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Pour cartographier l’épidémie de grippe, rien ne vaut les objets connectés !

| 18 janvier 2018

Catégorie: A l'actu, Cartographie, Données, Entreprises, Environnement, Grand public, Institutions

500 mots, environ 2mn de lecture

Grâce à ses 500 000 thermomètres connectés en circulation, Kinsa Health en sait plus sur l’épidémie de grippe qui sévit aux États-Unis que les services de santé officiels. Détails.

Comme en France avec le réseau Sentinelles, le suivi officiel des épidémies de grippe aux États-Unis se fait par remontée d’informations auprès du CDC qui les assemble et les met en cohérence. En France, ce sont les médecins libéraux volontaires qui remplissent chaque semaine un tableau des cas traités. De l’autre côté de l’Atlantique, l’information est fournie par les cliniques et les hôpitaux. Le dispositif a fait ses preuves, mais il est aujourd’hui mis à mal par l’arrivée des objets connectés.

Les cartes officielles produites par le CDC. peu détaillées et en retard.

Les cartes officielles produites par le CDC. peu détaillées et en retard.

CDC versus IOT

En effet, Kinsa Health, une jeune entreprise qui propose un thermomètre connecté, annonce un suivi plus précis et plus rapide de l’épidémie, et le prouve, cartes à l’appui. Grâce à la remontée systématique de quelque 25 000 prises de températures quotidiennes, issues de ses 500 000 appareils en circulation, elle a produit des cartes à une échelle bien plus fine que celles du CDC. Elle souhaite d’ailleurs confier à des experts indépendants le soin de valider la solidité de ses analyses. Dans la mesure où seules les températures sont exploitées, l’entreprise ne connaît pas les causes. Le CDC, pour sa part, produit des chiffres plus précis sur les conséquences de l’épidémie : nombre d’hospitalisations, décès, etc.

Kinsa produit des cartes bien plus détaillées.

Kinsa produit des cartes bien plus détaillées.

Il y a quelques années, c’était Google qui avait mis un pavé dans la mare des observatoires officiels avec Google Flu Trends, basé sur les requêtes autour de mots-clés liés à la fièvre. Mais après avoir raté le pic de 2013-2014, le service a été fermé. Withings (désormais Nokia Health) propose lui aussi des observatoires liés à ses balances et trackers divers sur l’obésité, l’activité physique, la pression sanguine et le sommeil, mais ils ne sont ni en temps réel, ni géographiquement détaillés.

Un marché fébrile

Vous reprendrez bien un peu de sirop ?

Vous reprendrez bien un peu de sirop ?

Ce qui est intéressant, c’est que cette remontée d’informations agrégées fait partie intégrante de l’offre de valeur de Kinsa Health. Ici, pas besoin de lire les paragraphes écrits en tout petit dans les CGU pour découvrir que vos données vont être récupérées par l’entreprise. Au contraire, parmi ses arguments marketing, l’entreprise fait valoir la possibilité de savoir si le quartier où vous avez prévu d’aller passer le week-end, faire vos courses ou emmener vos enfants pour une activité… est plus ou moins « contaminé ». Idem pour les écoles qui peuvent ainsi se préparer à faire face aux nez qui coulent. L’offre se décline également en version « Kinsa Insights » pour les sociétés et organismes qui peuvent ainsi adapter leur offre commerciale ou marketing. Sur l’application liée au thermomètre, les publicités sont, elles aussi, ciblées : jus d’orange, antidouleurs, désinfectants, etc. Finalement, la fièvre, c’est un sacré marché !

Pour aller plus loin :

‘Smart Thermometers’ Track Flu Season in Real Time, article de Donald G. McNeil Jr paru dans le New-York Times le 16 janvier 2018.

 

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