Open source en géomatique, un écosystème prometteur
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Pour sa première édition, FOSS-4G FR a accueilli près de deux cents personnes sur trois jours, du 20 au 22 mai derniers à l’ENSG. Démonstrations, ateliers techniques, présentations de différents projets, retours d’expériences d’utilisateurs et de développeurs : l’écosystème du libre en géomatique se porte bien.
Alors qu’OSGEO sert d’incubateur aux projets open source en géomatique, l’association française, qui regroupe une cinquantaine de membres, remplit plus un rôle d’accompagnement, assurant la traduction des documentations, les adaptations aux spécificités nationales et l’organisation de moments d’échanges, comme ce premier FOSS-4G FR. Les ateliers du premier jour ont permis aux géomaticiens de se faire la main sur MapMint ainsi que sur les nouveautés et différents outils de la galaxie QGIS voire d’apprendre à développer leurs propres plugins. MapServer, gvSIG, PostGIS, Géosource… n’étaient pas oubliés, tout comme les plateformes de création d’infrastructures de données spatiales (GeOrchestra, EasySDI) ou les outils de publication de cartes comme TileMill (OSM).
Nouveautés sur les projets phares
La version 3 d’OpenLayers, dans laquelle Camptocamp est très impliqué, va permettre à terme d’associer 2D et 3D. En attendant, elle offre déjà un confort de visualisation accru dans le traitement des vecteurs. Grâce à un re-dessin permanent (jusqu’à 60 fois par seconde) et à des techniques de généralisation, de mise en cache, etc., plus d’effets de flou ou de grossissement des symboles lors des rotations et des zooms, sans impact sur les performances.
L’interactivité est également au cœur des nouveautés de la version 7.0 de MapServer qui devrait sortir à la rentrée. En effet, les données vectorielles pourront désormais être stockées sous format tuilé. Le rendu des textes va permettre de prendre en compte toutes sortes d’alphabets et de polices et les « heat maps » font leur apparition.
De nombreuses mises en œuvre de solutions open source ou mixtes ont également été présentées, touchant tous les domaines, de la santé à l’occupation du sol, en passant par le cadastre et le calcul de bassins-versants. Cette richesse d’expérience prouve, s’il en était besoin, que les solutions open source en géomatique ont atteint un bon niveau de maturité.
Le GeoWeb, matière à penser |
Invité à inaugurer les conférences, Thierry Joliveau, professeur à l’université Jean Monnet de Saint-Étienne, a présenté la notion de GeoWeb. De quoi s’agit-il ? « D’un géoréférencement direct ou indirect de l’information d’Internet sur la surface terrestre qui permet une correspondance entre le monde informationnel et le monde matériel géophysique. Mais c’est aussi une infrastructure informatique qui permet de saisir, d’organiser et d’effectuer des requêtes sur cette information à l’aide de services Web. » |
Aussi, après avoir rappelé les origines militaires, industrielles et gouvernementales de la géomatique, Thierry Joliveau a montré en quoi le GeoWeb peut être considéré comme une géomatique du quotidien, qui nous permet d’explorer le monde par le Web et d’explorer le Web par le monde. Se repérer, se diriger, planifier ses vacances, présenter ses lieux préférés et noter les restaurants, jouer, exprimer son appartenance culturelle… toutes ces expériences géographiques se situent à la fois dans le monde réel et dans le monde virtuel, qui interagissent en permanence. Les acteurs de l’open source ont leur rôle à jouer pour empêcher que les grosses structures industrielles ne soient les seules à mettre en pratique ce GeoWeb. Car humanité, diversité et imaginaire doivent y garder toute leur place. Pour le chercheur, le GeoWeb est à la fois outil de surveillance et d’attention, de servitude et d’émancipation, de banalisation et de variété, au service d’espaces communs ou totalement individualisés… À nous d’en faire un outil pour sortir des sentiers battus ! |
Pour en savoir plus : Thierry Joliveau anime un blog : Monde géonumérique |