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Lidar pour drone : rencontre avec un champion français

| 6 septembre 2018

Catégorie: 3D, Cartographie, Entreprises, Environnement, Marché, Matériel/GPS, Reportages

792 mots, environ 3 mn de lecture

Fondée il y a trois ans, YellowScan propose des Lidar pour drones adaptés à la cartographie 3D. Aujourd’hui, son marché est mondial.

Ils n’avaient pas prévu une telle aventure. « Après ma thèse à la maison de la télédétection à Montpellier sur la cartographie forestière par Lidar, j’ai été embauché par l’Avion Jaune pour concevoir un Lidar léger à monter sur un de leurs drones, » se souvient Tristan Allouis, l’un des fondateurs de YellowScan.

De l’Avion Jaune à YellowScan

L’électronicien, spécialiste du traitement du signal, se tourne alors vers les nouveaux constructeurs de scanners laser pour les véhicules autonomes, plus légers et économiques que les systèmes classiques bien connus du monde de la topographie. « L’enjeu principal, c’était la miniaturisation et le couplage entre le scanner, le GPS et la centrale inertielle, le tout avec une bonne batterie » résume le directeur technique de YellowScan. Tristan Allouis peaufine son prototype et en parle sur le blog de l’Avion Jaune. À l’époque, aucun capteur Lidar pour drone n’existe et le projet est suivi de près par des spécialistes du monde entier. Les premières demandes ne tardent pas à arriver et le projet interne initial se transforme en projet industriel et commercial. Très vite, la nécessité d’un financement adapté et d’une structure indépendante se fait sentir. Ainsi, après deux ans de développement et quelques ventes, plutôt en milieu académique, YellowScan est créé en 2015. Une première levée de fonds est bouclée auprès d’investisseurs financiers montpelliérains.

Aujourd’hui installée dans le même bâtiment que l’Avion Jaune à quelques kilomètres de Montpellier, YellowScan compte une trentaine de collaborateurs. L’entreprise vient d’ouvrir un bureau à Salt Lake City et a des distributeurs et des partenaires (dronistes principalement) dans le monde entier. Même si elle reste volontairement très discrète sur son chiffre d’affaires, ses prix et son modèle économique, les affaires vont manifestement bien : huit personnes ont été embauchées depuis le début de l’année.

L’équipe de YellowScan est basée à Montferrier à quelques kilomètres de Montpellier. Deux personnes sont basées en Allemagne, une en Irlande et une filiale vient d’ouvrir aux États-Unis.

L’équipe de YellowScan est basée à Montferrier à quelques kilomètres de Montpellier. Deux personnes sont basées en Allemagne, une en Irlande et une filiale vient d’ouvrir aux États-Unis.

2 boulons et 1 bouton

Depuis le premier prototype, l’offre s’est étoffée. YellowScan propose aujourd’hui une gamme de Lidar, qui vont du Mapper2 au VX en passant par le Surveyor, avec des niveaux de précision, de densités de points et des poids différents, qui vont de 1,6 à 3 kg. Les scanners viennent de Velodyn, d’Ibeo ou de Riegl. Sur place à Montpellier, tous les éléments sont assemblés et l’appareil testé en vol. « La plupart de nos clients utilisent un DJI Matrice 600, mais nos Lidar peuvent être montés sur différents types de drones, à aile fixe ou multirotors » précise Tristan Allouis.

« Ce qui fait notre marque de fabrique, c’est la fiabilité, la simplicité d’utilisation et le design, insiste Morgane Selve, en charge de la communication. Les utilisateurs n’ont qu’à visser deux boulons et à appuyer sur le bouton jaune pour démarrer leur campagne. » Les données acquises sont simplement stockées sur une clé USB. L’entreprise propose également des logiciels de gestion des mesures et de constitution des nuages de points. Là encore, la recherche et développement est importante pour arriver à un bon niveau de simplification des opérations de nettoyage, de filtrage, d’extraction des modèles numériques de terrain et de surface, de mise en forme des nuages de points.

Le Vx intègre un scanner Riegl, une centrale inertielle Applanix (2 modèles possibles) et permet d’atteindre des précisions de 2,5 à 5 cm selon le modèle de centrale inertielle. Il peut être couplé à deux caméras. Poids : de 2,5 à 3 kg.

Le Vx intègre un scanner Riegl, une centrale inertielle Applanix (2 modèles possibles) et permet d’atteindre des précisions de 2,5 à 5 cm selon le modèle de centrale inertielle. Il peut être couplé à deux caméras. Poids : de 2,5 à 3 kg.

Des besoins non couverts autrement

« Le Lidar sur drone correspond à un vrai besoin, » insiste Tristan Allouis. Parmi la centaine de clients, beaucoup proposent des prestations de topographie ou de cartographie. L’entreprise touche également des grands comptes qui travaillent sur la surveillance d’infrastructures linéaires (lignes électriques par exemple), le génie civil et les carrières, le monitoring de la végétation, l’archéologie, le suivi de l’érosion et notamment des glissements de terrain… toutes ces applications ont besoin de nuages de points précis et bien géoréférencés.

Modélisation 3D de lignes électriques (présentation de la société Hemav) pour gérer l’entretien de la végétation.

Modélisation 3D de lignes électriques (présentation de la société Hemav) pour gérer l’entretien de la végétation.

Mais la France n’est pas son marché principal et peu de prestataires en cartographie par drone sont équipés de Lidar. Avec un prix allant de 70 000 à plus de 150 000 euros, l’équipement semble a priori difficile à rentabiliser pour les petites entreprises qui forment la majorité de l’écosystème des dronistes en cartographie en France. D’autant plus la photogrammétrie est bien maîtrisée et revient beaucoup moins cher. « L’avantage du Lidar, c’est que le traitement de données est très rapide. C’est également le seul moyen de repérer des fils électriques par exemple, de voir à travers la végétation, de ne pas être gêné par les ombres et les conditions d’illumination, insiste Tristan Allouis. Nous avons par exemple des clients qui font des relevés pour la gestion de la végétation le long des lignes électriques. Cela leur permet de calculer précisément les distances entre les feuilles et les câbles, d’identifier les zones à couper puis d’effectuer un contrôle des opérations. Ce serait très compliqué à faire en photogrammétrie ».

 

En savoir plus :

Vidéos : Lien vers la Chaîne Youtube avec des présentations d’utilisateurs

Événement : Les 21 et 22 mars 2019 à Montpellier, YellowScan organise une rencontre où de nombreux cas d’utilisation seront présentés.

 

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