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La surdouée des standards fête ses 20 ans

| 15 septembre 2014 | 0 commentaire

Catégorie: 3D, Cartographie, Environnement, Formation, IDG/IDS, INSPIRE, Institutions, Marché, Mobilité, Portraits, Réseaux/Transports, Satellite/Spatial, Secteur public, Standards, Utilisateurs

L’Open Geospatial Consortium (OGC) vient de fêter ses 20 ans. Anniversaire bien arrosé qui fut l’occasion de réunir un certain nombre de membres de longue date. Portrait rapide d’une ardente défenseuse de l’interopérabilité.

Une partie du conseil d’administration de l’OGC où se côtoient universitaires, directeurs d’institutions et d’entreprises au cœur de la géomatique.

Une partie du conseil d’administration de l’OGC où se côtoient universitaires, directeurs d’institutions et d’entreprises au cœur de la géomatique.

Née dans la bonne société américaine, au milieu d’universités prestigieuses (Arkansas, Berkeley…), d’éditeurs de logiciels reconnus (Intergraph, PCI…) et d’institutions incontournables (US Army Corp of Engineers, USDA Soil Conservation Service…), OGC s’est enrichie de ses nombreuses rencontres. Aujourd’hui, à 20 ans, elle est à peine à moitié américaine, avec une bonne dose de sang européen (un continent qui l’INSPIRE) et des côtés asiatiques et moyen-orientaux de plus en plus prononcés. Même si ce sont toujours les États-Unis qui assurent une grande partie de ses ressources, son influence est désormais mondiale.

Une grosse tête technique

Au début, elle n’était pas très sexy ! Tout le monde sentait bien qu’il fallait lui faire un brin de causette, mais le cœur n’y était pas toujours. Avec elle, si vous n’aviez pas le bon vocabulaire technique, impossible d’entamer la conversation. « La première fois que je l’ai rencontrée, se rappelle Philippe Delclaux, alors responsable R&D chez Spot Image, c’était pour travailler sur le format des données et métadonnées de nos images ». François Robida du BRGM s’est rapproché d’elle lorsqu’il s’est agi de travailler sur une version d’InfoTerre un peu plus ouverte. Nous étions alors en 2003, elle n’avait pas 10 ans mais déjà des idées bien arrêtées sur la façon de faire communiquer entre eux les logiciels traitant d’information spatiale.

Une véritable diplomate

Au cours des années, au fur et à mesure de sa croissance (480 membres, de quoi faire de la déesse Kali une misérable estropiée), elle a su développer à la fois ses compétences techniques (elle a aujourd’hui plus de 35 standards à son actif !) et sa capacité à faire travailler ensemble toutes sortes de personnes : institutionnels, industriels, universitaires… Elle est devenue maîtresse dans l’art du consensus et certains viennent même la consulter à ce sujet. Chez elle, on discute beaucoup, à la fois entre utilisateurs et techniciens afin de faciliter l’interopérabilité dans différents contextes. Ensuite, tout est affaire de pilotage : rédiger des spécifications, les critiquer, tester des implémentations, valider les mises en œuvre par les éditeurs de logiciels. Mais OGC ne fait pas qu’inventer des standards, elle travaille également à les faire reconnaître par les organisations officielles comme l’ISO. Elle sait également accueillir des standards de fait qui émergent (comme le KML), les stabiliser et les maintenir.

Autrefois un peu isolée dans son monde géospatial, elle vit aujourd’hui entourée d’un solide réseau d’une trentaine d’amis, qui ne cesse de croître : certains viennent du monde du Web, d’autres de BIM, du logiciel libre ou de la météo… Elle vient même de signer un protocole d’accord avec le JRC, centre de recherche de la Commission européenne. Connue et reconnue, elle n’en reste pas moins une adolescente, dépitée quand elle n’arrive pas à ses fins. Il y a quelques mois, son projet d’API REST géospatiale a dû être abandonné faute de consensus. Elle continue à apprendre, à s’étendre et à améliorer ses méthodes de travail. Elle sait que désormais, il lui faut aller vite pour s’adapter au rythme de plus en plus rapide des développements, accueillir des standards venus d’ailleurs pour enrichir sa palette, trouver les moyens de laisser sa place à chacun, éviter les empilements de standards incompréhensibles.

Mais ne croyez pas que le cercle des amateurs d’interopérabilité soit un lieu austère où l’on ne parle que WMS, WFS, WCS, CityGML et autres. Trois ou quatre fois par an, on se retrouve pour bosser pendant une semaine et… boire des bières (ou autres spécialités locales). Combien de bouteilles ont été bues à sa santé ? Impossible à dire, mais OGC doit aussi son succès à toutes ces discussions impromptues, solides amitiés transcendant les frontières aussi bien institutionnelles que géographiques. Bon anniversaire !

Les comités techniques rassemblent plus d’une centaine de personnes à chaque fois. Ici, en 2013 à Redlands.

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