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Intergraph refait ses gammes

| 14 novembre 2014

Catégorie: Logiciels, Reportages, WebMapping

Malgré une présence discrète en France, Intergraph n’en est pas moins l’un des éditeurs historiques dans le domaine de l’information géographique. La société est sortie de l’ombre mi-octobre et a organisé une journée de rencontre de ses utilisateurs à Paris. L’occasion d’en découvrir certains et de rappeler que l’éditeur dispose d’une gamme complète.

Créé en 1969 aux États-Unis, la même année qu’Esri, Intergraph a suivi un parcours très différent. Quand la firme californienne passait progressivement du statut de laboratoire de recherche en environnement à celui d’entreprise commerciale dédiée à ce qui allait devenir les SIG, celle du Sud profond, proche de la NASA, misait sur le développement de l’informatique graphique dans toutes ces dimensions : cartographie bien sûr, mais aussi conception d’usine, CAO, DAO, systèmes de défense, allant même jusqu’à construire des processeurs et des stations de travail. De cette approche très « intégrée » (le maître mot de l’entreprise pendant des années) allaient naître des produits très originaux comme Tigris, le premier SIG orienté objet, manifestement en avance sur son temps. L’entreprise a fait également quelques choix stratégiques et techniques osés aux conséquences variées : elle a ainsi acheté puis revendu à ses fondateurs MicroStation, clone bureautique de son noyau graphique, dont elle est du coup devenue dépendante pendant plusieurs années. Mais cela l’a aussi obligée à développer un nouveau noyau qui a abouti à GeoMedia, SIG bureautique capable de se connecter directement aux gestionnaires de bases de données quand les autres éditeurs faisaient payer à prix d’or leurs « middleware ». Une approche qui a séduit bon nombre de ses utilisateurs actuels en France, comme Jean-Michel Le Barh de l’Agence d’urbanisme de Lorient (Audelor). Ce « gros consommateur de données », comme il le reconnaît lui-même, publie entre mille et deux mille cartes par an grâce à GeoMedia à toutes sortes d’échelles.

Discrète dans l’hexagone, mais au cœur d’Hexagon

Après être passé par la Bourse et quelques mains financières plus ou moins opportunistes, c’est dans le groupe Hexagon qu’Intergraph a trouvé une nouvelle place, reconcentrée sur ses activités dans le domaine de l’information géographique. Elle y a retrouvé une partie des activités de Leica Geosystems (dont celles de Ionic Software, racheté en 2007) et d’Erdas. Bref, une multitude d’outils qui ne demandent qu’à se coupler aux autres activités du groupe, notamment dans le domaine de la métrologie et des capteurs. Cette vision unifiée, déjà annoncée en 2010 lors du rachat d’Intergraph par le groupe suédois, prend à peine forme. L’entreprise a ainsi déjà signé quelques contrats autour de grands projets nationaux ou régionaux sur l’eau (des études de captage à la construction de barrages, de la prévention des inondations à la gestion opérationnelle des réseaux…). L’éditeur entend également se placer sur le domaine de la ville intelligente, friande de systèmes de systèmes, d’optimisation, de capteurs et de « green attitude » comme l’a rappelé Jean-François Allard, responsable des secteurs Utilities et communication pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique (EMEA).

Présenté en France pour la première fois, EdgeFrontier, technologie rachetée en 2011 à Augusta Systems, est à la fois un bus de connexion et un ETL. Il permet justement de raccorder au SIG toutes sortes de flux, de fichiers et de systèmes. Les connecteurs sont définis dans le détail (possibilité d’inclure des filtres et des règles d’intégration) via une console d’administration et peuvent fournir les données transformées à toute la gamme Intergraph mais également à d’autres outils.

Sa propre gamme logicielle s’est enrichie et comprend à la fois des outils sectoriels (G!NIUS pour les réseaux de toutes sortes par exemple) et toute la panoplie pour saisir, gérer, analyser et diffuser des données géographiques sur toutes sortes de plateformes (mobile, desktop, client/serveur, en local ou dans le Cloud).

GeoMedia Pro permet d'ouvrir une fenêtre Bing Maps

GeoMedia Pro permet d’ouvrir une fenêtre Bing Maps

Bref tour des nouvelles versions

Parmi les nouveautés apparues avec le millésime 2014 (disponible depuis novembre 2013), notons une interface en rubans unifiée pour GeoMedia, qui sait désormais se connecter aux Geodatabases d’Esri et exploiter pleinement les outils de catalogage et de diffusion de données raster Apollo d’Erdas. Une API permet également aux développeurs de construire leurs propres modules complémentaires. Le client Web, Geomedia Smart Client, peut exploiter du WMS tuilé (WMST), des services Bing Maps et ouvrir une fenêtre StreetView. Il dispose de fonctions renforcées de saisie, cotation et annotation qui en font un outil particulièrement complet d’édition de données. Si ces dernières ont été modélisées sous forme de réseau topologique (modèle AFM), des calculs de bief, de coupure… sont également possibles sur le client Web. Il faudra attendre la version 2015 pour voir arriver des fonctions plus poussées d’analyse spatiale telles que les cartes de densité (« heat maps »). Geospatial Portal, le client Web ultraléger se dote d’une interface encore plus simple et sait exploiter des données en 3D. Quant à Mobile MapWorks, l’outil de saisie mobile, il peut désormais exploiter un cache pour les données raster, mais ne pourra permettre la saisie hors connexion qu’en 2015.

Les utilisateurs dans le domaine des réseaux, qu’il s’agisse de l’eau, de l’assainissement, du chauffage urbain, des télécommunications, de l’électricité ont eux aussi de quoi être contents en découvrant la nouvelle plateforme G ! NIUS. Cette dernière leur propose de gérer données géographiques et attributaires, règles métier et droits utilisateurs dans Oracle afin de servir toute une gamme d’applications d’administration, de dessin, de consultation et de gestion quotidienne de leur patrimoine : gestion des incidents, planification, maintenance… Autre originalité de G ! NIUS, la possibilité d’utiliser des représentations multiples pour les objets, directement héritées les unes des autres : plans de pose, géoschématique, synoptique, plans de détails, profils en long… Un développement directement issu des demandes des utilisateurs, comme Sibelga, gestionnaire des réseaux d’électricité, de gaz naturel et d’éclairage urbain pour la région bruxelloise, qui utilise la gamme G/Technology depuis 2008.

 

 

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