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Une communauté vivace et libre

| 15 juin 2016

Catégorie: Entreprises, Institutions, Logiciels, Mobilité, Open Data, Recherche, Reportages, Réseaux/Transports, Utilisateurs, WebMapping

Pour sa deuxième édition, FOSS4G-FR a réuni 240 personnes sur trois jours, mi-mai à l’ENSG. Ateliers, conférences, démonstrations, retours d’expériences… Il y en avait pour tous les goûts.

Le rendez-vous des utilisateurs et développeurs en géomatique open source prend gentiment de l’ampleur. Les « barbus » (comme ils s’appellent eux-mêmes), codeurs passionnés et militants de la première heure, y côtoient désormais les costumes cravates et représentants d’institutions.

Un écosystème complet

Il faudra s’y faire : l’open source constitue aujourd’hui une alternative, un complément tout à fait crédible aux grandes solutions commerciales du marché. Des associations comme l’OSGeo, qui fête cette année son dixième anniversaire et ne compte pas moins de 279 chapitres régionaux dont le très actif français, ont permis à des projets d’émerger, de grandir et d’atteindre un bon niveau de maturité. Mais c’est aussi parce qu’un écosystème d’entreprises a réussi à se développer que l’open source est entré dans les mœurs en géomatique : 3Liz, Alkante, Atol C&D, Camptocamp, Dalibo, GeoLabs, Geomatys, Géoplessis, Oslandia, Spatialys, Veremes, WebGeoDataVore… (et nous en oublions sûrement), portent tous des projets, assemblent des briques et assurent la maintenance des développements. L’enseignement et la recherche, à la fois par manque de moyens et par volonté de « mettre les mains dans le cambouis » sont aussi impliqués dans certains projets. Citons Micmac porté par l’IGN pour la photogrammétrie, Orfeo ToolBox initié par le CNES pour le traitement d’images ou le package cartography de R développé par l’UMS RIATE afin d’aider les statisticiens à effectuer des représentations cartographiques sans avoir à passer par un SIG. Les ateliers et présentations ont fait le tour des nouveautés des composants (GDAL, OpenLayers et ses modules…), des projets encore émergeants (Tempus, iTowns, Zoo-Project) ou déjà bien établis (Georchestra, MapFish…).

Les sources de l’application Https://grandsmobiles.picardie.fr de découverte des résultats de l’enquête déplacements, développée par Oslandia pour la région Picardie, seront prochainement disponibles sur GitHub.

Les sources de l’application Https://grandsmobiles.picardie.fr de découverte des résultats de l’enquête déplacements, développée par Oslandia pour la région Picardie, seront prochainement disponibles sur GitHub.

Des motivations variées

C’est parce qu’il facilite la montée en compétence des développeurs et leur offre plus de souplesse que l’ONEMA a choisi de s’appuyer sur des briques open source pour réaliser une plateforme de tests et de transformation des nombreux fichiers que l’office reçoit et traite dans le cadre du système d’information sur l’eau. Développer un serveur QGIS portatif sur un Raspberry Pi à 35 € peut surprendre, mais cela a permis à l’INRA de diviser par deux le temps d’inventaire des patchs de coquelicots et de bleuets sur une zone de 450 km2, relevés effectués sur tablette (intégrant un GPS et exploitant Lizmap) dans des zones sans connexion. Pourquoi la SNCF a-t-elle choisi de s’appuyer sur des composants open source pour développer un WebSIG interne montrant la qualité de la connexion mobile dans les trains ? Sans doute par principe mais aussi afin de mener le projet en mode agile avec des versions chaque semaine, sur un sujet particulièrement sensible. La représentation cartographique est volontairement simple (de vert au noir selon la qualité de la connexion par opérateur). Elle s’accompagne d’indicateurs originaux (« le pourcentage de temps utile à bord » rapporte par exemple cette qualité sur le temps de trajet total). Opérateurs téléphoniques, agents de l’ARCEP et de la SNCF mesurent désormais quasiment quotidiennement les efforts et travaux menés afin d’atteindre l’objectif de 90% de clients connectés en 2019. En Picardie, c’est avec l’intention de permettre à d’autres acteurs publics de bénéficier de la même plateforme qu’a été développée en open source une interface de représentation des résultats de la dernière enquête déplacements menée avec l’aide du CEREMA. Les résultats, traités sous R, sont chargés dans une base PostGreSQL, qui alimente à son tour une interface Web via un serveur TJS. L’utilisateur accède à un ensemble de requêtes et à des représentations sous forme de cartes, graphiques et tableaux. La librairie D3.js est utilisée pour réaliser des graphiques et des cartes, qui sont en fait des graphiques posés sur les pays ou les 86 secteurs de tirage de l’enquête.

Si la baisse des budgets a certainement favorisé l’émergence de l’open source, elle est manifestement loin d’être la seule cause de son succès.

 

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