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Collectivités locales : comment commencer son projet de Smart City ?

Catégorie: 3D, Ressources diverses, Secteur public

Tribune libre publiée par Magellan Parners et Escal Consulting

smart cityLes collectivités locales sont au cœur de la problématique de la transformation des territoires et des aspirations des citoyens, mais quelles sont les opportunités qui s’offrent vraiment à elles ? Comment favoriser les solutions écologiques ? Comment répondre à ces enjeux complexes alors même que le coût de l’électricité augmente, que l’Etat se désengage et que la décarbonation devient une nécessité ? Comment intégrer la crise sanitaire Covid-19 que nous traversons et la reconstruction du fonctionnement d’une ville dans le monde d’après avec une sécurité sanitaire ?

L’une des réponses tient peut-être en deux mots : Smart City.

Quelles ressources pour les collectivités locales ?

D’un côté, le coût de l’énergie est un frein à l’investissement ; confrontées à la hausse du coût de l’électricité, due en particulier à l’augmentation de la part des énergies renouvelables dans la production (mais aussi aux certificats d’économie d’énergie), les collectivités locales voient également leurs ressources grandement baisser. Selon un article de Vie Publique publié en octobre 2019, les recettes fiscales et les dotations de l’Etat, sont passées de « 58,2 milliards d’euros en 2013 à 47,1 milliards en 2017, soit une baisse de 19% ».

D’un autre côté, l’augmentation des impôts et des taxes, une idée bien peu séduisante à l’heure d’une grogne de fond concernant la pression fiscale actuelle. Quant à l’emprunt, les collectivités se souviennent encore douloureusement de ceux contractés dans les années 2000 et ayant conduits bon nombre d’entre elles vers un gouffre financier lors de la crise des subprimes à l’automne 2008.

La Smart City répond sans conteste à ces enjeux financiers et écologiques dont la convergence se fait à travers l’impérieuse nécessité de consommer mieux et moins. Or, force est de constater que les réseaux d’aujourd’hui ne sont pas adaptés à cette optimisation. Il faudrait donc au préalable les rendre communicants et interactifs avec la possibilité de piloter les services de la ville pour les optimiser.

Par où commencer ? Et pour quels bénéfices ?

Par là où les économies sont faciles à générer : l’éclairage public qui représente 41% de la facture d’électricité des collectivités. En effet, selon le rapport du groupe de travail Pouvoir publics : comment être moteur et exemplaire : « Rapportée à la dépense de fonctionnement hors frais de personnel, la dépense d’énergie représente environ 10% de la dépense de fonctionnement et elle apparaît souvent compressible sans nuire à la qualité du service public rendu ». L’éclairage public apparaît donc comme le cas d’usage avec le meilleur retour sur investissement dans le domaine de la smart city.

Par exemple à Dijon, 65% des investissements Smart City de « On Dijon » sont couverts par les économies d’énergie générée sur 12 ans . A Montargis, la ville se dote d’un hyperviseur contrôlant les accès au parking, la signalisation et 2.657 points lumineux. Grâce à l’amélioration de son dispositif d’éclairage, Montargis espère économiser 200.000 euros par an . Sur la période 2016-2025 la commune de Rillieux-la-Pape renouvelle 69% de ses installations d’éclairage public pour se doter d’un système d’éclairage écologique équipé de capteurs de mouvement .

Comment financer de tels projets ?

Ces projets peuvent être lourds pour les collectivités locales malgré leur rentabilité. Les Contrats Performance Energie (CPE) offrent une solution, utilisée par Dijon et Rillieux-la-Pape pour leurs projets Smart City. Les CPE consistent à fixer contractuellement avec le maître d’œuvre des objectifs de performance énergique. Sans atterrissage opérationnel du projet, celui-ci s’engage à verser des indemnités, réduisant les risques financiers pour les collectivités. Depuis une dizaine d’année maintenant le projet européen e-street light promeut ce type de contrat ayant notamment permis d’équiper la ville d’Oslo avec un système d’éclairage intelligent ainsi qu’une vingtaine de villes en Europe .

L’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) en fait la promotion et met à la disposition des documents juridiques ad-hoc, ainsi qu’un modèle de cahier des charges.

Les projets de Smart City sont une réelle opportunité de construire des politiques publiques efficaces proposant des nouveaux services intelligents et écologiques. Et ce d’autant plus avec la reconstruction de la relation Ville – Citoyen après la sortie de la crise sanitaire Covid-19. Des projets dans des domaines comme l’éclairage public, le stationnement ou la signalisation permettent de construire les premières réussites d’une plateforme Smart City, conçue pour intégrer nativement d’autres services reposant sur des technologiques dédiées (IOT, applications mobiles, etc.). Ces projets ont l’avantage indéniable de rendre rapidement tangibles les retours sur investissement en termes financiers mais également d’appropriation des citoyens et d’adhésion des populations. A l’heure où la dépendance publique est devenue insupportable pour un grand nombre des citoyens, apporter rapidement des gages en matière de baisse des dépenses « inutiles » et de réaffectation de celles-ci vers des postes de dépense plus intelligents (tissu économique local, écoles etc.) semble une bonne raison de lancer un programme de Smart City. En plus, cette démarche s’appuie sur les compétences et les outils existants (données – réseaux – équipes) et n’obligent en rien à tout jeter avant de recommencer.

Par Guillaume Vacher, Antoine Papini, Michel Guieysse
Respectivement Manager, Consultant et Associate Partner du cabinet Magellan Consulting, entité du groupe Magellan Partners.

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