FME fait toujours le plein
Catégorie: Cartographie, Données, Environnement, Imagerie, Logiciels, Reportages, Réseaux/Transports, Secteur public, Utilisateurs
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La dernière conférence FME organisée par Veremes a permis de découvrir les nouveautés de la version 2017 ainsi que des exploitations originales de l’ETL* dédié à l’information géographique.
Une fois n’est pas coutume ! Encore une salle pleine à craquer pour la réunion annuelle des utilisateurs FME proposée par Veremes le 10 mai dernier. Pourtant, l’équipe craignait les défections : mois de mai occupé ailleurs, organisation à Lyon, intégration de vMap au programme (dont nous parlerons la semaine prochaine). Mais rien n’y fait, FME reste le couteau suisse préféré des géomaticiens, qui viennent faire le plein de nouveautés et de démonstrations pointues.
Versions 2017 à la loupe
Côté WorkBench, pas de grande révolution cette année mais un ensemble d’améliorations attendues. En matière d’ergonomie, les projets complexes sont plus faciles à lire grâce à des connecteurs courbes. La fonction d’organisation automatique est de retour, même si elle a ses limites. Le principe de l’autocomplétion et de la saisie textuelle s’applique désormais aux transformers, ainsi qu’aux données. De même les paramètres s’ouvrent directement et non plus dans une nouvelle fenêtre. Lors de l’exploration, deux lignes d’aide apparaissent systématiquement afin d’identifier plus rapidement le transformer recherché.
La gestion des onglets dans Data Inspector est également améliorée, ce qui simplifie un certain nombre de gros traitements et offre une meilleure visualisation des noms des objets traités. Quant aux données hébergées (Google Drive…), elles sont maintenant accessibles comme des données locales.
Quelques nouveaux transformers font leur apparition, principalement pour intégrer des services Web (MapBox, DropBox par exemple) et pour travailler sur des nuages de points (création de modèles numériques 3D maillés). La gestion des dates est affinée grâce à DateTimeCalculator qui calcule par exemple un résultat en nombre de semaines ou de mois et non plus seulement en temps universel.
Pour sa conférence 2017, Veremes a choisi de mettre l’accent sur l’accès aux services Web d’imagerie (Amazon par exemple, mais également Sentinel, Landsat- 8 ou bientôt Urthcast) ainsi que sur les possibilités de traitements et de mosaïquage offertes par FME.
La version 2017 de FME Server propose également son lot de nouveautés. La gestion des droits n’est plus limitée aux groupes mais peut se faire à l’utilisateur. Il est possible d’associer un temps maximum d’exécution à un traitement ce qui permet de « tuer » celui qui prend trop de temps afin de laisser la place aux autres. Des solutions sont également proposées pour assurer le nettoyage automatique des fichiers de logs qui ont tendance à proliférer inutilement.
La parole aux utilisateurs
Kevin Guille et Loïc Guénin Randelli ont réalisé un couplage FME/R pour calculer un indicateur de connaissance associé à la plateforme Sigogne sur la biodiversité en Franche-Comté. Car les données d’observation, produites par des milliers de contributeurs, puis assemblées dans la base régionale après validation scientifique, ne sont pas exemptes de défauts : la pression d’observation n’est pas uniforme selon les espèces et les zones géographiques. C’est donc en prenant en compte à la fois le nombre d’espèces observées et le nombre d’espèces théoriquement observables de chaque maille que l’indicateur est calculé. Les traitements statistiques sont réalisés sous R et Rcaller fait le lien avec FME pour pondérer les notes des communes en fonction de leur hétérogénéité spatiale (un lac ou un centre village sera plus « observé » qu’une forêt non aménagée). Il assure également la mise en forme de l’indicateur et son exploitation sous forme cartographique.
Comment améliorer la diffusion de couches cartographiques sur Internet quand on n’a pas de quoi se payer un WebSIG commercial ? Le pôle SIG de Cap Atlantique a trouvé la solution grâce à FME en développant un connecteur personnalisé qui étend les fonctionnalités de HTMLReportGenerator. Ainsi, des fiches de données, la localisation à l’adresse, la gestion des couches et des couleurs sont désormais associées aux couches SIG stockées sous PostGIS et publiées en Leaflet à tous les partenaires.
La régie des données de Savoie et Haute-Savoie a misé sur FME pour automatiser la production des réponses aux DT/DICT des gestionnaires de réseaux de son secteur. Utilisateur de l’ETL depuis plusieurs années, elle a mis en place une architecture complète pour aider ses adhérents dans l’instruction des demandes. Enregistrées sur le guichet unique, ces dernières leur sont automatiquement envoyées par mail. Formulaires et pièces attachées (fichiers PDF, XML) sont ensuite analysés pour en vérifier la conformité. Un dossier de réponse est ensuite automatiquement constitué qui reprend les éléments d’identification du gestionnaire et du pétitionnaire, les consignes de sécurité spécifiques, ainsi que les plans de détail accompagnés d’une vue globale. « Les gestionnaires peuvent également définir des zones d’exclusion, où par exemple les réseaux sont très complexes, explique Ludovic Gnemmi de la RGD. Dans ces zones, ils gardent la main sur le processus de réponse. » Le géoservice exploite tout un enchaînement de connecteurs (les bases cartographiques sont gérées sous Oracle) et de transformers, ainsi qu’une surcouche GTF pour assurer la production des fichiers PDF de retour. Les exploitants disposent également d’une interface Web de suivi et de paramétrage des demandes. Une aide manifestement précieuse vu le volume de dossiers à traiter chaque année.
- ETL, abréviation de « extract, transform, load ». Logiciel assurant le chargement et la transformation des données entre systèmes et formations différents.
- DT/DICT : Déclarations de projets travaux (DT) et déclarations d’intention de commencement de travaux (DICT), obligatoires avant de faire un trou dans la chaussée !