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L’avenir du géomarketing passera-t-il par la blockchain ?

| 5 mars 2019

Catégorie: Données, Entreprises, Géomarketing, Grand public, Logiciels, Reportages

713 mots, environ 3 mn de lecture

Et si la blockchain, en assurant la confidentialité des données de géolocalisation, permettait de redorer le blason du marketing géolocalisé ? C’est le pari pris par WeWard, dont l’application est attendue sur les stores d’ici quelques jours. Explications.

Le marketing « one to one », c’est un peu le Saint-Graal des marques. Pouvoir adresser un message totalement personnalisé à chacun de ses futurs clients en fait rêver plus d’un. Dans cette quête, la géolocalisation est vite apparue comme une piste à exploiter. Grâce à l’analyse des traces de nos téléphones, grâce à leur géolocalisation précise… Il est possible de mieux cibler les messages et de nous proposer la bonne affaire au coin de la rue. Un commerce très lucratif est né, basé sur des applications qui recueillent nos données de géolocalisation, souvent de façon invisible, et les revendent à qui veut bien les acheter. Mais le business n’a plus le vent en poupe. Car c’était sans compter sur le chevalier noir de la CNIL et la révolte des gueux, un peu étonnés qu’on leur demande constamment de voter pour le magasin qu’ils viennent de quitter ou qu’on leur propose des paires de lunettes en promo à 100 mètres alors qu’ils y voient parfaitement.

Fins connaisseurs de ces solutions, Yves Benchimol et ses collègues d’Occi.io ont décidé de reprendre le problème à la base. Comment gagner sa vie en générant du trafic dans les points de vente, sans brader les données personnelles des consommateurs ? En récompensant simplement les bons marcheurs.

WeWard

WeWard

Marche et consomme

La réponse peut paraître étonnante mais sa logique est implacable. Une fois l’application téléchargée sur votre smartphone (iOS ou Android), une fois votre profil renseigné (âge, sexe… Tout ce qu’il faut pour vous proposer des offres « adaptées »), laissez l’application tourner. Elle va enregistrer tous vos pas et vous permettre de gagner des « wards » si vous marchez suffisamment (vous savez, les fameux 10 000 pas par jour). Pour gagner encore plus de wards, il vous suffit de vous laisser guider vers la boutique que l’application vient de vous recommander, sans obligation d’achat. Vos wards vont vous permettre de profiter de promotions diverses en ligne ou en boutique, mais ils sont également échangeables en euros.

Validation décentralisée

Yves Benchimol, PDG et WeWard

Yves Benchimol, PDG et WeWard

« Nous apportons une valeur de bien-être aux utilisateurs et nous leur donnons de l’argent. En retour, nous monétisons l’information de géolocalisation auprès de nos partenaires » explique Yves Benchimol. Jusque-là, rien que de très classique, si ce n’est que le marché est conclu en toute transparence. « Mais nous utilisons les technologies de la blockchain pour assurer la sécurité et la confidentialité des données » complète le fondateur de WeWard. En fait, le partenaire commercial saura seulement qu’une personne correspondant au profil qu’il recherche est entrée dans son magasin. Le lien entre le téléphone et les traces enregistrées est cassé, même si ces dernières sont certifiées grâce à la blockchain. « Ainsi, nos clients pourront nous auditer et vérifier que les contacts qualifiés qu’on leur vend sont bien réels » rassure le fondateur. Pour développer cette brique technologique, WeWard a dû s’initier au sujet et s‘est appuyé sur la blockchain Ethereum via ConsenSys.

Valorisation variable

La valeur du contact qualifié va varier en fonction du profil de base (les renseignements initiaux fournis par l’utilisateur) mais également de celui qui se construit progressivement, par l’analyse des parcours par WeWard (votre propension à écluser les agences immobilières ne passera pas inaperçue). « A partir des traces, notre algorithme va par exemple détecter des moments de vie importants, où l’utilisateur est susceptible de consommer certains produits : un projet de déménagement, d’achat de voiture, l’arrivée d’un enfant… Du coup, le contact qualifié sera beaucoup plus valorisé et l’utilisateur pourra gagner bien plus de wards s’il se rend dans un commerce correspondant » détaille Yves Benchimol.

Si le commerce est son fonds de commerce, l’équipe de WeWard mise également sur de nouveaux clients, les villes. « Nous récompensons la marche et nous offrons une solution qui peut redynamiser les commerces locaux, mais également des quartiers, des événements, des monuments… » Yves Benchimol reconnaît être en contact avec plusieurs collectivités. Il espère capter 5 000 utilisateurs actifs avant de se lancer dans les grandes levées de fonds. À suivre et à tester…

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