Et si vous faisiez un tour au Tableau ?
Catégorie: Cartographie, Données, Grand public, Logiciels, Open Data, Reportages, WebMapping
Même si son action connaît aujourd’hui quelques déboires, Tableau Software fait partie des étoiles montantes du numérique, bien décidée à concurrencer les ténors de la business intelligence. Son logiciel propose des fonctions de cartographie qui méritent le détour.
Encore peu connu du monde des cartographes, Tableau peut s’enorgueillir de plus de quarante-six mille utilisateurs dans le monde entier : acteurs de la Silicon Valley (Facebook par exemple), banques, assurances, grande distribution, presse… ils sont de plus en plus nombreux à opter pour cette solution de visualisation des données.
« Notre essence, c’est de rapprocher les êtres humains qui ne parlent pas “systèmes d’information“ des systèmes qui enferment aujourd’hui les données » résume Edouard Beaucourt, directeur France et Europe du Sud chez Tableau Software. Officiellement lancé en 2003, le produit est en fait issu d’un programme de recherche mené à Stanford, qui a abouti au développement d’un langage informatique, désormais au cœur du produit : VizQL.
Le royaume du glissé/déposé
Le principe de base est simple : d’un côté il y a les dimensions, qui vont fournir aux graphiques leurs axes. De l’autre les mesures, qui sont les indicateurs numériques qu’il faut montrer. L’utilisateur pointe sur ses données là où elles sont : fichiers, bases de données SQL ou NoSQL, situés en local ou sur toutes sortes de Clouds… Une soixantaine de formats sont accessibles. Dès qu’un fichier est connecté (soit par un lien dynamique, soit par duplication), Tableau en reconnaît les caractéristiques et propose des visualisations adaptées, faisant un premier tri entre ce qu’il estime être des dimensions ou des indicateurs. Les choix s’affinent au fur et à mesure, à l’aide d’assistants visuels, par glissé/déposé, filtrages multiples, jointures, habillage…, aboutissant à de véritables tableaux de bord interactifs.
Déjà un peu de géo
En deux clics, le logiciel reconnaît des données géographiques et propose une représentation cartographique. Car en standard, Tableau est livré avec quelques fonds de cartes et la capacité à localiser des pays, des régions, des codes postaux, toutes les villes de plus de 10 000 habitants, ainsi que des coordonnées géographiques.
Pour aller plus loin, il est également possible de transformer un fichier Shape en CSV pour l’importer dans Tableau. Les flux WMS peuvent servir de fonds de repérage. Mais le logiciel n’intègre pas de véritable géocodeur et il faudra associer vos adresses à des coordonnées géographiques avant de pouvoir les importer.
En matière de représentation cartographique, Tableau propose les grands classiques : cartes choroplèthes, cercles proportionnels, cercles à secteurs, cartes de chaleur…
La version 10 sortie en août et actuellement en tournée de présentation dans toute la France apporte quelques nouveautés utiles dans le domaine de la cartographie : l’identification automatique de clusters, la possibilité d’agréger directement des zonages géographiques pour constituer des secteurs personnalisés et la possibilité de réaliser des jointures entre plusieurs bases.
Bonnes recettes
Qu’est ce qui fait le succès de Tableau ? Même s’il faut compter deux jours de formation pour connaître les principales arcanes d’un logiciel déjà très complet, la plupart des utilisateurs se débrouillent seuls, ou font appel aux centaines de vidéos de formation en ligne. De nombreux exemples sont également accessibles (et reproductibles), via Tableau Public, qui permet de réaliser en ligne toutes sortes de cartes et graphiques, même les plus complexes, à partir du moment où les résultats peuvent être visibles par tout le monde. Les résultats sont en html 5, ce qui simplifie leur diffusion sur toutes sortes de supports, notamment mobiles. À noter que n’importe qui peut également activer une version desktop d’évaluation pour 15 jours. À tester avant de débourser 1000 US$ !