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Trente ans de Mos

| 17 octobre 2014 | 0 commentaire

Catégorie: 3D, Cartographie, Données, Environnement, IDG/IDS, Imagerie, Institutions, Open Data, Reportages

Le premier mode d’occupation du sol d’Île-de-France (alias Mos) s’appuyait sur des photographies aériennes prises en 1982. Sa huitième version, sortie en juin dernier, exploite une orthophotographie de 2012. En trente ans, la production phare de l’Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Île-de-France (IAU) a changé, mais pas tant que cela !

Le Mos est à la base du système d’information géographique régional et sert à la projection des nombreuses données produites par l’IAU, notamment le schéma directeur (SDRIF). Destiné à être exploité au 1/5 000 maximum, il propose une partition stable de l’espace francilien avec une description en 81 postes, à son niveau le plus fin. Avec trente ans d’existence, il est l’une des bases de données thématiques les plus pérennes jamais produites. Mais, au cours des années, il a subi quelques transformations.

Une production plus efficace

Alors qu’il avait commencé sur papier, il est directement construit à partir d’une orthophotographie depuis 1999. La dernière campagne s’appuie sur une production d’InterAtlas (aujourd’hui IMAO) à 12,5 cm de résolution. Mais les opérateurs de SIRS, chargés de la photo-interprétation, ne sont pas censés zoomer au-delà du 1/3 000, car le Mos reste une vision régionale. « Les photo-interprètes ont également gagné en efficacité car ils peuvent exploiter les nombreuses données complémentaires que nous leur fournissons, Internet et StreetView pour lever certaines ambiguïtés » se félicite Sophie Foulard, qui pilote la réalisation du produit depuis plusieurs années à l’IAU.

Quelques retouches

Né avant Corine Land Cover (CLC), on a longtemps reproché au Mos de ne pas respecter sa nomenclature, et pour cause. Afin de maintenir la possibilité de comparer les différentes versions, élément essentiel dans l’analyse de l’évolution du territoire régional, l’IAU n’a retouché la nomenclature en quatre niveaux qu’à la marge, en supprimant des postes décrits dans d’autres bases de données. Certains postes autrefois classés dans le rural (décharges, carrières… même situées en milieu urbain) sont désormais dans la bonne catégorie CLC.

Multiples produits

Consommation d’espace agricole, rythme de l’urbanisation, etc., le Mos sert à produire de nombreux indicateurs. Sa déclinaison en onze postes est désormais accessible en open data et plusieurs outils sont à la disposition du grand public pour découvrir ses grands enseignements. Outre une version en ligne sur le site de l’IAU, ce dernier propose par exemple Tryptique. L’internaute découvre simultanément le produit en vingt-quatre postes de 2012, l’orthophotographie correspondante et une carte thématique au choix. Sur Treemap, les versions 1982 et 2012 apparaissent dans deux fenêtres, ainsi qu’un graphique donnant la proportion des différents postes de légende. Les fiches communales synthétiques connaissent également un franc succès, avec près de 30 000 téléchargements mensuels. Fidèle à son fournisseur, l’IAU utilise les outils Esri pour toutes ces déclinaisons, exploitables également sur tablettes et appareils mobiles.

L’application Tryptique permet de comparer le Mos, la photo aérienne et certaines cartes thématiques. Elle fonctionne aussi sur mobile.

L’application Tryptique permet de comparer le Mos, la photo aérienne et certaines cartes thématiques. Elle fonctionne aussi sur mobile.

Pourtant, le Mos ne peut tout mesurer. Le recyclage urbain s’intensifie, mais il n’implique pas forcément de changement de poste dans la base (passage d’un immeuble d’habitat collectif à un autre immeuble plus élevé) ou il s’effectue entre deux campagnes et ne peut être daté. L’urbain en Île-de-France continue à se verticaliser et l’usage au sol (commerce par exemple) peut être très différent de l’usage dans les étages, voire sur les toits (apparition de jardins collectifs). Pour rendre compte de toutes ces évolutions, l’IAU doit faire appel à d’autres sources de données (fichiers fonciers par exemple) et à d’autres modes de représentation (3D, mailles…).

 

On occupe le sol

©by105

©by105

Lycéens, étudiants en design d’espace, en photographie… ont eu l’occasion de tester le Mos et de se l’approprier pour voir comment il peut rendre compte de leur vision du territoire, grâce aux différents ateliers qui ont été organisés par l’IAU. L’exposition On occupe le sol présentée jusqu’à fin septembre dans le hall, rend compte de ces travaux originaux. Certaines idées vont venir enrichir les présentations du Mos et sont déjà visibles dans les cahiers produits à l’occasion de sa sortie officielle en juin dernier.

 

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