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Véhicule autonome : la guerre des cartes aura bien lieu

| 26 février 2018

Catégorie: 3D, A l'actu, Données, Entreprises, Marché, Matériel/GPS, Mobilité, Réseaux/Transports

650 mots, environ 3 mn de lecture

Qui fournira des services de cartographie aux véhicules autonomes ? En s’appuyant sur quelles technologies ? Sur le site de Bloomberg, Mark Bergen fait le point sur ce marché particulièrement convoité. Retour sur quelques points saillants de son article.

Sans modélisation très détaillée, exhaustive et à jour à la minute près de leur environnement, les véhicules autonomes ne verront jamais le jour.

Des données géographiques, oui mais comment ?

Techniquement, le problème est d’une grande complexité et deux grandes approches sont en cours de développement. La première consiste à construire une description très détaillée de l’environnement à l’aide de voitures dédiées, bardées de capteurs, et à l’envoyer aux véhicules en circulation. Cette solution a l’avantage de s’appuyer sur un savoir-faire déjà bien développé pour l’aide à la navigation, mais demande de sacrés investissements (qui peut se payer une flotte de véhicules pour parcourir toutes les routes ?) et beaucoup de bande passante pour transmettre les données aux véhicules. L’autre solution mise sur l’exploitation des données acquises par les capteurs qui équiperont les véhicules autonomes pour construire en temps réel une image de l’environnement dans lequel ils se déplacent. Il faut dans ce cas coupler les techniques de vision (vidéo, Lidar) et de géolocalisation à des logiciels faisant largement appel à l’intelligence artificielle pour « digérer » ce qui est vu et le transformer en instructions de conduites. Là, le manque de standards se fait cruellement sentir.

Deepmap, une start-up fondée par des anciens d’Apple et Google mise sur l’intelligence artificielle pour faciliter la conversion des images acquises par les capteurs en informations utiles à la navigation.

Deepmap, une start-up fondée par des anciens d’Apple et Google mise sur l’intelligence artificielle pour faciliter la conversion des images acquises par les capteurs en informations utiles à la navigation.

Deux camps, mais pour combien de temps ?

Si les deux approches semblent s’opposer, elles seront sans doute complémentaires. Dans le premier camp, on trouve bien sûr Google qui préparerait un service de cartographie 3D pour les constructeurs automobiles, exploitable sous Android Automotive. Son grand concurrent, HERE ne cesse d’améliorer ses services cartographiques et de guidage. Dans le deuxième camp, on trouve… encore Google, dont la filiale Waymo développe des capteurs capables de cartographier leur environnement. Intel semble également jouer sur les deux tableaux. Après avoir pris des parts dans HERE et tout récemment dans Moovit, il a également racheté Mobileye en mars 2017 et annoncé en janvier qu’il travaillait sur des caméras permettant à n’importe quel véhicule de cartographier son environnement. De nombreuses start-ups proposent des briques technologiques sur chacun des deux volets tels que Deepmap ou Civil Maps. D’autres acteurs sont également entrés dans le jeu, comme Tesla ou Uber, avec des approches mixtes. Mapbox, enfin, a signé fin 2015 un contrat avec Tesla afin d’exploiter les traces liées à la géolocalisation des utilisateurs de ses applications. Mais la marche à franchir pour passer de la navigation assistée à la navigation autonome est bien plus large qu’il n’y paraît et de nombreux verrous techniques sont encore loin d’être levés.

Avec pour titre « Nobody Wants to Let Google Win the War for Maps All Over Again » (Personne ne veut laisser Google gagner encore une fois la guerre des cartes) l’article de Mark Bergen souligne également les forces et les faiblesses des différents acteurs en présence sur un marché dont les bénéfices sont encore lointains, même s’ils semblent mirobolants. Ainsi, les constructeurs automobiles n’ont pas l’intention de laisser les rênes de leurs tableaux de bord à Google, d’où leurs investissements dans différentes entreprises. HERE est aux mains d’un consortium de constructeurs allemands, General Motors a acheté Cruise Automation en 2016 pour 581 millions de dollars, tandis que Ford a ainsi investi un milliard de dollars dans Argo AI. Les trouble-fêtes que sont Tesla et Uber semblent avancer en solo pour l’instant.

Il est encore trop tôt pour prédire quelles alliances se formeront, qui gagnera la guerre et qui y perdra la vie, car plusieurs batailles sont en cours. Mais Mark Bergen montre bien que le jeu se referme autour d’une poignée d’acteurs qui réussiront à avoir les moyens de leurs ambitions.

« Nobody Wants to Let Google Win the War for Maps All Over Again » article publié le 21 février par Mark Bergen sur le Bloomberg (Hyperdrive) sous ce lien

 

 

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