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De nouvelles données pour mieux respirer

| 25 septembre 2018

Catégorie: A l'actu, Données, Environnement, Grand public, Open Data

727 mots, environ 3 mn de lecture

À l’occasion de la journée nationale de la qualité de l’air le 19 septembre dernier, les associations agrées (AASQA) ont publié leurs données en open data. Parallèlement, d’autres initiatives se développent qui font appel au crowdsourcing, plus ou moins maîtrisé.

48 000 décès par an, rien qu’en France. Même s’ils sont loin d’être encore totalement connus, les effets néfastes de la pollution de l’air sont de mieux en mieux appréciés. Et le public réclame des comptes, accusant l’Etat de ne pas se mobiliser suffisamment contre le fléau. La publication en open data des données collectées par les associations agréées de surveillance de la qualité de l’air vient à point nommé.

Un projet open data bien maîtrisé

Les dix-huit associations, financées par l’État, les collectivités et les entreprises via la taxe générale sur les activités polluantes ont mené un gros travail de documentation, de sélection et d’harmonisation de leurs données. Car jusqu’à présent, chacun gérait sa politique de diffusion à sa manière. Désormais, cinq grandes catégories de données sont accessibles sous forme de flux WFS (WMS ou WMTS selon les types), de fichiers à télécharger (KML, CSV, Shape) et d’API (GeoJson) dans chaque région : observations des stations de mesure, émissions de polluants à différentes échelles, populations et territoires exposés, indices de qualité de l’air des agglomérations et alertes lors des épisodes de pollution. Les échelles géographiques et temporelles varient selon les jeux de données, mais certains possèdent même une bonne profondeur historique.

Le site Internet de la fédération (https://atmo-france.org/) fournit une simple porte d’entrée dans les différents portails régionaux où sont stockées les données. Mais chacun utilise la même plateforme ArcGIS et présente la même organisation des données, diffusées sous licence OdbL. Les portails régionaux permettent également de réaliser des cartographies et des explorations des jeux de données proposés. Ces derniers sont en outre accessibles via data.gouv.fr et référencées sur les différents catalogues en ligne (ceux des infrastructures de données géographiques régionales par exemple).

Le grand public s’implique

Le ministère de la transition énergétique a également lancé un concours afin de soutenir, faire connaître et valoriser les données des AASQA. L’appel à candidatures est ouvert à tous jusqu’au 15 octobre, date à laquelle les projets (qui peuvent prendre des formes assez variées : notes, cartes, applications, réseau social…) seront sélectionnés par un comité d’expert avant d’être affinés. À la clé, plus de 12 000 euros de dotation pour les lauréats.

Mais comment aller au-delà des 650 stations de mesure et lutter plus efficacement au quotidien ? Là encore, les initiatives se multiplient. Les capteurs personnels de pollution, désormais miniaturisés ont de plus en plus de succès. La question de leur précision et de leur fiabilité préoccupe les agences ainsi que le laboratoire central de surveillance de la qualité de l’air qui ne peut tous les tester. Pourtant, les données acquises pourraient former de nouvelles couches d’informations utiles. Reste à trouver des règles de validation et d’harmonisation.

À Paris, les Pollutrack ont permis de localiser des points chauds de pollution endogène, très certainement maîtrisables.

À Paris, les Pollutrack ont permis de localiser des points chauds de pollution endogène, très certainement maîtrisables.

Mis au point par PlanetWatch24, le capteur Pollutack mise sur un entre-deux en s’appuyant sur une communauté d’utilisateurs maîtrisée. De la taille d’un modem et placé sur le toit d’une voiture, le Pollutack mesure le taux de particules fines PM 2,5 les plus dangereuses, suffisamment petites pour pénétrer dans le réseau sanguin. Déjà testé à Lille et Paris, il va désormais équiper soixante-dix véhicules d’Enedis en Haute-Savoie grâce à un partenariat entre PlanetWatch24, Enedis et l’association de surveillance de la qualité de l’air Auvergne-Rhône-Alpes.

Un capteur Pollutrack

Un capteur Pollutrack

Même sans capteur, la foule peut se mobiliser. C’est en tout cas ce qu’encourage l’association Respire qui a profité de la journée nationale pour présenter son application Respire Supercapteur. Sur son smartphone, chacun peut signaler un incident affectant la qualité de l’air (bouchon, incendie, fumée, odeur) et décrire la gêne ressentie. Pour l’instant, l’application (iOS et Android) ne fonctionne qu’en région parisienne mais elle pourra tirer parti de l’open data en intégrant une couche de comparaison avec les données « officielles », comme l’a expliqué Olivier Blond, le président de l’association dans un entretien à ID L’Info durable.

Entre open data « officiel », développement des capteurs grand public, d’applications de tous types et community sourcing… la qualité de l’air devient mieux connue. Espérons simplement que ces données largement diffusées aideront à trouver des solutions pour diminuer les émissions et pas seulement à nous terrer chez nous pour échapper au fléau.

Respire Supercapteur. Olivier Blond entend faire de son application le « Waze de la qualité de l’air »

Respire Supercapteur. Olivier Blond entend faire de son application le « Waze de la qualité de l’air »

 

Aller plus loin :

  • Lien vers le dossier de presse de la Fédération des agences de surveillance de la qualité de l’air (ATMO France)

 

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