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De la mutualisation à l’innovation, GEOSUD se pose la question

Catégorie: 3D, Cartographie, Données, Entreprises, Environnement, Formation, Imagerie, Institutions, Marché, Matériel/GPS, Open Data, Recherche, Reportages, Satellite/Spatial, Standards, Utilisateurs

Grâce à un budget de 21 millions d’euros, GEOSUD a permis l’acquisition de nombreuses images satellitaires et leur mise à disposition gratuite pour la communauté scientifique et les acteurs publics. Le dispositif est aujourd’hui renforcé par son intégration dans le pôle THEIA et par la mise en place d’une station de réception. Mais demain, comment assurer sa pérennité quand une bonne partie des financements initiaux ne seront plus de mise ? Comment passer d’un système de mutualisation à un système d’innovation ?

L’imagerie satellitaire est sous-utilisée. Ce constat, partagé par tous les experts, est à l’origine du projet GEOSUD. Lancé en 2009 par les fondateurs de la maison de la télédétection, il a pour mission d’en démocratiser l’usage en permettant la diffusion gratuite auprès des acteurs publics d’un certain nombre d’images et de couvertures nationales, en œuvrant à une meilleure mise en réseau des acteurs, en assurant le partage de connaissances (méthodologies, retours d’expériences, traitements en ligne) et la formation des utilisateurs actuels et futurs (ingénierie éducative). Pour cela, il s’appuie sur une dizaine de membres, laboratoires de recherche et acteurs publics principalement, et bénéficie jusqu’en 2019 d’un financement conséquent, obtenu notamment dans le cadre d’un EQUIPEX (11,5 millions d’euros). Le bilan à mi-parcours est positif : 285 structures adhérentes, quatre couvertures complètes de la France en haute résolution (2005, 2010, 2011, 2012 en RapidEye ou Spot 5), 150 000 km2 d’imagerie Pléiades, des acquisitions ponctuelles sur la France ainsi que sur d’autres zones d’intérêt (pays du Sud notamment) à l’aide de divers capteurs, un site Internet en pleine refonte, une collaboration réussie avec l’IGN, etc. Le projet se trouve également renforcé par la mise en place du pôle thématique surfaces continentales THEIA, lancé fin 2012 par neuf partenaires, qui poursuit les mêmes objectifs afin qu’émerge une véritable filière institutionnelle autour de la télédétection satellitaire. De plus, une antenne de réception directe sera bientôt construite, qui facilitera l’accès à l’imagerie, financée dans le cadre du contrat de plan État-région et via des fonds FEDER.

La station de réception directe, installée à quelques pas de la Maison de la Télédétection à Montpellier, couvrira une partie de l’Europe et du bassin méditerranéen.

La station de réception directe, installée à quelques pas de la Maison de la Télédétection à Montpellier, couvrira une partie de l’Europe et du bassin méditerranéen.

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Mais toutes ces avancées n’ont pas révolutionné l’usage de l’imagerie satellitaire, pourtant devenue depuis quelques années la chouchoute des internautes qui naviguent avec bonheur dans les globes virtuels. Les adhérents trouvent qu’utiliser l’imagerie satellitaire est encore trop compliqué, et nombreuses sont les structures qui ne savent même pas que le dispositif existe. En 2019, les financements de l’EQUIPEX (via l’Agence nationale de la recherche) seront épuisés et le projet devra voler de ses propres ailes, désormais à la seule charge financière de ses partenaires institutionnels. Comment faire ? La table ronde organisée lors du séminaire utilisateur des 13 et 14 mai a bien montré qu’il était nécessaire d’inclure le privé afin d’aboutir à un modèle économique véritablement capable de susciter l’innovation à l’heure de l’économie numérique. La mise en place d’un modèle plus ouvert pour les licences (de type open data) pourrait également être étudié. Les barrières à l’acquisition doivent être réduites au minimum afin que se développe un véritable écosystème d’innovation, comme l’a montré Philippe Miellet d’Edater et que s’achève enfin l’ère de la sous-utilisation de l’imagerie satellitaire. Une exigence d’autant plus forte que les financeurs publics comme la région Languedoc-Roussillon ou l’Europe (fonds FEDER) sont de plus en plus exigeants en termes de retombées économiques et sociales. Il faut également que le projet se donne les moyens d’évaluer non plus ses seules réalisations et ses résultats, mais également ses impacts (plus ou moins directs). Mais sur ce point, les méthodologies ne courent ni les rues, ni les couloirs des laboratoires de recherche. Car, comme l’a rappelé Laurent Pigache, directeur des programmes de SIG L-R « l’information géographique ne doit pas être considérée comme une fin en soi ». Les porteurs de GEOSUD et leurs partenaires ont deux ans pour inventer une nouvelle dynamique.

 

Les partenaires de GEOSUD :
AFIGEO, AgroParisTech, CEREMA, CINES, Cirad, CNRS, Geomatys, IGN, IRD, Irstea, les universités de Montpellier, Antilles-Guyane et de la Réunion.
Les partenaires du pôle thématique surfaces continentales THEIA :
CEA, Cirad, CNES, CNRS, IGN, INRA, IRD, Irstea, Météo-France

 

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