IDG : Et maintenant, on va où ?
Catégorie: Données, IDG/IDS, Institutions, Marché, Recherche, Reportages, Secteur public, Utilisateurs
Réforme territoriale, open data, démarches participatives, interrogation sur les CPER… les temps sont troubles pour les infrastructures de données géographiques régionales (IDG). Comment se transformer tout en assurant les missions qui les rendent essentielles pour leurs adhérents ? Une question au cœur des Rencontres des dynamiques régionales et de la journée professionnelle SIG L-R toutes deux organisées en juin dernier.
Lors de sa journée professionnelle du 19 juin, l’association SIG L-R, l’une des plus vieilles IDG régionales, fêtait ses 20 ans. Que sera-t-elle dans 20 ans ? Bien avisé celui qui pourrait l’imaginer, car l’un de ses problèmes est tout simplement de boucler l’année et de trouver des financements pour l’an prochain. Malgré une utilité qui peut, a minima, se mesurer en nombre de bénéficiaires, de données téléchargées, de participants aux réunions, ateliers et autres groupes de travail, les IDG ont toutes le même problème. Leur position transversale en fait un objet difficile à caser dans les lignes budgétaires publiques. Une fragilité encore plus évidente en ces temps de réforme territoriale, d’interrogations sur les prochains contrats de projets et de baisse des crédits européens.
Surfer sur de nouvelles énergies
Même si « la modernisation des services publics est un véritable chemin de croix » comme le résume Pierre Macé, directeur de l’IDG aquitaine ATGéRI/PIGMA, plusieurs signes montrent que l’information (notamment géographique) est mieux prise en compte dans les politiques publiques. Le géoportail de l’urbanisme implique la reconnaissance des documents numériques comme documents officiels. La loi d’avenir sur la consommation agricole s’appuie, elle aussi, sur l’utilisation de bases de données pour le pilotage de la politique nationale. Le travail des IDG est reconnu et elles interviennent sur de nouveaux sujets comme la consommation des terres ou l’aménagement numérique. C’est d’ailleurs autour de ces thèmes ainsi que celui de l’innovation numérique, sa capacité à créer de l’emploi et des services, qu’elles arrivent tant bien que mal à construire leurs budgets. Mais ces thèmes porteurs et au goût du jour ne doivent pas faire oublier le socle des missions des IDG régionales. La mutualisation des référentiels reste, qu’on le veuille ou non, une des motivations principales des adhérents. Il faudra bien trouver les moyens de la financer, d’une façon ou d’une autre. C’est pourquoi, en pleine réforme territoriale, plusieurs voix s’élèvent pour qu’une véritable stratégie nationale soit mise en place, définissant les rôles de chacun, sécurisant aussi bien les budgets de l’IGN que des IDG. « Car tout ce qui a été construit peut s’écrouler comme un château de cartes » craint Joël Tignon, de la région Nord-Pas-de-Calais.
Adoption de « l’open attitude »
L’open data, sujet en vogue et bénéficiant d’une forte reconnaissance au plus haut niveau (voir la nomination annoncée d’un administrateur général des données) ne se fait pas sans information géographique. Comme le remarque Axel Haustant, développeur à Etalab « 80 % des réutilisations des données publiées en open data se font sous forme de cartes ». Les mondes des IDG et de l’open data, qui partagent les mêmes objectifs, ont appris à se connaître et à s’apprécier malgré leurs méthodes différentes. Tout un écosystème est en train de se mettre en place pour accompagner l’ouverture des données, notamment celles des collectivités. Un groupe de travail Afigéo/Etalab achève la mise au point d’un outil facilitant la remontée des données (et notamment celles décrites et déjà publiées dans le cadre d’INSPIRE) dans la plateforme data.gouv.fr.
Parce qu’il contribue à la sensibilisation des élus, des décideurs et des citoyens, l’open data permet de passer outre certaines résistances et apparaît, lui aussi, comme un facteur positif pour la reconnaissance de l’information géographique et du travail des IDG. Mais il n’aide pas forcément ces dernières à sécuriser leurs financements. Car avant d’ouvrir des données, il faut les produire. Et toute production a un coût !
- Pour accéder directement aux présentations des dernières rencontres des dynamiques régionales, suivez ce lien