La circulation sur Paris en open data grâce à Uber
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Même si Uber reste très discret sur son nombre de chauffeurs et de courses, ce sont plusieurs dizaines de milliers de traces GPS qui sont enregistrées chaque jour, rien qu’en région parisienne. Avec Uber Movement, l’entreprise propose une version agrégée de ces traces en open data.
Uber Movement a d’abord été développé pour Sidney, Washington DC, Boston et Manille. Mais depuis fin octobre, la solution est également disponible sur Paris. Vous pourrez y découvrir une interface d’exploration cartographique des durées de parcours moyens selon différents pas de temps et même comparer deux périodes. Les moyennes peuvent être quotidiennes (avec différenciation des jours de la semaine) et filtrées par tranches horaires. Il est ainsi possible de voir quelle était la vitesse moyenne de circulation des VTC Uber sur Paris les vendredis et samedis soir de janvier 2017, et la comparer avec la même période un an plus tôt par exemple. Il suffit ensuite de pointer deux zones pour visualiser des chiffres précis. Sur la région parisienne, deux découpages géographiques sont proposés : les communes et les IRIS. L’interface réalisée sous Mapbox est soignée et efficace. Une fois les filtres souhaités activés, les données sont téléchargeables en .CSV (licence Creative Commons attribution non commerciale).
Une mine d’or ?
Tout comme Waze et son partenariat Connected Cities, Uber souhaite se rapprocher des villes et mettre une partie des données qu’il collecte au service des municipalités, des habitants, des aménageurs… Le site Uber Movement présente plusieurs cas d’utilisation : analyse des temps de trajets pendant les fêtes de fin d’année à Manille, impact de la fermeture d’une station de métro à Washington DC… Il semblerait d’ailleurs, d’après nos collègues de Numerama, que d’autres données pourraient également être proposées prochainement, notamment sur les carrefours où les chauffeurs donnent régulièrement des coups de frein.
L’équipe en charge du projet en France a rencontré des experts en mobilité avant d’ouvrir son service. Elle fait preuve de rigueur en ne fournissant ses données que sur les zones où il y a suffisamment de trafic. Mais, pour garantir l’anonymat des courses et des chauffeurs (et éviter peut-être d’être trop précis sur la réalité de son réseau), les informations sont très agrégées et ne donnent qu’une vision partielle de la mobilité. Face aux quinze millions de déplacements quotidiens en voiture en Île-de-France, la représentativité d’Uber est toute relative. Elle ne concerne que certaines heures (principalement le soir) et certaines populations (qu’il serait intéressant d’analyser d’ailleurs !).
La ville intelligente en ligne de mire
Alors, coup de pub ou réelle richesse pour les pouvoirs publics ? Il est certain qu’Uber a nettement besoin de redorer son image dans les grandes villes. Mais cette initiative illustre néanmoins une tendance. Les entreprises privées se rapprochent des collectivités pour devenir parties prenantes de la « ville intelligente ». Uber (comme son concurrent Lyft aux États-Unis) ne manque pas d’appétit sur ce sujet : être considéré comme un système de transport collectif complémentaire et, à terme, développer des taxis sans chauffeur, par exemple. Sur ce sujet, les enjeux dépassent largement quelques jeux de données agrégés. À suivre.