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Données publiques, données privées, les rôles changent

| 15 janvier 2017 | 0 commentaire

Catégorie: A l'actu, Données, Grand public, Réseaux/Transports, Secteur public, Services

L’arrivée massive de données privées remet en cause le rôle des acteurs publics. Exemples dans le domaine urbain, illustré par certains travaux de recherches présentés lors du colloque « Les données urbaines, quelles pratiques pour quels savoirs ? », organisé début décembre à Lyon.

Et vous, vous êtes plutôt Waze ou Sytadin ? Information publique ou privée et collaborative ?

« Paris veut rouler, on va tous l’aider » lançait Jacques Chirac, alors maire de Paris en 1985. Il n’était alors pas encore question de chasser la voiture, mais déjà de mobiliser des données de gestion (le synoptique de la circulation utilisé pour gérer les feux tricolores) pour informer le public, d’abord par voie orale puis graphiquement, selon un modèle qui a très peu évolué depuis les années 90.

En 2016, la situation a bien changé. Les équipements ont vieilli et ne sont plus que partiellement maintenus. Waze, TomTom, HERE et consorts en savent plus sur la mobilité réelle des Parisiens que les fonctionnaires de la ville. Même si ces derniers ont toujours la mainmise sur les feux, élément toujours clé de la régulation du trafic, ils doivent revoir leurs algorithmes d’analyse et de planification. Car la nature même de l’information a changé : finis les comptages ponctuels grâce aux boucles magnétiques, voici venue l’heure des charges par tronçons mesurées directement.

Caractérisation des quartiers

Cet exemple montre tout le potentiel disruptif des nouvelles sources de données. L’analyse de la densité d’utilisation des téléphones portables (textos, téléphonie et données) par cellule d’antenne révèle également les structures de la ville. Analysant les volumes médians horaires des abonnés Orange d’une semaine type sur dix villes de France et d’Italie, Angelo Furno de l’IFSTTAR et ses collègues peuvent différencier les quartiers : grandes gares, centres commerciaux, zones résidentielles, stations de métro parisien, etc. Il y a bien sûr des moyens plus simples d’élaborer des typologies de quartiers à Paris, Marseille ou Milan, qui disposent de données statistiques officielles et fiables. Mais ce genre d’approche aide l’opérateur téléphonique à mieux connaître les villes des pays émergents où il s’implante, à moduler les tarifs des publicités localisées, etc.

Ainsi, les entreprises privées, devenues productrices d’informations, se passent de plus en plus des données dites « de référence » et se substituent aux opérateurs nationaux dont elles assument désormais une partie des fonctions. Jusqu’où ?

 

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