Google vs Apple : sur le terrain de la cartographie, le match continue
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Malgré ses débuts calamiteux, l’application Plan d’Apple (Apple Maps en anglais) a trouvé sa place dans le monde désormais encombré des applications mobiles de cartographie et de calcul d’itinéraires grand public. La compétition avec Google est acharnée, comme le montrent les annonces des deux entreprises lors de leurs derniers rassemblements annuels de développeurs.
Crise sanitaire oblige, Google I/O et le WWDC qui rassemblent respectivement les développeurs de Google et d’Apple se sont tenus en ligne, en mai et juin. Après avoir rassuré leurs développeurs sur le respect des données personnelles manipulées par les applications mobiles, les deux éditeurs ont fait plusieurs annonces dans le domaine de la cartographie.
3D chez Apple
Apple a ainsi présenté un globe virtuel, visualisé en tant que tel, qui pourra servir d’entrée dans l’application, façon Google Earth.
La firme à la pomme mise désormais sur la 3D pour offrir une interface de découverte et de navigation plus fluide. Avec iOS 15, des vues détaillées des bâtiments remarquables (gares, centres commerciaux, patrimoine…), la toponymie, les zones arborées, tout sera présenté en 3D. Également active dans l’aide à la navigation, elle permettra par exemple de présenter les niveaux des nœuds routiers, ainsi que les feux de circulation, les passages piétons, les pistes cyclables, les voies réservées etc. Pour celles et ceux qui utiliseront Apple Plan pour les guider dans les transports en commun, des détails précis sur les correspondances, des alertes quand il est temps de descendre du métro ou du bus (consultables sur l’Apple Watch) seront disponibles. La réalité augmentée pourra enfin être activée à tout moment, histoire de se repérer dans l’environnement.
IA chez Google
Google, qui bénéficie de trois ans d’avance en réalité augmentée avec Live View, a un discours plus tourné vers l’intelligence artificielle, qui dope Google Maps en apportant à l’utilisateur plus d’information contextuelle décrivant les bâtiments, en présentant les commerces et services à proximité, en fournissant des indications mieux hiérarchisées, qui peuvent être activées même l’intérieur des centres commerciaux, aéroports, gares et autres environnements complexes faisant l’objet d’une cartographie indoor. Appliqué à l’analyse de millions d’images satellites, le machine learning permet de fournir des données plus détaillées (passages piétons, feux tricolores) dans le monde entier.
L’IA va également être à la base de nouvelles informations prédictives, telles que le niveau de fréquentation d’une zone touristique (et non plus seulement d’un commerce ou d’une gare) ou le type d’information à afficher selon l’heure : les boulangeries et cafés le matin, les bars le soir. Les commerces déjà visités seront mis en avant, ainsi que ceux relevant de la même catégorie. Certaines de ces données prédictives vont enfin sécuriser la navigation automobile, en détectant des « coups de freins » : travaux, embouteillages, accidents mais également soleil dans l’œil, changement brutal de météo… récupérées via un réseau d’utilisateurs de plus en plus important, afin de proposer des itinéraires alternatifs aux conducteurs.
Côté développement, Google a également présenté de nouvelles API afin de personnaliser la carte : l’orientation et l’inclinaison des visualisations seront plus libres et des objets 3D pourront être inclus grâce à WebglOverlayView.
Alors qu’Apple insiste sur le déploiement progressif de ces nouvelles fonctions dans quelques grandes villes (et montre ainsi sa volonté de rattraper son retard), Google insiste sur son ancienneté et sa capacité à offrir la même expérience dans le monde entier. Il n’en reste pas moins qu’aucune des nouveautés annoncées par Apple ou Google ne sera disponible en France immédiatement. À suivre donc.