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Un secteur qui ne manque pas de chiffres

Catégorie: Données, Dossier : inestimable information géographique ?, Entreprises, IDG/IDS, INSPIRE, Institutions, Marché, Recherche

Depuis quelques années, de grandes études d’ampleur nationale montrent que les politiques publiques autour de l’information géographique portent leurs fruits, chiffres à l’appui, et que le secteur économique est dynamique. Morceaux choisis pour amateurs de grosses données !

Les bénéfices d’INSPIRE en Europe ? Pas moins d’un milliard d’euros par an rien qu’en gain d’efficacité selon la Commission européenne (analyse menée par Max Craglia en 2012). En Australie, la mise en place d’une infrastructure de données géographiques nationale a participé à l’émergence d’une industrie géospatiale, dont la valeur est estimée à 1,4 milliard de dollars (900 millions d’euros), générant 12,6 milliards de dollars (8,1 milliards d’euros) de produit intérieur brut.

Regard canadien

Le Canada n’hésite pas non plus à publier des chiffres sur l’impact de la géomatique sur son PIB. « Le secteur de la géomatique regroupe quelque 2 450 entreprises qui ont généré, en 2013, des revenus de près de 2,3 milliards de dollars, » explique l’étude menée en 2015 par Hickling Arthurs Low pour le compte de Ressources naturelles Canada. Les technologies géospatiales apportent également quelque 21 milliards de dollars au produit intérieur brut du pays (1,1 %) et génèrent environ 19 000 emplois. Un apport réparti entre gains de productivité (67%), augmentation des recettes fiscales (17%) et stocks en capitaux (16%).

Pour mener leur étude, les Canadiens ont analysé les données statistiques des entreprises du secteur géomatique. Elle s’appuie sur une notion de chaîne de valeur auxquelles sont associés différents types d’entreprises.

Pour mener leur étude, les Canadiens ont analysé les données statistiques des entreprises du secteur géomatique. Elle s’appuie sur une notion de chaîne de valeur auxquelles sont associés différents types d’entreprises.

Des analyses venues des antipodes

Le cabinet ACIL Tasman a mené plusieurs analyses sur les retombées économiques de l’information géographique sur un territoire donné. Ce fut l’Australie en 2008, la Nouvelle-Zélande en 2009 puis l’Angleterre et le Pays de Galles en 2010. Sa méthode est basée sur un modèle d’équilibre général, mesurant l’impact du choc de productivité créé par l’information géographique. Sur la base d’études de cas, les apports de l’information géographique sont d’abord estimés par secteur économique avant d’être assemblés (selon le poids de chaque secteur dans l’économie nationale), ce qui permet ensuite de produire des chiffres globaux en termes de PIB, de consommation des ménages, de salaires, de balance commerciale… Les travaux sur l’Angleterre et le Pays de Galles scrutent également plus spécifiquement cet impact sur les services publics, comme le rappelle Yann Thommen, étudiant en master d’analyse et politiques économiques au BETA*, qui a recensé toutes ces publications.

Ces premiers rapports ne se contentent pas d’estimer l’apport de l’information géographique dans l’économie nationale ou régionale, mais de montrer en quoi ces gains pourraient être multipliés par l’adoption de politiques de mutualisation et de soutien actif à l’adoption des technologies géospatiales. C’est la même ligne qui a été suivie en 2012 par Ifingo sur le rôle et le potentiel de l’information géographique dans le développement économique de la Nouvelle-Calédonie. En s’appuyant sur un modèle d’équilibre général, l’étude conclut à un impact économique de 2,946 % du PIB de la région en 2010 (soit 185 millions d’euros), qui pourrait passer à 3,862 % si une politique de décloisonnement et de mise en place d’une infrastructure de données géographique (IDG) était menée (ce qui est d’ailleurs le cas aujourd’hui).

Même visée pour le centre de recherche de la Communauté européenne (le JRC), qui s’est concentré sur les impacts socio-économiques des IDG catalanes et lombardes. Ces derniers sont mesurés à l’aide de 90 indicateurs décomposés en impacts sur l’efficience (heures économisées), sur l’efficacité (qualité de service) et la démocratie (partage, transparence), tous ne sont donc pas quantifiés.

Open data géographique

En 2013, une autre étude ciblée co-signée par ACIL Tasman et ConsultingWhere a porté sur la valeur des données publiées en open data par l’Ordnance Survey en 2010 (équivalent de l’IGN au Royaume-Uni). Réalisée à partir d’enquêtes et de mesures effectuées moins de deux ans après l’ouverture des onze jeux de données concernés, l’analyse s’appuie toujours sur la notion de choc de productivité et ne s’intéresse qu’au marché privé. Elle conclut que l’impact de l’open data issue de l’OS devrait être de 13 à 28,5 millions de livres sterling en 2016 (soit 17,4 à 37,6 millions d’euros au cours actuel) sur le PIB, en prenant en compte les gains de productivité directs et les impôts et taxes supplémentaires perçus. Vivement la confirmation de ces prévisions !

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