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Pour des géodata ultra-fraîches, HERE s’appuie sur près de 100 000 fournisseurs !

| 3 février 2020 | 0 commentaire

Catégorie: 3D, Cartographie, Données, Entreprises, Grand public, Marché, Mobilité, Open Data, Reportages, Réseaux/Transports

Environ 3 mn de lecture

Voilà 27 ans que Jocelyne Michel travaille chez HERE Technologies, qu’elle a connu sous son ancien nom de Navteq. Aujourd’hui en charge des données cartographiques sur la zone Europe, Moyen-Orient, Afrique et Russie, elle nous en dit un peu plus sur la place des géodata dans l’entreprise.

HERE geodata

Jocelyne Michel, dirige (entre autres) la gestion des données sur la zone EMEAR chez HERE Technologies

Comment sont organisées la collecte et la mise à jour des données géographiques chez HERE ?

Les données géographiques sont à la base de tous nos services. Nous avons aujourd’hui près de cent mille fournisseurs de données dans le monde. Nous achetons de nombreux jeux de données, nous en récupérons d’autres gratuitement en open data et nous produisons directement de l’information grâce à nos véhicules. Mon rôle est justement de piloter nos partenariats d’acquisition de données, l’intégration des sources, de choisir les bons fournisseurs en fonction de nos objectifs et de nos marchés cibles. Aujourd’hui, la fraîcheur de l’information est devenue cruciale. Pour cela, nous intégrons les réseaux sociaux et les fournisseurs d’informations financières afin de savoir au plus vite si une boutique ou un restaurant est en activité ou pas, quels sont ses horaires, etc. Nous nous appuyons également sur des communautés locales. Des groupes d’étudiants valident certaines informations. La détection de changement est basée sur la multiplication des sources d’information. Si dix sources semblent nous indiquer que ce restaurant est fermé, alors nous mettons l’information à jour.

HERE geodata

Les images acquises par les véhicules HERE sont utilisées pour constituer les bases de données HD.

Nous avons toujours notre flotte de véhicules, qui acquière des images en haute définition pour la conduite autonome. Mais nous récupérons également des données via d’autres véhicules (floating car data), comme dans le cadre du partenariat que nous venons de signer avec Ford. Les conducteurs bénéficient de services améliorés et nous enrichissons nos données en récupérant par exemple les panneaux de limitation de vitesse.

En France, nous avons une équipe de 74 personnes, qui comprend bien sûr une équipe commerciale mais également des spécialistes des données et de leur intégration.

Tous les traitements sont-ils automatiques ?

Toutes les données qui entrent dans nos chaînes de traitement doivent être évaluées. En dix ans, le volume de données à intégrer a été multiplié par 50. Même s’il y a beaucoup d’automatisation, il reste environ 20 % de cas qui doivent être qualifiés visuellement. À cause des différences de précision entre les sources, il n’est pas toujours évident de comprendre que deux informations concernent un même objet.

Les SIG sont-ils encore un marché intéressant ? Au-delà du véhicule autonome, quels sont les nouveaux secteurs et enjeux pour HERE ?

Le domaine des systèmes d’information géographique reste important à nos yeux. Esri, par exemple, utilise nos contenus et c’est l’un de nos plus importants partenaires à l’échelle mondiale. Les collectivités locales nous fournissent des données mais les utilisent également pour enrichir leurs SIG, pour piloter des tableaux de bord. Nos données sont dans de nombreux SIG.

Désormais, nous sommes à l’ère de l’enrichissement géographique des données. Pour proposer des services dans les domaines de la publicité localisée, du commerce, de la logistique, des télécommunications, nous devons connaître le nombre d’étages d’un immeuble, avoir des micro-points d’adresse, faire le lien entre les éléments géographiques que sont les immeubles, les commerces et les bureaux par exemple.

Mais les problématiques changent en fonction des secteurs. Pour la logistique du dernier kilomètre, c’est la fraîcheur de l’information qui compte, même au milieu de nulle part. Il nous faut une granularité très fine sur l’information trafic, des données sur tout ce qui peut permettre de guider des chauffeurs. Auparavant, ce type de besoin ne concernait que les espaces touristiques, maintenant, il englobe toutes les zones résidentielles et de travail.

La 5G est un autre domaine prometteur, qui va poser des questions de planification très différentes de la 3G et de la 4G. Désormais, des capteurs pourront être intégrés dans des bancs publics, dans du mobilier urbain, mais avec des signaux sensibles à de nombreux obstacles… Beaucoup de données détaillées sur l’espace urbain en 3D vont être nécessaires.

HERE geodata

Des géodata de plus en plus précises et ultra-fraîches sont nécessaires pour guider les voyageurs.

Enfin, le multimodal nous interpelle, au-delà des transports en commun. Il faut être en mesure de proposer des parcours complets, qui vont jusqu’à l’intérieur des bâtiments, qui exploitent toutes sortes de moyens de transport : des voitures à la marche en passant par les bus, les trams et les trottinettes.

 

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