À la recherche des « parkings à Montpellier », petit voyage au pays des moteurs de recherche de données !
Catégorie: Décalagéo, Données, Entreprises, IDG/IDS, INSPIRE, Institutions, Open Data
Après 15 mois de beta test, Google a lancé il y a quelques jours Dataset Search, son moteur de recherche de données. Cette version stabilisée permet de découvrir des millions de jeux de données. Bien décidée à tester l’outil, je me précipite avec une première requête à la fois simple et facilement compréhensible (enfin, il me semble) : « parkings Montpellier ».
En deux mots-clés, vais-je pouvoir trouver la base de données localisant tous les parkings de Montpellier ? C’est bien la promesse de Google Dataset Search, disponible officiellement depuis le 24 janvier. Google a-t-il réussi là où INSPIRE et l’open data sont encore à la traîne ?
À passer en revue les réponses à ma requête « parkings Montpellier », je dois avouer qu’il y a encore de la marge. Même avec 25 millions de jeux de données annoncés (bien sûr, pas tous géographiques, mais les geodata ne sont-elles pas des data comme les autres ?) et un format de description stabilisé et ouvert (schema.org), les résultats sont pour le moins décevants, j’attendais mieux !
Treize à la douzaine !
Je découvre en effet 13 jeux de données de 2012 à 2018. Certains n’ont qu’un lointain rapport avec ma requête initiale : liste des restaurants du Crous ou parcours du Tour de France 2013 pour n’en citer que deux.
En fait, 3 sources sont utilisées : data.geocatalogue.fr, https://data.wu.ac.at et www.mongeosuource.fr. La première pointe systématiquement vers des données de l’ancien portail open data de la ville de Montpellier baptisé www.montpelliernumerique.fr et utilisé depuis par un site de conseils pratiques (du coup j’apprends « à quoi sert la lumière rouge sur une lampe frontale »). Conseils fort éloignés de ma carte des parkings, mais le site pourrait peut-être faire un billet intitulé « comment trouver des données géographiques en ligne avec Google ? ». Le deuxième semble être un hub vers data.gouv.fr mais qui ne référence que des jeux de données anciens et renvoie systématiquement des erreurs 404. Quant au troisième, mongeosource.fr, il semble y avoir quelques soucis dans la description des services WFS et WMS, car il me renvoie sur des « erreurs serveur interne » (manipulations effectuées le 3 février).
Tentative avec les outils nationaux
« Ah ! Si Google ne sait pas répondre, au moins, les sites publics font-ils leur travail » me dis-je. Allons donc directement sur data.gouv.fr, censé être la principale source en France de Google ! Hélas, ma requête « parkings Montpellier » me renvoie une organisation « Espace entreprise » et 0 jeu de données. Il me faut aller sur https://geo.data.gouv.fr/fr/ pour trouver deux jeux de données si j’ai bien fait attention à décocher « téléchargeable » (sinon, 0 retour). Là, je découvre le plan de ville de la mairie dont la dernière mise à jour remonte à 6 ans et une adresse mail (en Gmail) pour en faire la demande, ainsi que les parkings de tramway, publiés en licence ouverte par OPenIG, mais sans lien direct, si ce n’est une adresse mail à la métropole.
Des réponses locales
« Si le niveau national est inefficace, misons donc sur le local ! » Me voilà partie sur le site open data de la métropole (https://data.montpellier3m.fr/). Pleine de courage, je recommence ma requête. Miracle : 40 résultats s’affichent ! Mais je dois vite déchanter car il y a une entrée par commune de la métropole, soit 31 fiches, pointant vers des fichiers OpenStreetMap. Mais il reste bien quelques couches cartographiques, dont la localisation des parkings en ouvrage de la ville centre, les parkings de tram (seule couche produite par la métropole) et les arceaux à vélo, trois jeux de données que je peux télécharger.
Au travail
Ce petit voyage à la découverte de données géographiques conforte certainement les analystes, qui voient dans l’arrivée de Google plus une opportunité qu’une menace (voir cet article sur Acteurspublics). C’est également une occasion de rappeler que le travail sur un moteur de recherche de données efficace (et particulièrement de données géographiques) est loin d’être achevé, comme l’ont relevé les participants au dernier OpenDataCamp du 21 novembre 2019 organisé par la DREAL d’Auvergne Rhône-Alpes. Une trentaine de volontaires y ont listé de nombreux sujets à étudier pour aboutir à une véritable solution permettant de découvrir les données géographiques. Allez, retournons au travail !
Merci pour ce billet, qui du coup nous rassure quelque part. On a encore du pain sur la planche, c’est arrogant google nous laisse de la marge 🙂