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La NGA veut séduire les nouveaux acteurs privés

| 15 décembre 2015

Catégorie: A l'actu, Entreprises, Institutions, Matériel/GPS, Satellite/Spatial, Sécurité/défense

WEB-172-actus-rousselinLa National Geospatial Intelligence Agency, alias NGA et bras armé des États-Unis en matière d’information géographique pour la défense vient de publier un document de cadrage stratégique qui révolutionne ses relations avec le secteur privé de l’intelligence géospatiale (GEOINT). Décryptage avec Thierry Rousselin, directeur opérationnel chez Magellium.

Comment la NGA a-t-elle l’intention de séduire les nouveaux acteurs privés ?

L’agence fait manifestement le choix de l’humilité. Son directeur Robert Cardillo, ne veut pas se placer comme le donneur d’ordres omniscient en matière de GEOINT, mais bien comme un maillon du nouvel écosystème qui est en train d’émerger aux États-Unis. Il sait que ce maillon devra avancer au rythme du privé et non plus à celui de l’administration, d’où une feuille de route sur deux ans, bien loin des plans quinquennaux ou décennaux antérieurs ClearView, NextView et Enhanced View. La NGA se déclare même prête à intégrer dans ses plans de développement, des lancements de constellations de satellites opérés par des entreprises qu’elle a repérées comme de potentiels partenaires, tels Planet Labs, Spire, UrtheCast, RapidEye ou encore Skybox. Elle est désormais consciente que ces nouveaux entrants risquent de prendre des positions hégémoniques avec… ou sans elle.

Pourquoi un tel virage ?

En termes opérationnels, la NGA justifie également le besoin de se lier avec ces acteurs par des impératifs de « persistent surveillance », la prochaine frontière du GEOINT. Le recours à de multiples sources privées devrait lui permettre de répondre au besoin d’observation en continu des théâtres d’opération. Cependant, cette stratégie pourrait achopper sur les réticences à coopérer de certains opérateurs privés. Ainsi, Google, l’un des nouveaux entrants les plus scrutés via sa filiale Skybox, a déjà montré à plusieurs reprises sa réticence à se rapprocher du gouvernement américain en la matière si cela devait entrer en conflit avec ses intérêts mondiaux.

Quels moyens vont soutenir cette approche ?

L’un des instruments majeurs au service de cette nouvelle stratégie est la création par la NGA de son propre fonds d’investissement, COSMIQ Works. Celui-ci sera placé sous l’ombrelle d’In-Q-Tel, le fonds d’investissement de l’ensemble de la communauté du renseignement. Créé formellement en début d’année, COSMIQ Works va devenir un élément central dans la relation de la NGA avec les autres agences de renseignement. En liaison avec les opérateurs privés, il devra prendre en compte, en amont, leurs besoins en systèmes et logiciels GEOINT, afin que ceux-ci correspondent mieux aux objectifs de l’agence. La NGA a été critiquée par ses partenaires à de multiples reprises ces dernières années pour ne pas intégrer réellement les demandes de ses partenaires. Avec cette création, elle semble se donner les moyens de son ouverture au secteur privé.

En quinze pages, la NGA explique comment elle entend monter des partenariats avec les nouveaux acteurs privés de l’intelligence géospatiale.

En quinze pages, la NGA explique comment elle entend monter des partenariats avec les nouveaux acteurs privés de l’intelligence géospatiale.

 

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