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Invitations au voyage

| 7 juin 2013 | 0 commentaire

Catégorie: 3D, Grand public, Livres, Arts, Expos, Premium, Recherche, Reportages


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Plusieurs ouvrages parus récemment nous invitent à explorer d’autres espaces tels que ceux des jeux vidéo et des romans. Ouvrages savants certes, mais qui questionnent la notion même d’espace, et comment se façonnent nos imaginaires. Une invitation au voyage qui est aussi au cœur de nos géographies intimes.

Jeux vidéo

Vos enfants passent trop de temps devant leurs jeux vidéo ? Vous avez un penchant inavouable pour World of Warcraft ou Grand Theft Auto ? Rassurez-vous, il est l’heure de vous déculpabiliser. Pour cela, il vous suffira de parcourir quelques articles de Espaces et temps des jeux vidéo et vous comprendrez en quoi l’exploration de ces nouveaux espaces spatio-temporels est passionnante, même sur le plan intellectuel. L’ouvrage rassemble les réflexions d’enseignants et de chercheurs qui s’intéressent aux jeux vidéo. Parmi la dizaine d’articles proposés, citons celui de Boris Beaude qui nous aide à mieux comprendre la nature des espaces vidéo ludique, véritables territoires hybrides, interactifs et réticulaires. Thierry Joliveau, pour sa part, montre comment l’espace des jeux vidéo prolonge l’espace réel et modifie nos pratiques spatiales. À déguster sans modération.

Géographies littéraires

Le lecteur retrouvera Thierry Joliveau dans un autre ouvrage, Géographie poétique et cartographie littéraire qui rassemble des articles proposés par une vingtaine de contributeurs venus d’horizons très différents : géographes, géomaticiens, ethnologiques, experts en littérature ou en média. Avant d’aborder les études littéraires à caractère monographiques, les auteurs y questionnent la carte, à la fois comme outil de pouvoir et de fabrication d’une conception bien particulière de l’espace (voir par exemple l’article de Franco Farinelli qui ouvre l’ouvrage). Ainsi, point d’angélisme. Dès le départ, les frontières entre territoires, cartes et outils ayant servi à les produire (SIG notamment) sont brouillées, donnant toutes leurs puissances aux analyses littéraires, qui constituent la deuxième partie de l’ouvrage. Ici, le lecteur pourra naviguer au gré de ses envies entre les romans de Jules Verne, les nombreuses îles inventées à la fois par les romanciers et les cartographes, faire une pause sur quelque paysage érotisé, avant d’aborder sur les rives du Stockholm de Millenium. Par son approche très ouverte, où se côtoient des analyses très littéraires et très géographiques (voir par exemple l’article de Jacques Migozzi et Farid Boumédiene sur la circulation des romans et séries populaires en Europe entre 1840 et 1930), l’ouvrage surprend et aiguillonne en permanence l’intérêt du lecteur.

Si le mauvais temps se prolonge, n’oubliez pas d’emporter votre parapluie Pigma, qui vous permettra de vous abriter sous une carte de l’Aquitaine ! Déjà collector.

Si le mauvais temps se prolonge, n’oubliez pas d’emporter votre parapluie Pigma, qui vous permettra de vous abriter sous une carte de l’Aquitaine ! Déjà collector.

Pour celles et ceux que la critique littéraire intéresse, nous vous recommandons la lecture de Topographies romanesques. « L’espace a longtemps été le parent pauvre des études littéraires » s’y étonnent Audrey Camus et Rachel Bouvet en ouverture. Pourtant, c’est bien dans l’espace romanesque que se meuvent les personnages, il est au fondement même de l’univers fictionnel. Espace support, plus ou moins imaginaire, décrit avec plus ou moins de précision, il permet au lecteur de se constituer sa propre géographie personnelle. De L’Odyssée à la banlieue de Montréal, une quinzaine de contributeurs y convoquent toutes sortes d’auteurs pour proposer un voyage aux multiples ramifications dans des contrées littéraires encore peu explorées.

 

  • Espaces et temps des jeux vidéo, sous la direction de Hovig Ter Minassian, Samuel Rufat et Samuel Coavoux, aux éditions Questions théoriques, 292 pages, 15 euros
  • Géographie poétique et cartographie littéraire, sous la direction de Véronique Maleval, Marion Pecker, Florent Gabaude, collection Espaces Humains, éditions Pulim (Presses universitaires de Limoges), 25 euros.
  • Topographies romanesques sous la direction de Audrey Camus et Rachel Bouvet, aux Presses universitaires de Rennes et Presses de l’Université du Québec, 250 pages, 15 euros

 

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