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Géolocalisation par satellite, une course sans gagnants ?

Catégorie: A l'actu, Marché, Matériel/GPS, Satellite/Spatial

États-Unis, Europe, Chine et Russie entendent tous disposer d’une constellation complète permettant un géopositionnement précis en tout point du globe. De retard en retard, où en est-on aujourd’hui ? Galileo a-t-il encore un avantage technique face au GPS de troisième génération ?

Début février, les États-Unis ont lancé le douzième et dernier satellite GPS de deuxième génération (Bloc 2-F). Deux mois plus tôt, deux satellites Galileo étaient placés en orbite, ce qui porte à neuf le nombre de satellites exploitables par la future constellation européenne. Malgré les retards et les échecs, l’activité reprend un bon rythme au pays de la navigation par satellite. Il faut dire que l’enjeu est de taille. Les camarades russes ont annoncé que leur constellation GLONASS était désormais pleinement opérationnelle et les Chinois mettent les bouchées doubles pour aboutir à une couverture mondiale dès 2020 avec Beidou.

Les géants en retard

Pourtant, il faudra encore attendre plusieurs années pour que le renouvellement complet du GPS soit pleinement opérationnel. Ainsi, officiellement, ce n’est qu’en 2024 que ce dernier pourra être utilisé par les applications aéronautiques via une nouvelle fréquence dûment sécurisée. Quant à Galileo, nous sommes encore loin d’une constellation opérationnelle à 23 satellites. La prochaine paire de satellites sera lancée en mai et ce n’est qu’en 2017 que les lancements pourront se faire par lots de quatre sur Ariane. Encore faut-il que la Commission européenne commande les satellites nécessaires !

Le GPS se renouvelle

« Mais il n’est pas nécessaire d’avoir une constellation complète de troisième génération pour assurer la plupart des nouveaux services » précise Thierry Rousselin, directeur général adjoint de Magellium. En effet, l’amélioration du GPS est un processus continu, lié aux caractéristiques des satellites proprement dits, mais également au segment sol, lui aussi en pleine évolution. Dès le lancement des premiers satellites du bloc 3 en 2018, certains services seront progressivement améliorés. Parmi les principaux apports de cette nouvelle génération, citons l’émission non plus d’une mais de trois fréquences (dont la L5 exploitable en aéronautique), l’amélioration de signaux sur la fréquence principale qui permettra une meilleure pénétration des zones difficiles et un code militaire optimisé.

Au menu du GPS de troisième génération : sécurisation du signal ouvrant à des usages critiques et meilleure capacité prédictive du signal (il sera possible de savoir quelle sera la qualité du signal sur telle zone à telle heure)... (© Lockheed-Martin)

Au menu du GPS de troisième génération : sécurisation du signal ouvrant à des usages critiques et meilleure capacité prédictive du signal (il sera possible de savoir quelle sera la qualité du signal sur telle zone à telle heure)… (© Lockheed-Martin)

Et Galileo dans tout ça ?

Avec tous les retards accumulés, Galileo a-t-il encore un intérêt ? « Certes, les différences de performance avec le GPS seront minimes, d’autant plus que les caractéristiques techniques du bloc 3 sont très proches de celles de Galileo, reconnaît David Comby, coordinateur interministériel délégué pour les programmes GNSS européens. Mais derrière Galileo, il y a également des enjeux d’indépendance stratégique et économique. De plus, il ne faut pas voir les deux constellations de façon séparées. Ce qui est important pour les utilisateurs, c’est l’interopérabilité forte entre GPS et Galileo, ce qui n’est pas vraiment le cas pour Beidou et Glonass.

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