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L’observation de la Terre pour les acteurs du territoire : le cas Planet

| 14 novembre 2019 | 0 commentaire

Catégorie: Données, Entreprises, Imagerie, Marché, Reportages, Satellite/Spatial

Environ 4 mn de lecture

Entreprise emblématique du « new space », Planet entend bien séduire les acteurs du territoire. Elle était d’ailleurs présente pour la première fois à SIG 2019, le rassemblement organisé par esri France pour ses utilisateurs francophones.

Planet ArcGIS

Accès aux images Planet depuis ArcGIS

Copernicus, Theia, Dinamis… les organismes publics en France utilisent principalement des ressources gratuites pour leurs besoins en imagerie spatiale. Pourtant, les opérateurs privés ont des offres qui peuvent les intéresser et qui se fondent de mieux en mieux dans les outils SIG.

Des images dans votre SIG

C’est le cas de Planet, dont plusieurs produits sont désormais directement exploitables depuis la plateforme esri. « Nous proposons un accès direct à notre service Planet Explorer depuis ArcGIS, explique Rachel Maire, responsable de l’Europe du Sud chez Planet. Les utilisateurs doivent d’abord s’identifier et sélectionner les tuiles ou couches qui les intéressent. Ils récupèrent un lien WMTS qu’ils peuvent ensuite copier directement dans ArcGIS Pro ou ArcGIS Online. Ils accèdent ainsi à l’ensemble de nos archives Planetscope depuis 2016, réalisé avec nos satellites Dove qui couvrent toute la planète, ainsi qu’aux archives SkySat, nos satellites à 80 cm de résolution. » Planet produit également une mosaïque mondiale mensuelle à 4,70 m de résolution en 4 bandes (rouge, vert, bleu et proche infrarouge) en combinant les meilleures images de ses différentes constellations. Un plug-in ArcGIS Pro permet d’y accéder sous forme de tuiles WMTS, ainsi qu’aux couches routes et bâti qui en sont directement extraites. Lors de sa conférence Explore 2019, l’entreprise a également annoncé le même type d’intégration directe dans QGIS, à venir d’ici quelques mois.

Planet détection bâti

Détection de bâti automatique (document Planet)

« Nos services peuvent être utiles aux acteurs territoriaux pour qui la cadence est plus importante que la résolution, complète Rachel Maire. Ils fournissent un bon complément à l’imagerie aérienne ou aux prises de vues par drone. Tout le monde ne s’intéresse pas à l’ensemble de la planète. Une fois définie une zone d’intérêt, les utilisateurs de SIG peuvent accéder simplement à nos images. Par exemple, pour accéder à l’ensemble des acquisitions Planetscope pendant un an sur 100 km2, il faut compter environ 6 000 €HT. »

Agriculture et très haute résolution à venir

Lors de sa conférence utilisateurs le 15 octobre dernier, Planet a présenté plusieurs évolutions de ses constellations. Du côté des Dove, une nouvelle génération (la dix-septième, les SuperDove) est déjà en cours de test, avec non plus 4 mais 5 et bientôt 8 bandes d’acquisition, dont un canal en Red Edge (pic de réflectance de la chlorophylle) et des longueurs d’onde plus cohérentes avec les satellites Sentinel-2 de Copernicus. Cette évolution de la constellation Dove semble signer la fin de vie des satellites RapidEye, qui commencent à vieillir et qui auront de moins en moins de valeur ajoutée.

Planet RedEdge

Exploitation du canal Red Edge : Image de Amu Darya en Ouzbékistan, du 30 septembre 2019 (© Rob Simmon, Planet)

La stratégie est différente pour les 15 SkySat (plus gros satellites). Planet va les placer en orbite plus basse afin de gagner en résolution et atteindre les 50 cm par pixel. Un gain visiblement nécessaire pour alimenter les algorithmes de machine learning, permettant d’automatiser la détection de changements, l’identification d’objets, le repérage de tendances…

Planet Data-pipeline

Le Data pipeline permet de découvrir les dernières images acquises par Planet

Planet s’attache ainsi à proposer des mosaïques (raster en couleurs naturelles en 8 bits) et son important catalogue d’archives (rappelons que Google reste son très gros client) sous des formes « digestes » pour les non spécialistes, qui ont besoin d’actualité. Aujourd’hui, sa grande force réside plus dans la fréquence d’acquisition que dans la qualité des images acquises. En France, elle est également accompagnée par des partenaires comme La TeleScop pour pénétrer le monde des utilisateurs non experts en télédétection spatiale. Avec son système de mise à disposition d’images rapide et dans le Cloud, elle vise également les marchés privés qui exploitent des services à haute valeur ajoutée, basés sur des algorithmes d’intelligence artificielle.


Qui est Planet ?

Fondée il y a moins de 10 ans par trois anciens scientifiques de la NASA, Planet est emblématique des opérateurs du « New Space ». Message fort (« voir le changement pour changer le monde »), exploitation de nano satellites (les doves) en grand nombre (350 lancés à ce jour, environ 150 en fonctionnement) lui permettant d’avoir une image complète quotidienne du monde, infrastructure dans le Cloud (250 millions de km2 couverts chaque jour soit 6 TO de données à traiter), accords tous azimuts pour que ces images soient utilisées en dehors du cercle traditionnel de la télédétection spatiale. L’entreprise ne publie pas ses résultats mais sa dernière levée de fonds date de février 2019 (168 millions de dollars) (voir article du Monde sous ce lien) et elle annonce 400 clients dans 40 pays.

Planet constellations

Après plusieurs opérations de croissance externe, Planet est aujourd’hui à la tête de trois constellations de satellites d’observation de la terre :

  • Les doves, petits de la taille d’une boîte à chaussure, avec des résolutions de 3 à 5 m et rééchantillonnés à 3 m peu chers, lancés en grand nombre, leur structure évolue sans cesse. Aujourd’hui, la moitié des dove sont en état de fonctionnement.
  • Les 5 satellites RapidEye rachetés à BlackBridge en 2015, à 5 m de résolution et 5 bandes spectrales, optimisés pour l’agriculture
  • La constellation SkySat de Terra Bella, rachetée à Google en 2017, composée aujourd’hui de 15 satellites programmables très haute résolution (80 cm par pixel en panchromatique) avec 5 bandes spectrales. Ces images sont toujours exploitées par Google pour ses services de cartographie qui est également au capital de l’entreprise.

L’entreprise annonce une précision de positionnement de l’ordre de 10 m pour l’ensemble de ses produits.


Aller plus loin :

Les quatre piliers de Planet (article de septembre 2017)

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