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Parcours d’un jeune combattant

| 15 janvier 2016

Catégorie: Formation, Portraits, Réseaux/Transports, Utilisateurs

WEB-173-portrait-bartoloMalgré un parcours académique exemplaire, Antony Bartolo a dû attendre la trentaine pour signer son premier CDI. Portrait d’un jeune géomaticien qui a déjà dû se remettre en cause plusieurs fois pour tracer sa route.

À l’heure où nous prenons rendez-vous, cela fait à peine deux semaines qu’Antony Bartolo peut brandir un contrat de travail à durée indéterminée. Il vient d’être embauché en tant que chargé d’études en géomatique à la SNCF à Toulouse : une mission transversale, un statut de cadre et l’occasion de valoriser ses nombreuses compétences. Mais surtout un emploi stable bien mérité après cinq années mouvementées.

Une formation classique

Au départ, les choses semblaient pourtant claires. Pour ce jeune Montpelliérain, les cartes et la géographie relevaient de l’amour d’enfance. Licence de géographie, puis master 1 avec une spécialisation sur l’environnement à Montpellier, complété par un master 2 Géorisques à l’université de Marne-la-Vallée. Il en ressort avec une formation en géomatique et télédétection et la sensation d’avoir trouvé sa voie.

Quatre ans aux Pays-Bas

En 2009, une autre voix, plus féminine, l’appelle à Markness aux Pays-Bas, où il trouve un stage de six mois, pour étudier les effets de subsidence dans les polders par interférométrie radar. Ensuite, il cherche naturellement du travail sur place, ayant déjà une bonne maîtrise du néerlandais. Malgré la présence d’un vivier d’entreprises en géoinformation dans le secteur, c’est un échec et voilà notre jeune géomaticien livreur monteur chez un cuisiniste en intérim. « J’ai quand même proposé à l’entreprise de faire une petite enquête pour définir les territoires où se développer. » Chassez la cartographie, elle revient au galop ! Huit mois plus tard, nouveau contrat en intérim chez un spécialiste des systèmes de stockage de pommes de terre. Là encore, recruté pour traduire des manuels d’utilisation, il se met à fouiller dans les données pour aider ses nouveaux patrons à repérer de nouveaux marchés. Relations clients, CAO pour modéliser l’implantation des équipements, Antony développe ses savoir-faire. « Mais au bout de dix-huit mois, je me suis rendu compte que j’étais en train de me perdre. » Le jeune homme décroche assez facilement un remplacement de huit mois chez Geoserve, une petite entreprise spécialiste de la distribution d’images satellites. Pompier volontaire et féru de Korfball, ce jeu de ballon mixte proche du basket très pratiqué aux Pays-Bas, il a trouvé la vie idéale à Markness.

Retour à la case départ

Mais il se sépare de sa copine et finit par rentrer en France fin 2012. De retour à Montpellier, il reprend CV et candidatures dans la région, sans résultat. Six mois de vide, un job de barman et nouvelle remise en cause. « Soit je changeais complètement d’orientation, soit je reprenais mes études pour réapprendre certaines bases et réactiver le réseau. » Il bénéficie d’une allocation d’aide au retour à l’emploi «  formation », qui lui permet d’être rémunéré près de 1000 € par mois tout au long de son master 2 de géomatique. « Avoir un financement m’a permis de me concentrer. L’enseignement s’est très bien passé et j’aurais bien continué par une thèse sur la vulnérabilité des transports. » Il fait même son stage de six mois sur le sujet sous la direction de Laurent Chapelon. Mais faute de financement, il doit repartir à la recherche d’un emploi.

Nous sommes en septembre 2014 et Pixelius embauche des opérateurs de saisie pour la réfection du RPG. Là encore, il s’agit d’intérim et d’emploi flexible mais Antony se fait vite remarquer et devient contrôleur puis superviseur. Son engagement est total et il apprend la gestion d’équipe, le contrôle qualité. Au bout d’un an, toujours en intérim et payé au minimum, il se rend compte qu’il ne pourra pas évoluer comme il le souhaite dans l’entreprise. « Je reprends une fois de plus mes démarches, mais cette fois, je suis mieux armé et j’étends mon secteur de prospection. » Sa technique ? « Il faut rester assez sélectif dans les réponses aux annonces et publier son CV partout : Pôle emploi, LinkedIn, etc., mais aussi surveiller les sites des grandes entreprises. » Il repère une annonce sur le site de la SNCF pour un chef de projet SIG en région parisienne. Sa réponse arrive trop tard. « Un mois plus tard, les ressources humaines m’ont rappelé pour un poste de chargé d’études en géomatique à Toulouse. » La procédure de recrutement est longue : entretiens multiples, tests psychologiques, mises en situation… mais Antony Bartolo sait maintenant défendre ses compétences et il est embauché début décembre 2015. « Certains ont tout de suite l’opportunité de trouver du travail dans la géomatique. Moi, ça a été long, mais j’y suis arrivé. » Et ce n’est qu’un début ! Même si le nouveau Toulousain entend bien se jeter à fond dans cette nouvelle aventure, il n’oublie pas ses autres rêves : écrire une thèse, faire découvrir le Korfball aux Toulousains, redevenir pompier volontaire, monter une entreprise, découvrir de nouveaux pays… L’avenir lui appartient !

 

 

 

Illustration : 173-portrait.bartolo

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