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Occupation du sol : la neuvième vie du MOS

| 18 janvier 2019

Catégorie: Cartographie, Données, Imagerie, Open Data, Reportages, Secteur public, WebMapping

650 mots, environ 3 mn de lecture

L’IAU vient de mettre en ligne la nouvelle version de son Mode d’Occupation du Sol, alias MOS. Base de son SIG et de nombreuses analyses, cette couche d’information existe depuis 35 ans. Une continuité exceptionnelle qui permet de capter les évolutions de l’Ile-de-France, mais qui doit continuer à se renouveler pour rendre compte des mutations en cours.

Un extrait du MOS 2017

Un extrait du MOS 2017

Fouad Awada, le directeur de l’IAU, est heureux d’annoncer la bonne nouvelle en ce 15 janvier 2019, car les chiffres sont formels : « La consommation des espaces naturels, agricoles et forestiers en Île-de-France ralentit. Nous étions à 655 hectares par an en moyenne sur la période 2012-2017, maintenant nous sommes à 590 hectares par an. » Bois et forêts croissent sur la région, tandis que les espaces verts urbains s’étendent en petite couronne. Mais le bilan n’est pas totalement vert, même si le rythme de l’urbanisation ralentit. Ainsi, la petite couronne perd ses surfaces de logistique et ses espaces boisés.

L'ïle-de-France : une région composée à 77 % d'espaces agricoles, naturels et forestiers.

L’ïle-de-France : une région composée à 77 % d’espaces agricoles, naturels et forestiers.

Le MOS : un référentiel essentiel pour l’Île-de-France

Derrière ces chiffres globaux, se cache une institution, le MOS, dont la neuvième édition, millésimée 2017, vient d’être diffusée. Né en 1982 afin d’élaborer le schéma régional, le MOS est sans doute la plus vieille base de données d’occupation du sol régionale de France. Sa nomenclature emboîtée en quatre niveaux allant de 11 à 81 postes de légende, est toujours compatible avec Corine Land Cover, la référence européenne.

Pour le constituer, l’institut associe photo-interprétation et données géographiques externes. La campagne 2017 n’a pas été de tout repos, météo oblige. « L’IGN a réalisé des prises de vues à l’été 2017 sur la Seine-et-Marne à 20 cm de résolution, que nous avons dû compléter par des images Pléiades à 50 cm pour le reste de la région, détaille Sophie Foulard, directrice des systèmes d’information à l’IAU. Toutes dataient de 2017 mais elles étaient très hétérogènes en termes de saison. Du coup, le travail des photo-interprètes de SIRS a été plus délicat et plus long, surtout pour la végétation. Mais le contrôle qualité externe réalisé par Laure Wateau montre 95 % de taux d’accord ce qui est excellent au vu des conditions. J’ai également personnellement effectué de nombreuses vérifications et relevé très peu d’erreurs. » Une bonne nouvelle pour le futur, car les conditions météorologiques et réglementaires de vol en Île-de-France sont de plus en plus complexes.

A la base du MOS, des orthophotographies à très haute résolution mais qu'il a fallu compléter en 2017 par de l'imagerie satellitaire

A la base du MOS, des orthophotographies à très haute résolution mais qu’il a fallu compléter en 2017 par de l’imagerie satellitaire.

Une couche multi-usage

Toutes les couches du SIG de l’IAU sont superposables au MOS, qui est l’un des référentiels de base de l’institut. Exploitable jusqu’au 1/5 000, cette nouvelle version arrive par exemple à point nommé pour l’évaluation du schéma directeur régional (SDRIF) approuvé en 2013. Carte générale de destination des sols, fiches synthétiques thématiques, mais également études ponctuelles et suivies de grands indicateurs sur la consommation d’espace et les mutations… le nouveau MOS va désormais enrichir de nombreuses cartes et analyses, de l’échelle régionale jusqu’à l’échelle intercommunale.

En croisant bâti de la BD Topo, vocation des sols du MOS et population de l'INSEE, il est possible de quantifier précisément la population touchée par chaque variante d'un projet d'aménagement (ici, station de l'Arc Express en Val-de-Marne)

En croisant bâti de la BD Topo, vocation des sols du MOS et population de l’INSEE, il est possible de quantifier précisément la population touchée par chaque variante d’un projet d’aménagement (ici, station de l’Arc Express en Val-de-Marne)

Accessible en consultation sur CartoViz, le portail cartographique de l’IAU, il est diffusé en open data sur le portail de la région dans sa déclinaison en 11 postes. Les versions plus détaillées (47 et 81 postes) ainsi que les couches d’évolution sont aujourd’hui commercialisées. Une situation destinée à évoluer « mais qui nécessitera de trouver les moyens de financer le projet, qui coûte entre 300 000 et 400 000 euros tous les cinq ans » rappelle Fouad Awada. Les couches d’évolution seront prochainement consultables sur CartoViz, ainsi que les orthophotographies de l’IGN, complétées par celles acquises en 2018, qui n’ont pas été utilisées pour constituer le MOS.

Le MOS sur Cartoviz

Le MOS sur Cartoviz

Dans une région en partie très dense comme l’Île-de-France où l’évolution urbaine se fait essentiellement par recyclage, le produit atteint pourtant ses limites, ne pouvant capter qu’une petite partie du phénomène par absence de vue 3D ainsi que par son échelle. Un constat partagé par d’autres régions qui devra être pris en compte pour les éditions futures.

 

À lire également :

– L’IAU engage la transformation de ses statuts

– Occupation du sol grande échelle, le Nord-Pas-de-Calais ose le 2D

 

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