No Banner to display

Une ortho littorale toute neuve

| 21 octobre 2013 | 0 commentaire

Catégorie: Cartographie, Données, Environnement, Imagerie, Ressources

Article paru dans SIG La Lettre n°142 de décembre 2012

Dix après la première version, une nouvelle orthophotographie du littoral français métropolitain est en grande partie disponible. Grâce à de nouvelles spécifications et à une mise en ligne gérée de façon plus « industrielle », elle devrait se mettre au service d’usages plus étendus.

Le banc d’Arguin dans l’embouchure du bassin d’Arcachon, saisi dans ses moindres détails. À marée haute, il est à peine visible.

Le banc d’Arguin dans l’embouchure du bassin d’Arcachon, saisi dans ses moindres détails. À marée haute, il est à peine visible.

C’est au lendemain du naufrage de l’Erika et de la tempête de 1999 que l’absence de données orthophotographiques sur le littoral s’était fait cruellement sentir. En 2000, une première campagne était réalisée par l’IGN, couvrant toute la façade Manche-Atlantique. En 2006, la ministre de l’Écologie a souhaité que ce référentiel soit renouvelé tous les dix ans, souhait confirmé en 2009 et aujourd’hui en grande partie réalisé. Sous la maîtrise d’ouvrage de la direction générale de l’Aménagement, du Logement et de la Nature (DGALN), avec l’assistance à maîtrise d’œuvre du CETE Normandie Centre, Aerodata (façade atlantique et Manche) et InterAtlas (Méditerranée) ont réalisé les prises de vues aériennes et les rectifications. Le contrôle qualité est réalisé conjointement par IGN Conseil (processus d’orthorectification) et le CETE (respect des spécifications).

Des spécifications encore plus drastiques

Les spécifications ont été revues afin de garantir une meilleure visibilité de la côte, tout en assurant une continuité parfaite avec la BD Ortho de l’IGN. D’une part, les photos RVB sont complétées par un canal infrarouge, essentiel pour différencier la végétation, voir la limite entre les sables humides et secs, comprendre la sédimentologie, etc. « Les contraintes de vol ont été drastiques, car nous avons souhaité tenir compte à la fois des grands coefficients de marée, des marées et nous avons imposé à Aerodata une hauteur d’eau d’un mètre maximum. Pour certains estuaires, comme celui de la Loire, cela a impliqué de petits axes de vols perpendiculaires car l’avion va plus vite que la marée » explique Pierre Vigné, chef de projet SIG en charge du dossier au CETE Normandie Centre. De plus, grâce aux informations fournies par le SHOM, tous les petits îlots et cailloux qui émergent au moins une fois dans l’année ont été photographiés. Par contre, seule une bande terrestre d’un kilomètre est prise en compte, en remontant jusqu’à la limite de salinité des eaux pour les estuaires.

Libre téléchargement

Mais le résultat semble à la hauteur des attentes. Avec une résolution de 50 cm et une précision de l’ordre du mètre (c’est le MNT de l’IGN qui a servi à l’orthorectification), l’ortholittorale V2 offre une vue complète du littoral. Il manque cependant encore une partie de la façade atlantique et Manche (du nord de Concarneau à la frontière Belge) ainsi que l’estuaire de la Gironde, qui seront « volés » au printemps prochain.

Accessible en libre téléchargement sur le site Geolittoral, sous forme de services OGC ainsi qu’en visualisation sur différents sites (Geolittoral avec l’outil Cartélie du ministère de l’Écologie, prochainement sur le Geoportail et sur les portails de certaines IDG ou sites thématiques). Pour éviter les problèmes d’engorgement d’un serveur mis en place « à la bonne franquette » en 2000 (et sans budget dédié), c’est désormais le centre du CETE de Bordeaux qui héberge les données, sur des serveurs mieux adaptés.

Usages multiples

« Nous avions mené une étude en 2006 sur les usages de la première version. Bien sûr, le produit était utilisé par les acteurs du littoral pour gérer des crises. Ainsi lors du naufrage du Prestige en 2002, nous avons atteint quelque 200 000 téléchargements en quelques mois. L’ortho littorale sert de référentiel pour saisir toutes sortes de données, comme les algues par exemple. Mais nous avons également découvert des usages plus grand publics par des particuliers, des éditeurs de calendriers, des associations de protection du littoral, etc. » se félicite Pierre Vigné.

Un groupe de travail avait été mis en place pour définir les spécifications de cette nouvelle mouture. Il est désormais relayé par un nouveau groupe, baptisé GIMeL (pour GeoInformation pour la Mer et le Littoral), qui rassemble les principaux utilisateurs institutionnels, afin d’analyser les besoins et définir des priorités en termes de production de données sur la mer et le littoral, en s’appuyant notamment sur ce nouveau référentiel. Car les demandes en termes d’outils de planification, de schémas directeurs et autres documents de cadrage sont de plus en plus nombreuses.

Même si certains de nos voisins européens ont eux aussi des façades maritimes importantes et doivent régulièrement gérer des catastrophes diverses, il semblerait que la France soit le seul pays à disposer d’une telle couverture systématique de son littoral. Un outil qui mérite d’être connu de tous et pleinement exploité !

———————————————————————————————–

L’ortho littorale V2 en quelques chiffres

  • Couverture : 30 000 km2
  • Environ 400 dalles de 20 km par 20 km disponibles en RVB, IR, en projection Mercator et Lambert 93 (fichiers JPEG2000), soit 27 GO de données en tout
  • Les données peuvent également être fournies à la demande en dalles de 1 km2 (format TIF)
  • Accessible en libre téléchargement sur le site geolittoral (http://www.geolittoral.developpement-durable.gouv.fr) ainsi que sous forme de services WMS et WMS-T
  • Coût de l’opération : environ 300 000 euros
  • Fin de la réalisation : décembre 2013

 

 

Print Friendly, PDF & Email
Signaler un contenu

Laisser un commentaire

No Banner to display

No Banner to display