes, le visiteur pouvait tester les lunettes de Levels 3D ou les projections immersives de TechViz.

Définitions
BIM : Building information modelling. Ensemble des techniques permettant de préserver les données et de renforcer leur utilisation à toutes les étapes de la vie d’un bâtiment : depuis les premières esquisses de sa conception jusqu’à la gestion de sa maintenance au quotidien.
Lidar : Acronyme anglais de light detection and ranging ou laser detection and ranging – système de mesure à distance par laser

 

 

Désormais, le Lidar à visée circulaire de Harris peut acquérir des nuages de points denses à haute altitude : à 5 500 mètres, la fauchée est de 4 000 mètres avec 20 points captés par mètre carré.

Désormais, le Lidar à visée circulaire de Harris peut acquérir des nuages de points denses à haute altitude : à 5 500 mètres, la fauchée est de 4 000 mètres avec 20 points captés par mètre carré.

 

 

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