No Banner to display

Vert, ouvert et militant

Catégorie: IDG/IDS, Institutions, Open Data, Portraits

155-portrait-Mussi2_retouch

Représentant l’Association des régions de France au CNIG, Philippe Mussi est rapidement devenu un militant actif de l’information géographique. À la fois élu et scientifique, il est conscient des nombreux défis à relever pour construire l’information géographique de demain. Celle qu’il appelle de ses vœux saura faire fonctionner ensemble « l’éléphant et les souris ».

Les élus qui s’intéressent à l’information géographique ne sont pas légion, et Philippe Mussi se sent parfois un peu seul dans son rôle. C’est pourtant presque par hasard qu’il est devenu le représentant de l’Association des régions de France au CNIG il y a deux ans : « Comme je n’avais pas de délégation fixe au conseil régional de PACA et que je connaissais un peu le sujet, étant également au conseil de surveillance du CRIGE et militant actif de l’open data régional, j’ai posé ma candidature. » Mais l’élu vert, également conseiller municipal de Valbonne et à l’agglomération de Sophia-Antipolis, est loin d’être un néophyte. Dès les années 1990, ce chercheur à l’INRIA, spécialiste de la modélisation des systèmes discrets, s’est intéressé aux simulateurs de trafic routier. Un sujet qui lui a rapidement fait comprendre que l’information géographique était nécessaire à bien des analyses.

Un monde qui bouge, et doit bouger encore

Arrivé au CNIG, il découvre les responsables de l’information géographique en région : « Un monde fait de passionnés, compétents, jeunes et dynamiques, qui jouent collectif, ce qui n’est pas si courant dans les assemblées de régions. »

Pourtant, en tant que citoyen et élu, il est choqué par les incohérences de notre petit monde : « Pourquoi n’existe-il pas un mécanisme simple et coordonné pour qu’un changement dans le sens d’une rue soit immédiatement répertorié dans tous les systèmes de navigation, idem pour les modifications de limitation de vitesse qui relèvent de la responsabilité de l’État ? » Alors, ne lui parlez même pas de nos errances sur l’adresse ou le cadastre, l’élu vert pourrait voir rouge !

Culture du débat public oblige, Philippe Mussi se félicite de l’ouverture progressive des données publiques, de la montée en puissance de projets collaboratifs comme Open Street Map .« C’est l’appropriation des données publiques qui va permettre l’appropriation des territoires et des outils qui favorisent sa compréhension. Nous devons changer notre façon de penser. Mais comment trouver un modèle qui va permettre de faire travailler ensemble et efficacement ces nouveaux acteurs et les producteurs institutionnels ? Les pouvoirs publics portent le lourd héritage de leur histoire et de notre organisation, mais ils font des produits de qualité essentiels. Je n’ai pas de recette miracle pour faire travailler ensemble l’éléphant et les souris, mais il est urgent d’en trouver une. Sans cela, tout dépendra d’outils comme Google Maps, que nous ne maîtrisons pas à notre échelle européenne. »

À la tête de la commission animation territoriale du CNIG, il se penche sur l’organisation de la production et de l’utilisation de l’information géographique sur le territoire. « Il y a encore beaucoup de questions non résolues. Dans certaines régions, ça se passe bien, mais il faut encore assurer la pérennité des structures et de leurs financements. » La commission milite au plus haut niveau pour une meilleure prise en compte de l’information géographique dans les futurs contrats de projets État/région, assiste les IDG pour trouver les bons arguments et les structures organisationnelles qui assureront leur pérennité tout en menant la réflexion sur leurs impacts économiques.

Fort de deux ans d’engagement auprès des géomaticiens, ce faux néophyte ose même un conseil : « Il faut arrêter de penser l’information géographique comme une fonction support, qui n’est alors perçue que comme un poids financier. Montrez à vos élus des visualisations parlantes de leurs projets, aidez-les à prendre conscience que l’information géographique partagée sera essentielle dans la participation citoyenne à laquelle ils n’échapperont pas. »

 

 

Print Friendly, PDF & Email
Signaler un contenu

Laisser un commentaire

No Banner to display

No Banner to display