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Crowdsourcing de poids

Catégorie: A l'actu, Cartographie, Données, Entreprises, Grand public, Marché, Open Data

Quelques semaines avant les élections municipales, la société Withings, spécialiste des objets connectés, a ouvert « Surcharge municipale  », un site où chacun pouvait interpeller les candidats sur leur politique de lutte contre l’obésité. Au-delà du coup de pub, ce premier rapprochement entre big data et crowdsourcing au service de l’épidémiologie pourrait ouvrir une nouvelle voie statistique.

 

Le site Surcharge municipale a reçu plus de 100 000 visites en quelques semaines.

Le site Surcharge municipale a reçu plus de 100 000 visites en quelques semaines.

Google en sait plus que l’INSEE et Withings en sait plus que l’INSERM ! Grâce aux données recueillies auprès de plus de 20 000 utilisateurs de ses pèse-personnes connectés, Withings a publié début mars une photo de l’obésité dans les villes de plus de 100 000 habitants et n’a pas hésité à corréler ces données avec quelques grands facteurs explicatifs (espérance de vie, revenus moyens, nombre de médecins…). Les chiffres n’ont pas été lancés à la légère. Les spécialistes de l’entreprise se sont appuyés sur les moyennes des pesées d’une partie de leurs utilisateurs en décembre 2013. Ils ont vérifié que leur échantillon était suffisamment représentatif de la population française et que leurs résultats étaient cohérents avec les dernières enquêtes publiées.

Une base exceptionnelle

Mais là où l’INSEE a réalisé sa dernière enquête déclarative en 2006 sur la base de 10 000 personnes, Withings en affiche deux fois plus et prend les mesures à leur source. Depuis 2009, date du lancement de sa balance connectée, l’entreprise constitue une base unique (poids, indice de masse corporelle, température ambiante…), le tout géolocalisable via les adresses IP. « Nous réalisons des statistiques pour mieux comprendre nos utilisateurs et améliorer le service que nous leur proposons, explique Alexis Normand en charge de la mise en place du département Santé chez Withings. On va également pouvoir suivre les effets de l’utilisation de nos objets connectés dans le temps et faire la preuve de leur utilité. Selon une étude américaine, 0,7 % de perte annuelle d’indice de masse corporelle chez une personne en surpoids équivaut à 140 dollars d’économie dans les dépenses de santé. Mais ces données sont également riches d’enseignement en matière de santé publique. » Nombre d’utilisateurs croissant, suivi temporel, localisation géographique… la statistique publique semble bien pauvre en comparaison. Les exploitations possibles d’une telle base de données sont nombreuses : suivre les impacts d’une politique publique (campagne locale contre l’obésité ou en faveur des activités physiques), enrichir les études épidémiologiques… mais « cela ne pourra se faire sans une totale transparence vis-à-vis de nos utilisateurs et dans le respect des règles de protection de la vie privée » tient à souligner Alexis Normand. Une approche qui va pouvoir se décliner avec les autres objets proposés par l’entreprise : sommeil, rythme cardiaque, pollution…

 

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