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AgDataHub : le hub des données agricoles made in France

Catégorie: Données, Entreprises, Environnement, Institutions, Marché, Open Data, Reportages, Satellite/Spatial

Environ 3 minutes de lecture

Tracteurs, satellites, drones, tablettes, smartphones, capteurs statiques ou mobiles, interfaces numériques de déclarations… le secteur agricole produit chaque jour de plus en plus de données. L’initiative AgDataHub pose les bases d’un cercle vertueux quant à leur réutilisation. Explications.

AgDataHubNé d‘un projet visant à créer un portail d’accès aux données de recherche dans le domaine agricole, Api-Agro rassemble aujourd’hui plus d’une vingtaine d’actionnaires privés et associatifs. Après avoir tenté de trouver un modèle économique autour de la valorisation des données open data du secteur, l’entreprise s’est repositionnée sur l’échange de données agricoles en 2018. Aujourd’hui, avec l’aide de quelques partenaires privés, l’entreprise lance AgDataHub. Elle entend doter l’Europe d’une infrastructure technologique indépendante dédiée aux données agricoles.

Pour cela, AgDataHub s’appuie sur quatre piliers numériques. Tout d’abord un routeur de consentement permet à l’agriculteur de consentir au partage de ses données en fixant finement les conditions de ce partage. La solution, construite en partenariat avec Orange Business Service s’appuie sur la blockchain. Les participants au hub peuvent également choisir leur propre solution de stockage, les services se contentant de faire des appels vers des ressources. Mais les données peuvent également être gérées sur 3DS Outscale, le cloud européen de Dassault. La plateforme d’échange de données (marketplace) proprement dite est fournie par Api-Agro qui a complètement renouvelé son interface et son architecture, avec l’aide de la startup lyonnaise Dawex. Enfin, GS1, inventeur du code-barres, et le consortium Numagri apportent une brique de standardisation des données.

AgDataHub

Les agriculteurs produisent de plus en plus de données, en grande partie géolocalisées. Comment organiser leur réutilisation et leur valorisation ? réponse avec AgDataHub.

De l’agriculteur à l’utilisateur

Côté consommateur d’AgDataHub, l’accès se fait en mode SaaS, via un abonnement qui ouvre droit à différents niveaux de fonctionnalités, ainsi qu’à l’ensemble des données en open data. Outre le téléchargement, des API permettent de récupérer directement des flux dans diverses applications. Au-delà de l’abonnement, le consommateur pourra avoir à signer des conventions ou payer l’accès à certains jeux de données privés, dans le cadre de son rapport avec les fournisseurs de données.

Les fournisseurs de données choisissent donc la façon dont ils exposent leurs données : mode privé, monétisé, ouvert… sous forme d’API ou de fichiers. Ils exploitent également le Hub pour sécuriser leurs droits sur les données qu’ils publient (consentement des agriculteurs par exemple). AgDataHub ne prend pas de commission sur la consommation des API.

AgDataHub

Le catalogue d’Api-AGro l’un des piliers de AgDataHub

Beaucoup de géodata

Il n’y aura pas que des données géographiques dans AgDataHub mais elles y auront une bonne place. Côté référentiel, le Référentiel parcellaire graphique (RPG) sera accessible mi-mars via l’API du Géoportail. La localisation des exploitations en label Bio, des données géolocalisées sur la qualité de l’air (avec les agences de surveillance mais également via des réseaux de capteurs connectés) ou de l’eau, sur la biodiversité sont également prévues, tout comme les remontées de certaines machines agricoles, et, plus largement, sur les pratiques agricoles via les nombreuses applications utilisées par les agriculteurs. Le catalogue devrait s’enrichir rapidement avec d’autres données géographiques, notamment satellitaires.

« Nous ne collectons pas les données et nous ne les traitons pas, précise Sébastien Picardat, directeur général d’API AGRO. C’est le rôle de nos partenaires. » Parmi ces partenaires se trouve esri France, dont le portail ArcGIS Online peut consommer directement des données exposées via API-AGRO. C’est par ce biais que l’agglomération de Châlons-en-Champagne va exploiter et diffuser sur son portail toutes les données météo sur son territoire. Actionnaires d’Api-Agro, les chambres d’agricultures ont enrichi MesParcelles avec un lien direct vers différentes sources de données météo.

Bâtir une infrastructure organisant l’échange et la valorisation des données agricoles, évitant par là même qu’elles ne soient captées et revendues par les constructeurs de machines ou les géants du numérique : l’approche séduit les politiques qui s’intéressent de près à l’initiative. À l’heure de sa deuxième levée de fonds, API-AGRO a également répondu à l’appel à projets lancé par BPI France sur l’intelligence artificielle et attend les résultats d’ici quelques semaines. À suivre.

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