Avec Occitanie Data, la région veut combiner éthique et valorisation des données
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Comment développer l’économie de la donnée tout en respectant un cadre éthique strict ? Les défis sont nombreux, à la hauteur des enjeux. Pour s’y attaquer acteurs publics et privés d’Occitanie lancent une initiative originale : Occitanie Data.
« Sans data, pas d’IA et pas de résultats » martèle Éric Léandri, le fondateur et PDG de Qwant, le moteur de recherche « made in France » et l’un des dix-sept partenaires de la toute jeune association Occitanie Data. Allant à l’encontre d’un discours bien rodé sur l’absence de valeur de la donnée, les laboratoires de recherche, collectivités et entreprises privées qui ont fondé Occitanie Data ont bien compris que les données qu’ils produisent et utilisent sont le carburant d’un secteur dont la valeur est aujourd’hui principalement captée par les grandes entreprises de l’Internet, qu’elles viennent de la Silicon Valley (GAFAM) ou de Chine (BATX).
Le partage des données, préalable à la valorisation
Si les données ont bien de la valeur, elles ne sont pas valorisables en tant que telles. C’est grâce aux usages, aux services, et donc aux croisements qu’elles génèrent de la plus-value. Mais, pour éviter des scandales tels que Cambridge Analytica, ou d’en être réduit à « vendre » les données de votre bracelet connecté, les acteurs d’Occitanie ont décidé de s’associer et de créer leur propre hub de données et de services liés à l’exploitation des données. Orange, Airbus, le CNES, Enedis, IGN, Météo France, la Région Occitanie, Toulouse Métropole… Quelques-uns des plus gros producteurs régionaux sont membres fondateurs de l’association et se sont engagés à partager leurs données. Atos, Sopra Steria, Qwant ainsi que les nombreuses structures de recherche impliquées ne manquent pas de solutions pour les valoriser. L’ambition est de « créer un espace de confiance, respectant les droits des individus et les règles de la propriété intellectuelle » comme a tenu à le rappeler Bertrand Monthubert, président d’Occitanie Data et élu régional, lors du lancement officiel le 18 avril 2019.
Des intentions aux actes… une petite année pour trouver comment faire
Avoir rassemblé ces dix-sept partenaires initiaux est déjà un bel exploit. Chacun a apporté une contribution financière de l’ordre de 10 000 euros pour constituer cette première association de configuration, qui a une petite année pour aboutir à un cadre commun dans lequel chacun s’y retrouvera. Charte éthique, modèles économiques, définition des services à proposer et des financements possibles, structure cible… Autant de chantiers à mener d’ici fin 2019 afin de dépasser les déclarations de bonnes intentions.
Car il ne s’agit pas d’imiter les géants du Net mais bien de trouver très concrètement un modèle plus vertueux, permettant de développer l’expertise en intelligence artificielle et en traitement de données massives au service des usages. Ainsi, Enedis a besoin de croiser des données pour optimiser la distribution d’électricité en milieu rural et pour mieux accueillir les énergies renouvelables intermittentes sur le réseau. Services individuels originaux ou alternatifs, moteurs de recherche d’un nouveau genre, politiques publiques plus efficaces, connaissances scientifiques approfondies… Il y a de quoi inventer et développer grâce au croisement de données et aux nouvelles générations d’algorithmes.
Même si l’information géographique n’est pas citée en tant que telle, la dimension spatiale est fondamentale dans cette approche régionale et OpenIG, l’IDG régionale, fera certainement partie du premier cercle des partenaires de cette nouvelle structure.