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Changement climatique : bilan 2021 dans 24 métropoles mondiales

| 22 décembre 2021 | 0 commentaire

Catégorie: Communiqués, Données, Environnement, Grand public, Imagerie

À quelques jours de la fin d’un millésime qui fera date en termes d’intempéries et de catastrophes naturelles, retour sur les évolutions climatiques notables de l’année 2021 dans 24 métropoles aux quatre coins du monde. Un bilan réalisé grâce à l’observatoire en ligne Klover, dédié à l’adaptation climatique des villes. Cette plateforme publiée par Kermap automatise la reconnaissance de la végétation urbaine sur les images satellites Sentinel-2, du programme Copernicus de l’UE et l’Agence spatiale européenne, et Pléiades, d’Airbus, mises à disposition par le CNES (Centre national d’études spatiales). Klover y associe les données d’évolution des températures, des précipitations et des épisodes de froid ou de chaleur depuis 1981 fournies par le POWER Project de la NASA, pour livrer un état des lieux inégalé de la résilience au réchauffement climatique de 24 métropoles mondiales.

Des signes du réchauffement climatique en 2021 ?

Quelles villes du panel Klover ont affiché les températures les plus inhabituelles en 2021? Comparé à la période de référence 1981-2010, Montréal affiche l’écart le plus important avec +1,5°C en moyenne sur l’année. Suivent Shanghai, Tel Aviv, New York et Tokyo (+1°C)

Klover

Au 13/12/2021, Top 5 des écarts de température en 2021 (écart entre la moyenne des températures journalières en 2021 et la moyenne de la période de référence 1981-2010). Voir tout le classement sur klover.city

Montréal et la plupart des villes du top 10 affichent une courbe d’évolution similaire à la période de référence de 1981 à 2010, mais avec des températures plus élevées quasiment toute l’année. Toutes enregistrent en outre un nombre de jours de chaleur normale très supérieur à la période de référence.

D’autres, comme Mexico ou de nombreuses villes d’Europe, se sont écartées de l’évolution de la courbe, parfois à la hausse, parfois à la baisse. À l’instar de Paris,  les métropoles européennes affichent presque toutes un écart de température négatif en 2021. Des chiffres qui semblent atypiques, mais peu significatifs pour une seule année sur 30 ans. D’autant que l’épisode La Niña induit un refroidissement du climat dans certaines parties du monde.

Un autre indicateur de Klover suggère bel et bien une propension au réchauffement climatique cependant. Il s’agit de l’évolution, sur 40 ans, des écarts annuels de température par rapport à la période de référence, en hausse dans presque toutes les villes :

KloverClimat 2021 : des températures exceptionnelles

Les 12 derniers mois ont été riches en événements climatiques exceptionnels dont l’installation d’un “dôme de chaleur” d’une vigueur inédite sur la partie ouest de l’Amérique du Nord. Épisode ayant entraîné un incendie et la destruction quasi intégrale du village de Lytton, où venait d’être constatée la température la plus élevée jamais enregistrée au Canada, un invraisemblable 49,6°C !

A Vancouver, capitale de la Colombie-Britannique, l’épisode s’est aussi révélé historique  :

  • record de température : 38,7°C le 28 juin 2021, pulvérisant de 5°C celui enregistré ces 40 dernières années,
  • température moyenne en juin supérieure de plus de 3°C à celle de la période de référence 1981-2010,
  • 10 jours de chaleur anormale en juin (au moins +5°C comparé à la moyenne des maximales 1981-2010), contre 4 lors des 40 dernières années.

D’autres phénomènes inédits en 2021 contribuent à ancrer encore plus l’évidence du dérèglement climatique et son imminence :

  • En février, un vortex polaire a saisi le sud des Etats-Unis, où les températures ont approché les -20°C.
  • En août, une vague de chaleur s’est abattue sur l’Europe du sud et un record absolu de température sur le Vieux Continent a été battu (48,8°C en Sicile), tandis que des feux de forêt d’une envergure inédite ont ravagé l’île d’Eubée en Grèce.
  • Tout au long de l’année, le cercle arctique a connu des pics de chaleur historiques avec des températures supérieures de 10 à 20°C aux normales, et un record absolu de 38°C enregistré à Verkhoyansk (Russie) le 19 mai 2021.
  • Un été exceptionnellement chaud à Moscou, avec un record de chaleur absolu en juin et des températures moyennes de juin à août 2021 supérieures de 2°C aux moyennes de référence.
  • Un nouvel incendie géant en Californie, le Dixie Fire, deuxième plus important qu’ait connu cet Etat en proie à une sécheresse chronique. En 2021, Los Angeles n’a connu que 24 jours de précipitations représentant un cumul de seulement 150 mm soit 2,5 fois moins que la moyenne de référence.

Inondations records, des villes sous les eaux

Moins de six mois après le dôme de chaleur, une nouvelle calamité s’est abattue cet automne sur la Colombie-Britannique : des inondations monstres, provoquées par une rivière atmosphérique d’une ampleur exceptionnelle avec un cumul de pluies record entre septembre et novembre 2021.

KloverLes chiffres relevés sur Vancouver montrent qu’en seulement trois mois, la ville a reçu l’équivalent de toute une année de précipitations par rapport à la moyenne de référence 1981-2010 (cumul en mm).

Mi-juillet, l’Ouest de l’Europe a connu des pluies torrentielles et meurtrières : Allemagne, Belgique, Luxembourg et Pays-Bas.

Dix jours plus tard, scénario identique en Chine, dans la province du Henan et sa capitale Zhengzhou, mais aussi en Inde, où Delhi a été noyée sous des pluies diluviennes en juillet puis en août.

Outre ces inondations d’une ampleur inédite, à Bangkok, Shanghai ou Mexico, l’observatoire Klover relève des anomalies assez significatives en matière de précipitations au cours des 12 derniers mois :

  • 28 à 38 jours de précipitations de plus comparés à la moyenne de référence
  • des cumuls mensuels de précipitations exceptionnels au second semestre (3 à 5 fois la moyenne des 40 dernières années)
  • des records de précipitations journaliers pulvérisés

À noter au passage qu’à Paris aussi, le record de précipitations journalier a été battu en 2021, selon les relevés établis par Nasa Power.

 

Épisodes extrêmes, anomalies persistantes… Cette pluviométrie exceptionnelle est-elle liée au réchauffement climatique ? Bien que le faisceau de présomptions s’étoffe de jour en jour, les climatologues préfèrent, en l’état des connaissances, parler d’événements amplifiés par le dérèglement. Et sans nul doute aggravés par l’artificialisation des sols, dont le rôle ne fait plus débat, l’imperméabilisation des surfaces par les constructions humaines empêchent l’infiltration des eaux pluviales.

Changement climatique : les villes en première ligne

Les années 2020 et plus encore 2021 feront-elles figure de tournants ? Il est encore trop tôt pour l’affirmer. Mais les villes sont désormais en première ligne de ce dérèglement climatique. D’abord parce qu’elles n’ont pas été pensées pour ces aléas, ensuite parce qu’elles concentreront deux tiers de la population mondiale à l’horizon 2050 selon les projections de l’ONU.

 

Pour s’adapter, elles disposent de plusieurs leviers dont la végétalisation avec des arbres, plus efficaces et plus accessibles pour lutter contre les îlots de chaleur urbains selon le GIEC. Face aux risques accrus d’inondation, ils ont aussi l’avantage de contribuer à un modèle de “ville-éponge”, facilitant l’infiltration des eaux pluviales dans les sols. Sans compter les autres services écosystémiques : préservation de la biodiversité, amélioration de la qualité de l’air, séquestration du carbone et plus globalement bien-être des populations.

Sans surprise, en matière de place accordée aux arbres et aux espaces verts, il existe de grandes disparités entre les 24 métropoles analysées par Klover. Grâce aux images satellites Pléiades d’Airbus, mises à disposition par le Centre national d’études spatiales (CNES), face aux verdoyantes Zurich, Berlin, Varsovie ou Washington, d’autres villes semblent cruellement manquer de vert : Shanghai, Tel Aviv, Le Cap, Paris ou Tokyo.

KloverToutes, bien sûr, ne sont pas logées à la même enseigne. Géographie, démographie, histoire, économie…, différents facteurs ont façonné ces cités. Pour ne prendre que l’exemple de Paris : il s’agit de la 7e métropole la plus densément peuplée au monde. Avec plus de 20 000 habitants au km², elle est ainsi 25 fois plus dense que Montréal, à population équivalente, ou que Zurich, à superficie équivalente. Une illustration parmi tant d’autres des obstacles rencontrés par les grandes métropoles à l’heure de renaturer la ville pour s’adapter au changement climatique.

À propos de Kermap

Fondée en 2017 et implantée à Rennes, Kermap propose des services de géo-intelligence des territoires à destination des acteurs publics et privés. Son objectif : simplifier l’accès aux données géographiques issues de l’observation de la Terre que la recherche académique sait produire, mais qui restent complexes et coûteuses à valoriser pour les intervenants de terrain. Grâce à son expertise en analyse spatiale et en automatisation du traitement des images par IA, Kermap produit et facilite la visualisation de ces informations pour le suivi territorial et l’aide à la décision. En seulement quatre ans, l’envergure, l’efficacité et la fiabilité de ses solutions SIG ont déjà convaincu des dizaines d’acteurs dans le domaine de l’urbanisme, l’environnement, et l’agriculture : Ministère de l’Agriculture, collectivités (région Grand-Est, Seine-Saint-Denis, Dordogne, Montpellier Méditerranée Métropole, Rennes Métropole, Limoges Métropole…), organismes publics (Eau de Paris, PNR du Morbihan, Bureau de recherches géologiques et minières…), et clients ou partenaires privés.

Pour en savoir plus : www.kermap.com

 

 

Contacts presse : 

Christelle Roignant – christelle@oxygen-rp.com –  06 83 81 61 61

Marjorie Gandon – marjorie.g@oxygen-rp.com – 06 69 18 32 88

 

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