OpenStreetMap en collectivité : l’exemple de Lannion
Catégorie: Cartographie, Données, Open Data, Reportages, Secteur public, WebMapping
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L’utilisation d’OpenStreetMap se développe chez les acteurs publics de l’aménagement du territoire. L’APUR l’utilise pour créer une carte des continuités cyclables et la base est régulièrement mobilisée à l’agence d’urbanisme de la métropole bordelaise (A’Urba). À Lannion, ville bretonne de 20 000 habitants, les usages se multiplient.
Frédéric Huguen prévient : « quand je suis arrivé en poste à Lannion, la cartographie faisait partie de mon poste, mais je ne suis pas vraiment un expert et j’avais peu de temps et très peu de moyens. » En 2014, la ville utilisait Autocad pour produire un plan de ville classique mais s’appuyait sur une solution payante pour son site Internet. Quelques cartes dynamiques étaient également réalisées grâce à Google Maps. Face aux problématiques de mise à jour, Frédéric Huguen se tourne vers la communauté OSM locale (restreinte mais active) et réussit à convaincre ses collègues qu’OSM peut remplacer la solution payante de plan de ville sur le site Internet.
Voies, accessibilité et POI divers
Ce premier essai fait ses preuves et petit à petit, plusieurs thématiques sont traitées sous OSM. Un travail a par exemple été lancé sur les noms de voies, un sujet complexe dans cette commune qui gère les particularismes liés au Breton et à un patrimoine ancien qui n’a jamais été validé par délibération. « Nous n’avons pas fini, expliquait Frédéric Huguen lors de SOTM 2018, mais nous allons bientôt pouvoir prendre une délibération globale fixant définitivement un nombre important de rues grâce à toutes les mises à jour et améliorations réalisées sur OSM. » La commission accessibilité s’appuie, elle aussi, sur OSM et un lien est fait avec l’application Cartomobilité-Bretagne (basée sur 3Liz) sur le site Web de la ville. Présentation des travaux en cours, des boîtes à livres, des défibrillateurs, communications dans le bulletin municipal et autres publications… en quatre ans, OSM s’est imposé comme la base cartographique de la ville.
Mobiliser une communauté
Mais comment dynamiser la communauté et éviter l’épuisement des premiers contributeurs ? Depuis trois ans, la ville organise un concours de contributions thématiques (accessibilité, vélo, balades et cheminements doux) à l’occasion de l’événement Libre en fête. Démarrée en début d’année par des sessions de formation et de contributions organisées par la ville, l’action sur les cheminements doux s’est prolongée grâce au concours organisé en mars 2018, soutenu cette fois-ci par la communauté d’agglomération.
Outre qu’ils fédèrent les contributeurs existants et en mobilisent de nouveaux, les concours développent les liens entre la ville et les associations et participent beaucoup à la popularité croissante du projet. Des actions ont également été menées avec les élèves et enseignants des écoles, collèges et lycées, grâce au service animation jeunesse et à la coopérative pédagogique.
L’approche fait tache d’huile avec la communauté d’agglomération, qui a son propre SIG. « Les géomaticiens de Lannion Trégor Communauté étaient un peu réticents au début, mais leur point de vue a changé et ils intègrent OSM dans différentes applications sur la collecte des ordures ménagères par exemple, l’entretien du mobilier urbain dans les espaces verts, les POI pour les transports à la demande, » se félicite Frédéric Huguen. Mais tout cela reste fragile. L’idée du libre n’est pas facile à faire passer et maintenir un bon niveau de contributions de qualité demande beaucoup d’animation. » Quel sujet pour le concours 2019 ? Frédéric Huguen a encore quelques mois pour trouver une bonne idée de mobilisation sur un territoire désormais très bien cartographié sous OSM. Pas facile !