Pour développer le BIM*, Genève ouvre une voie numérique de traitement des permis de construire
Catégorie: 3D, A l'actu, Cadastre, Données, Institutions, Secteur public
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Le territoire Genevois, une fois de plus en avance en matière d’information géographique ? Lors de sa présentation sur les enjeux de la convergence entre le BIM et les SIG à la dernière conférence Afigéo, Laurent Niggeler, responsable de la mensuration officielle pour le Canton de Genève, a fait part d’un nouveau projet : les permis de construire numériques.
Il faut dire que le territoire dispose d’un ensemble important de données : 850 couches dont 67 % sont en open data, avec un historique sur cinq ans en ce qui concerne le cadastre, des données topographiques de haute précision, un socle 3D… bref, de nombreuses informations utiles pour tout projet de construction. Mais le Canton peine à récolter des données sur les projets, alors qu’un référentiel des projets urbains, incluant plusieurs couches d’information, est en cours de construction et devrait être disponible en juin 2018.
Conserver les IFC*
Afin de créer une plateforme BIM adossée au SIG, le canton a décidé de mettre en place une voie numérique de traitement des permis de construire. Les bureaux d’études et architectes pourront ainsi disposer d’une maquette de référence, incluant des IFC et des gabarits BIM, dans laquelle ils devront alors insérer leur projet, ce qui permettra aux équipes cantonales d’en vérifier la validité beaucoup plus simplement. Bien sûr, cette plateforme viendra en complément des autres modes de demande de permis de construire : papier et transmission numérique de documents. « Nous avons fait faire une étude pour valider la bonne conservation des IFC entre le SIG, Revit et ARCHICAD » détaille Laurent Niggeler. Le projet, déjà bien avancé, doit être voté prochainement pour en assurer le financement et aboutir à une plateforme Web où les professionnels pourront récupérer les données dont ils auront besoin et renvoyer leurs projets, qui seront alors instruits par les agents du Canton.
Les projets validés viendront alors enrichir la plateforme BIM cantonale. Mais pas question de tout intégrer au risque de se trouver confrontés à des problématiques de respect de la vie privée et de submersion sous des masses de données inutiles. « Ce qui nous intéresse, ce sont les informations globales sur l’extérieur des bâtiments, pas le détail des fenêtres » insiste Laurent Niggeler.
Le BIM : un chantier au long cours
Le rapprochement BIM SIG constitue un chantier sur plusieurs années. Cette voie numérique des permis de construire en est l’un des éléments, mais pas le seul. La formation est par exemple abordée avec la fédération des architectes et des ingénieurs. « Nous sommes également en train de réfléchir au statut de ces données, à leur exploitation en interne par les services, accompagnés par un juriste, Martin Beyeler, professeur associé à l’université de Fribourg, » explique Laurent Niggeler. Quant à la traduction des règles d’urbanisme directement dans les algorithmes… c’est un sujet qui relève encore des travaux de recherche.
IFC : Industry Foundation Class (façon standardisée de décrire les éléments constitutifs d’un bâtiment ou d’une infrastructure)
BIM : Building infrastructure Management.
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