La base nationale adresses entre deux O
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Le chantier de création d’une base adresse nationale ouverte (BANO), initié par OpenStreetMap (OSM) au printemps dernier, prend une nouvelle dimension. Désormais « cause nationale », il s’enrichit d’un nouveau O, comme Officiel. Mais n’en est pas fini pour autant.
17 septembre 2014, Thierry Mandon fait une intervention en Conseil des ministres sur la stratégie numérique de l’État. Dans le dossier de presse qui est publié quelques heures plus tard, les données d’adresse sont considérées comme « une infrastructure stratégique et critique ». Du coup, la BANO prend une nouvelle ampleur, et son porteur, en l’occurrence Christian Quest, président d’OSM France, intègre Etalab pour s’en occuper.
Cette base, initiée au printemps dernier, compte aujourd’hui 18 millions d’adresses (dont 3 millions qui doivent être dédupliquées). Elle a été réalisée en quelques mois par intégration des adresses et noms de rues issus du cadastre (aspiré depuis le site cadastre.gouv.fr), aux données déjà saisies par les contributeurs OSM et celles publiées en open data par les collectivités locales.
Coup d’accélérateur
Voilà une belle reconnaissance pour OSM, mais la feuille de route confiée à Christian Quest et son « équipe » (en fait, 1,5 équivalent temps plein!) pour les six prochains mois est chargée ! Les partenariats avec les grands acteurs nationaux doivent être sécurisés (DGFIP, IGN, La Poste…). De nouveaux sont à mettre en place avec les collectivités : conseils régionaux, généraux, IDG, EPCI, communes, SDIS, SAMU, etc.
Un « BANO Tour » est prévu pour cet automne afin d’expliquer le programme et permettre à ceux qui le souhaitent de s’impliquer dans le co-design de la plateforme de gestion commune, aussi appelée guichet unique. C’est là que les partenaires pourront déposer leurs données, signaler et corriger les erreurs. Une application de géocodage sera également rapidement développée pour faciliter la vérification des données. Le tout accompagné d’API de façon à permettre une exploitation dans les systèmes déjà en place. Le travail est également entamé pour intégrer les lieux-dits (3,8 millions dont plus de 800 000 sont habités) et pour améliorer la couverture des 6 000 communes qui ne disposent pas encore d’un cadastre vectoriel.
Même si le dynamisme et le cadre réglementaire offerts par Etalab vont certainement faciliter les choses, n’oublions pas que l’adresse est un vieux serpent de mer, qui a déjà accouché de nombreux rapports, fruits de longues heures de travail et de réunions. Et qu’au final, ce sont les 36 683 communes de France qui sont officiellement chargées de nommer les voies et adresses. Il va falloir leur fournir les bons outils pour qu’elles puissent alimenter un processus national tout en en tirant profit.